April] PROCEEDINGS. [1890.
en général (ibid.,T. II, pi 56, col. Ill et IV ; T. IV, pi. 1, col. I,
pi. 3, col. II ; pi. 14, 16, et pi. 25, col. IV). A côté d'Assour,rappelons
les Phéniciens, dontune série de coupes en forme de calottes hémis
phériques a été décrite par M. Clermont-Ganneau (l'Imagerie
phénicienneet la mythologique) ; les sujets tracés à la pointe sur les
paroisrappellentassezles inscriptions en spirale des coupes juives.
On pratiquait égalementdes opérations magiquesen Assyrie avec
d'autres liqueurs que l'eau, de même qu'on offraitauxdieuxdes
libationsde vin, d'huile,d'hydromel, et de lait. M. Oppert * a
consacré à l'une de ces liqueurs, ou le sikaru, une notice fort
intéressante,danslaquelleil a rapproché cette expression désignant
une " boisson fermentée,"du terme biblique"ÛC7-
I.
11 n'est pas étonnantqueces formes du mysticisme aientpassé
chezles Rabbins. Outreles nombreux versetsde la Bible où se
reflètele souvenir des " eaux de vie et de résurrection " (Zach. xiii, 1 ;
xiv, 8; Joel iii, 18; Ezéch. xlvii,1-12; Prov. x, n ; xiii, 14 ; xvi, 22;
Ps. xxvi, 9-10),maintspassagesde l'Ancien Testamentet des Evan
gilessontrelatifsà la " coupe de ruine et de perdition " (Isaïe xli,
17; Jéremie xxv,15-27; S. Matthieu xx et xxvi).
On reconnaît aisément des allusionsà des pratiques d'hydro-
manciedansles passages suivantsdu Talmud, où l'on interprèteet
commentele texte bibliqueà la lumière des usages contemporains.
C'estainsique le Midrasch Rabba—sur Genèse ch. 92 (f. 80 b. ; tj.
Yalqut,I, s. 150 (f. 47 h.\ et IIe partie, s. 929, f. 13rd. —dit : " Joscf
prit la tasse, et feignit de faire des expériences et de flairer la tasse. "
Dans le Tanhouma (s. 5, f. 20 a, sur Genèse, xiii. 9 etc. ; Midrascli
sur Proverbes i. 14), on lit: " Il prit le calice et frappa dessus."f
Le Talmud (B, tr. Baba Metcia,f. 29 b.) parle aussi d'un
breuvage magiqueN2D"VTT ND3>composéde stimulants ou d'in
grédientsnarcotiques. 11 faut cependantreconnaîtreque le sens du
second motN2D"imn'est pas très clair. On voit, d'aprèsle
radical, qu'il s'agit d'un mélange bien broyé, comme en arabe
* Comptes rendusde l'Académie desInscriptionset Belles-Lettres, 18S2,
2' trimestre, p. 125.
t Cf. Graetz, Monatschrift,XXVII,p. 336 ; J. Lévy, Tavgumll'ôrtcrbuch,I,
]>■ 364 b. ; Lattes, Nuavosaggiodi giuiite e correzioui al lessico Talmudico,
K. Accademia dei Lincei, p. 278 (1880, 1), s.v.
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