Amis sont « là pour et par le musée ». Et de rappeler
son premier choc, enfant, devant les tuyaux colo-
rés du Centre Pompidou. Convié le 15 octobre der-
nier au dîner organisé cette fois au milieu des col-
lections du Musée d’art moderne de Paris, le
cinéaste Romain Goupil a bien reçu le message.
« Bien sûr, tu peux te dire, c’est comme avec les
indulgences, on fait les pires choses et on se rachète,
lâche l’ex-militant gauchiste aujourd’hui macro-
niste au milieu de 650 invités tels que le financier
Édouard Carmignac, le joaillier Laurence Graff ou
l’actrice-réalisatrice Valeria Bruni Tedeschi. Mais
quand même! Ces gens, ils donnent par plaisir, pour
un bien commun. Personne ne les contraint! »
Antoine de Galbert, membre de moult sociétés à
Paris, Grenoble, Lyon ou Sète, insiste sur la
nécessité d’aider ces établissements. « Les musées
publics sont à moi, à vous, à nous. Ils sont en dan-
ger. Ils perdent leur pouvoir intellectuel et financier
face aux groupes privés. »
Avant de rejoindre bénévolement l’association
des Amis de La Piscine, Musée d’art et d’indus-
trie André Diligent de Roubaix, l’ancien journa-
liste Maurice Decroix avait certes quelque a
priori. « Je voyais les sociétés d’amis comme des
cénacles pratiquant l’entre-soi, admet-il. Mais
en fait c’est un syndicat d’usagers, toujours prêt
à se mobiliser. » Le volubile septuagénaire,
devenu président bénévole, s’est vite pris au
jeu : « J’y ai mis la main, puis le bras, puis tout y
est passé, avoue-t-il souriant. C’est ma deuxième
maison, parfois même la première. » « C’est