Les Echos - 13.03.2020

(sharon) #1

Les Echos Vendredi 13 et samedi 14 mars 2020 PME & REGIONS// 29


innovateurs


Oc Santé, pour un montant confi-
dentiel, ce qui a constitué un pré-
cieux apport en cash.

Nouveaux marchés
Enfin, le groupe familial a recentré
son volant d’actions sur son rayon
d’action historique, entre Perpi-
gnan et Marseille, en délaissant des
opérations lancées à Toulouse. « On
avait besoin que les choses aillent très
vite. Dans le BTP, on ne peut pas res-
ter longtemps dans le cadre d’une
procédure collective. La confiance
des maîtres d’ouvrage publics et pri-
vés, et celle des fournisseurs peut vite
se perdre », confie Raymond Fonde-
ville, le PDG.
La filiale de promotion immobi-
lière Agir (300 réservations en

2019), également épargnée par le
redressement judiciaire, a été main-
tenue dans le périmètre du holding
Fondeville BTP. « Agir a apporté, par
ses marchés de construction, 40 % de
l’activité de François Fondeville SA
pendant la phase de redressement,
ajoute-t-il. A présent, l’objectif est de
baisser notre dépendance à Agir à
25 %. » Dès 2019, le groupe a
retrouvé l’équilibre financier, hors
impact de la cession d’Arrelia.
Les carnets de commandes se
remplissent en ce début d’année,
avec 65 millions d’euros facturés au
1 er janvier 2020, pour un objectif de
80 millions sur l’année, l’Ebitda
devant osciller entre 2 % et 3 %.
A Montpellier, la métropole lui a
confié le gros œuvre de sa future

les exportations vers les Etats-Unis.
« Dans les années à venir, nous
devrions investir 5 millions d’euros
pour la construction d’une nouvelle
usine et l’acquisition de nouveaux
moyens de production. Dans les cinq
ans à venir, nous espérons atteindre
près de 10 millions d’euros de chiffre
d’affaires au Mexique », annonce le
dirigeant de ce groupe d’Ambert
(Puy-de-Dôme) qui e mploie
120 personnes dans ses trois unités
de production françaises et a réa-
lisé, en 2019, un chiffre d’affaires
consolidé de 18 millions d’euros (en
progression de 15 %) dont 50 % à
l’export.

Protéger les passagers
Texprotec de Mexico va d’abord
fabriquer des gaines tressées de
protection ou de maintien de câbles

Sylvie Jolivet
— Correspondante
à Clermont-Ferrand


C’est à León, dans l’Etat de Guana-
juato au Mexique, que Texprotec,
société spécialisée dans les gaines


AUVERGNE-
RHÔMES-ALPES


Le groupe de tressage
de fils techniques
Texprotec envisage
d’investir 5 millions
d’euros au Mexique
pour fabriquer
principalement des
produits de blindage
électromagnétique.


L’un de ses produits emblématiques
est une couette épaisse d’un côté,
pour le conjoint frileux, et fine de
l’autre.

Fabrication sous-traitée
Kadolis travaille, selon ses cahiers
des charges, avec près de 25 à 30
fabricants en France, Espagne et
Portugal, tous certifiés, audités et
régulièrement visités. La société
propose ainsi 650 à 700 références.
Elle réalise à ce jour 78 % de ses ven-
tes sur Internet et le reste en maga-
sins spécialisés, en puériculture
principalement. De surcroît, la PME
s’apprête à se lancer dans la vente à
domicile, de type « Tupperware ».
Elle recrute pour cela des ambassa-
deurs, les tests de ventes en réunion
s’étant montrés prometteurs.

créer u n Conservatoire mondial
des coraux pour préserver ce
patrimoine naturel exception-
nel. Les techniques de boutu-
rage, dont le Centre scientifique
de Monaco a été l’un des pion-
niers à la fin des années 1980,
sont aujourd’hui parfaitement
maîtrisées. « Pour préserver le
plus d’espèces possible – moins de
200 cultivées à ce jour –, nous
cherchons à mobiliser tous les
grands aquariums d ans le
monde », a joute-t-il. « Il est possi-
ble en effet d’y maîtriser les diffé-
rents paramètres : lumière, tem-
pérature, pH et d’assurer ainsi
des conditions optimales de con-
servation. Notre objectif est de
mettre à l’abri un millier d’espè-
ces de coraux d’ici à cinq ans. »

Les grands aquariums
Un comité de pilotage, coor-
donné par le Musée océanogra-
phique de Monaco qui finance
avec ses p artenaires le budget de
3 millions d’euros sur trois ans, a
été mis en place pour fédérer les
différents acteurs et mobiliser
des mécènes. Déjà, les premiè-
res réponses positives arrivent
du parc O céanopolis Brest et des
grands aquariums de New York
et San Diego. Plus qu’une simple
banque du corail, le Conserva-
toire mondial se veut un labora-
toire à grande échelle au service
de la recherche pour faire avan-
cer les travaux en matière de
biologie de l’évolution. Réseau
d’échanges, il aura aussi voca-
tion à contribuer à la restaura-
tion des récifs coralliens dans
les z ones d évastées du monde.n

