Le Point - FRA (2022-01-06)

(EriveltonMoraes) #1
Binôme. Avec Alexis
Kohler, à Bruxelles, en
avril 2015. Le futur
président, alors
ministre de l’Économie,
travaille déjà aux côtés
de l’ex-directeur de
cabinet du ministère
des Finances et actuel
secrétaire général de
l’Élysée.

puté et président de la commis-
sion des Affaires économiques, et
Anne de Bayser, ancienne secré-
taire générale adjointe de l’Élysée.
Sous la houlette, toujours, du puis-
sant Alexis Kohler.
Comme l’a révélé Le Point dans
sa parution du 2 décembre, l’es-

Ce qu’a donné sa


« révolution »


a été choisi sur les thématiques de
la politique de la ville. Le député
MoDem des Yvelines Jean-Noël Bar-
rot a été missionné sur les sujets
liés aux « entreprises, à l’entrepreneu-
riat, et au financement de l’économie ».
Ces référents font ensuite le lien
avec les groupes d’experts. « Ce sont
des personnes crédibles, à l’écoute des
écosystèmes. Mais il ne s’agit pas d’un
précasting gouvernemental », pré-
cise Roland Lescure, alors que les
premiers noms dévoilés dans la
presse ont suscité quelques craintes
au sein du gouvernement et de la
majorité. « Cette précampagne n’est
pas efficiente. Il n’y a pas de colonne
vertébrale, c’est une campagne de col-
laborateurs. Les politiques sont tenus
à l’extérieur et les intellectuels ne sont
pas là », s’alarme un Marcheur de
la première heure. « La campagne
se résume à Kohler, Kohler, Kohler,
déplore un visiteur du soir de l’Ély-
sée. Et c’est ce qui fera perdre
Macron. » §

Réformes.


Le Macron de 2017


a dû revoir sa copie.


Ses futurs chantiers


s’il est réélu.


PAR PIERRE-ANTOINE DELHOMMAIS

R


évolution. C’était le titre choc
du livre d’Emmanuel Macron
sorti fin novembre 2016, dans
la foulée de l’annonce de sa candi-
dature à l’élection présidentielle.
« Je veux une France qui croit en sa
chance, risque, espère, n’admet jamais
la rente indue, le cynisme repu, y écri-
vait avec enthousiasme l’ex-mi-

nistre de l’Économie de Hollande.
Je veux une France juste, efficace, en-
treprenante, où chacun choisit sa vie
et vit de son travail. » Avant de pour-
suivre : « Tout cela, me direz-vous, ce
sont des rêves. Alors oui, ce sont des
rêves. Ils réclament de la hauteur, de
l’exigence. Ils imposent de l’engage-
ment, notre engagement. C’est la ré-
volution démocratique que nous devons
réussir, pour réconcilier en France la
liberté et le progrès. C’est notre voca-
tion et je n’en connais pas de plus belle. »
Cinq ans plus tard, l’ambiance
ne se prête plus aux envolées ly-
riques. Les rêves de 2016 sont ve-
nus se briser contre le mur d’une
pandémie que personne n’avait
imaginée. La priorité du président

n’est plus de « rebâtir la France »,
mais de la vacciner, elle n’est plus
de « libérer le travail et l’esprit d’en-
treprise », mais de contraindre au
maximum les entreprises au télé-
travail. Elle n’est plus de lutter
contre « la rente indue », mais contre
la propagation d’Omicron. L’heure
enfin n’est plus aux réformes éco-
nomiques structurelles, mais aux
mesures d’indemnisation des pa-
trons de discothèque.
Bien avant l’arrivée du virus, la
crise des Gilets jaunes avait déjà
freiné l’élan réformateur qui avait
marqué le tout début du quinquen-
nat, avec la suppression de l’ISF et
de la taxe d’habitation, l’allègement
de la fiscalité des entreprises,

sayiste Rachel Khan est consultée
sur les thèmes de la laïcité et de l’in-
tégration, tandis que la magistrate
et directrice générale de la Fédéra-
tion française de tennis Amélie Ou-
déa-Castéra traite de la question du
sport. Olivier Klein, maire de Cli-
chy-sous-Bois et président de l’Anru,

Le Point 2578 | 6 janvier 2022 | 29

ELODIE GREGOIRE/REA ...

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