13 Policy Matters.qxp

(Rick Simeone) #1

Conservation aas ccultural aand ppolitical ppractice


exprimer leur vision de l’avenir;
Q un processus de mise en évidence
partagée des problèmes du territoire
concerné;
Q un partage des connaissances qui sous-
tendent le besoin d’un projet, et en parti-
culier les connaissances des acteurs
locaux;
Q la clarification par chacune des parties
concernées de ce qui n’est pas négocia-
ble et de ce qui est désirable ensemble,
dans un débat explicite;
Q un processus participatif à caractère con-
tractuel, nécessitant d’une réelle capacité
d’animation locale et d’une médiation
localement reconnue, attentive aux
asymétries de pouvoir et de capacité
d’argumentation;
Q l’identification des marges de manœuvre,
où les groupes concernés ont des options
à discuter au delà de l’acceptation totale
ou le refus total;
Q le développement d’un « projet »
cohérent, avec des objectifs et des

principes opérationnels simples.

Le vrai critère de réussite c’est la prise en
charge active de la qualité du vivant par les
acteurs publics et privés concernés. Obtenir
une conviction et un engagement partagés
suppose que la qualité du vivant soit vrai-
ment perçue comme le patrimoine commun
des acteurs qui peuvent la dégrader, et non
comme un patrimoine relevant d’une collec-
tivité lointaine plus ou moins manipulée par
des groupes de pression qui, de loin, parais-
sent tout sauf clairs.

Conclusion
En France, la perception de la dimension
culturelle des tensions et conflits autour de
la protection de la nature a été lente à s’im-
poser. Elle explique pourtant une grande
partie des tensions rencontrées durant les
années 1990, lors de l’émergence d’une
conception renouvelée de la protection de la
nature, qui refuse désormais de limiter son
ambition aux seules « aires remarquables
protégées » traditionnelles. Si ces tensions
et conflits sont si forts, c’est qu’ils mettent
en cause beaucoup de l’identité
culturelle d’un pays comme la
France, et plus encore celle des
gestionnaires de ses espaces
ruraux. Les dépasser suppose
une grande attention aux mots,
aux représentations culturelles,
aux processus de prise de déci-
sion et de suivi des décisions,
en revalorisant l’intelligence
stratégique par rapport à l’in-
telligence universelle, au ser-
vice de la qualité biologique
des espaces ruraux. Il est
urgent de déplacer le débat
vers d’une part l’identification
partagée de la valeur (utilita-
riste, éthique et esthétique) de
ce qui est à protéger par et
pour les acteurs présents sur le
territoire concerné, et d’autre
part vers la question de la

Figure 6.Site de l’Aigoual dans le parc national des Cévennes : le
citadin ne perçoit plus les traces, en cours de disparition, de l’ex-
ploitation humaine qui a pourtant marqué le milieu (Courtoisie Parc
National des Cévennes

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