Christiane Navas
—Correspondante à Nice

Une troisième vague de blan-
chissement menace la Grande
Barrière de corail en Australie,
suite aux gigantesques incen-
dies qui ont dévasté plusieurs
millions d’hectares. « Le
réchauffement de l’eau des océans
est à l’origine de ce blanchisse-
ment », explique Robert Calca-
gno, directeur général de l’Insti-
tut océanographique de
Monaco. « Selon les experts du
Giec, une augmentation
moyenne de 1,5 °C de la tempéra-
ture de surface pourrait entraîner
la disparition, sinon la raréfac-
tion de 70 à 90 % de certaines
espèces de coraux. » Avec des
conséquences lourdes pour
l’écosystème marin, car si les
récifs coralliens ne couvrent que
0,2 % de la surface des océans, ils
abritent 30 % de sa biodiversité.
Les coraux, qui relèvent du
règne animal et non végétal,
sont indispensables à la vie de
milliers d’espèces, des minuscu-
les poissons invertébrés a ux tor-
tues de mer et aux requins. D’où
l’initiative, lancée à Monaco, de

M. Dagnino

LE PROJET MUSÉE OCÉANOGRAPHIQUE


Le Conservatoire mondial


du corail lancé à Monaco


Date de création : 2002
PDG : Franck Grimonprez
Chiffre d’affaires :
200 millions d’euros en 2019
Effectif : 2.000 personnes
Secteur : logistique

Guillaume Roussange
— Correspondant à Amiens

Dans les entrepôts logistiques,
l’inventaire annuel obligatoire
est redouté. L’exercice com-
porte non seulement son lot de
risques pour les marchandises,
mais mobilise aussi d’impor-
tants moyens techniques et
humains. C’est pourquoi, le
groupe Log’s, spécialiste des
solutions de « supply chain »,
basé à Lesquin (Nord), travaille
depuis plus d’un an à la mise en
place de drones d’inventaires. Il
a choisi le modèle Eyesee, spé-
cialement développé par Hardis
Group pour la logistique. Primé
au CES de Las Vegas, il est capa-
ble, grâce à son système de géo-
localisation ultraprécis, de voler
entre les rayonnages métalli-
ques afin de transmettre toutes
les informations nécessaires au
logiciel de gestion d’entrepôt,
piloté par un opérateur unique.

« Ce système est quatre fois plus
rapide que les méthodes d’inven-
taire traditionnelles », se félicite
Adrien Gislain, responsable du
service Innovation créé par
Log’s il y a trois ans. Avec ses
concepteurs, le logisticien veut
encore pousser la technologie
en p ermettant à ces appareils de
détecter des anomalies, comme
des fuites d’un carton, ou en les
re ndant 100 % autonomes. « La
difficulté aujourd’hui réside sur-
tout dans le rechargement des
batteries, qui nécessite encore une
intervention humaine. Des solu-
tions vont être trouvées », pour-
suit-il. Le groupe, qui utilise déjà
7 drones, e stime qu’à t erme cette
solution pourra être déployée
dans la moitié de ses entrepôts,
une quarantaine à ce jour.

« Supply chain » du futur
Avec son équipe de 5 ingénieurs
et techniciens, l e responsable de
l’innovation travaille aussi à la
mise au point d’outils connec-
tés : lunettes intelligentes de
préparation de commandes ou
exosquelette de protection des
lombaires. Développée à l’ori-
gine par la start-up lilloise,
Japet, pour soulager les maux
de dos, cette ceinture a été amé-
liorée, au niveau des micromo-
teurs, pour s’adapter aux con-
traintes du travail en entrepôt.
« Avec ces projets de codéveloppe-
ment, notre objectif est bien
d’inventer la logistique d e
demain, mais aussi d’attirer des
jeunes, qui ont souvent une image
négative de nos métiers », estime
Adrien Gislain.n

LA STRATÉGIE GROUPE LOG’S


Généraliser les inventaires


par drone en logistique


DR

Emmanuel Guimard
@EmmanuelGuimard
—Correspondant à Nantes


Pour Vladimir Swistunow, le déclic
fut l’affaire du bisphénol, perturba-
teur endocrinien émis jusque dans
les années 2000, par les biberons en
plastique. C’est ainsi que cet ancien


LA PME À SUIVRE
PAYS DE LA LOIRE


Née à Angers, cette
marque connaît un
fort développement
sur les produits
du sommeil bio
et made in Europe.


Halle de l’innovation. Deux opéra-
tions au CHU sont aussi prévues et
le groupe Klé lui a attribué la cons-
truction d’une résidence étudiante
de 250 appartements. A Narbonne,
le chantier du nouveau lycée Loui-
se-Michel (10 millions d’euros pour
le gros œuvre) démarre.
L’objectif est de stabiliser le chif-
fre d’affaires à l’équilibre autour de
80 millions d’euros, au lieu de
100 millions environ réalisés avant
le redressement sur la partie BTP.
Une quarantaine de recrutements
d’ouvriers de production sont lan-
cés. « Il faut une proportion moins
importante d’intérimaires sur les
chantiers. Fidéliser des ouvriers en
les recrutant optimise la rentabilité » ,
observe Raymond Fondeville.n

destinées aux équipementiers
automobiles. « Mais nous allons
rapidement passer sur nos produits
de blindage électromagnétiques.
Nous avons identifié des besoins »,
précise Pierre Omerin. Car la gaine
tressée tubulaire de blindage élec-
tromagnétique, vendue sous la
marque Emiprotec et pour laquelle
il a réalisé de gros investissements
en R&D et déposé des brevets, est
appelée à devenir le produit phare
de Texprotect. Elle devrait en effet
se développer à la même allure que
la mobilité électrique, puisqu’e lle
permet de réduire les émissions
d’interférences en provenance des
câbles de puissance et de protéger
les passagers du véhicule des ondes
électromagnétiques. D’ailleurs,
pour cette gamme, Texprotec est
fournisseur de rang 1 de Renault.n

Texprotec ouvre une première unité


de production outre-Atlantique


de protection de câbles et tuyaux,
tresses métalliques de conduction
et gaines de blindages électroma-
gnétiques, a choisi de créer sa pre-
mière implantation hors de France.
Elle a constitué avec un industriel
local la coentreprise Texprotec de
Mexico qui a investi 300.000 euros
dans un outil industriel de 1.000 m^2.
A León sont n otamment installés
des fabricants automobiles euro-
péens, asiatiques et nord-améri-
cains et leurs sous-traitants de rang


  1. « Le Mexique est un pays avec une
    dynamique de croissance très impor-
    tante dans les secteurs de l’automo-
    bile et de l’aéronautique qui sont nos
    deux marchés les plus significatifs »,
    justifie Pierre Omerin, président de
    Texprotec. En outre, être au Mexi-
    que c’est avoir un pied sur le conti-
    nent nord américain. Ce qui facilite


Ce canal devrait intensifier une
croissance déjà forte. Kadolis, qui
emploie 11 salariés, dépassera
6 millions d’euros de chiffre d’affai-
res cette année contre 5 millions
d’euros l’an dernier. « Nous avons
enregistré une p rogression d e 27 % en
janvier », signale le dirigeant.
L’export représente 18 % des ven-
tes, principalement en Europe,
mais aussi en Asie et au Moyen-
Orient. « On ne voulait pas exporter
si loin pour des raisons écologi-
ques », soutient Vladimir Swistu-
now, qui s’est toutefois rendu
compte que ces lointains clients se
fournissaient dans les magasins
approvisionnés par Kadolis. Dès
lors, l’entreprise accepte de fournir
ces marchés et compense en refo-
restation.n

Hubert Vialatte
—Correspondant à Montpellier


François Fondeville SAS (Perpi-
gnan), un des plus gros indépen-
dants du BTP du sud de la France,
reprend des couleurs. L’entreprise
aura su rapidement mettre un
terme à sa phase de redressement
judiciaire. De la procédure collec-
tive prononcée en octobre 2018, à la
suite de retards de paiement et
d’une succession d’intempéries sur
les chantiers, le groupe catalan a
réussi à sortir dès 2019.
Le plan de continuation, d’une
longueur exceptionnelle (13 ans), a
été validé par les créanciers, après
une série de mesures drastiques éla-
borées avec le cabinet Eight Advi-
sory et BBLM Avocats. Les effectifs
de l’entreprise phare, SAS François
Fondeville (BTP), sont passés de 350
à 250 salariés. La filiale Arrelia
(150 salariés), positionnée sur
l’hôtellerie et les résidences seniors,
et qui n’é tait pas en redressement, a
été cédée au groupe montpelliérain


OCCITANIE


Après le redressement
judiciaire qui a affecté
en 2019 sa filiale
de construction,
Fondeville se recentre
sur le pourtour
méditerranéen.


Le groupe catalan
de BTP et de promo-
tion immobilière
recrute à nouveau.


Montpellier : le groupe de BTP


Fondeville repart de l’avant


L’objectif du groupe est de stabiliser le chiffre d’affaires à l’équilibre autour de 80 millions d’euros,
au lieu de 100 millions environ réalisés avant le redressement sur la partie BTP.

Kadolis développe son concept


de « sommeil bio »


directeur commercial dans le jouet
pour bébé, également père de trois
enfants, se décide à lancer Kadolis
en 2007 à Angers (Maine-et-Loire).
« L’idée de départ était de faire du
beau et du bio pour bébés », résume
l’entrepreneur qui vise alors l’uni-
vers du sommeil : draps, matelas,
gigoteuses, body, pyjamas...
Ces gammes se posent en alterna-
tive aux produits conventionnels
« issus de mousses dérivés du pétrole
et de polyesters où l’humidité sta-
gne », détaille Vladimir Swistunow.
L’entreprise opte pour des cotons,
aloe vera, kapok et autres fibres
végétales. L’un de ses best-sellers est
un matelas coco-latex qui sera suivi
prochainement d’un modèle chan-
vre-latex. Au fil du temps, l’entre-
prise a étendu son offre aux adultes.

Fondeville
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