April] PROCEEDINGS. [1890.
l'orthographe, ainsi que la prononciation de plusieurs mots, est
différente: par exemple, M"Q^ pour N")^; fpTI pour p]ipn;
TpT3?pour1|7,^V- L'orthographeprédominantede l'état empha
tiqueterminéen n, indice évidentd'ancienneté,obligede remonter
assez haut, selon la remarque déjà faite par Lévy. Cet état
emphatiquese présente dans l'inscription de Sakkara, dans celle
de Carpentras, danscellesdu Hauran à l'époque d'Hérode; enfin
danscellesde Palmyre, on trouve ce H seulement dansles pronoms
!TT et n2"7, et dans quelquesnomsproprescomposésavecÏIPJJ
(cf. Nôldeke, Zeitschriftder deutschen morgenl.Geselhchaft,T. XXIV,
1870,p. 87 et seç.). "Cependant,"dit Levy (ibid., p. 473), "des
formescommecellesde T^à, fcVQ'y,prPtwS,militenten faveur
d'uneépoquepostérieure; même le i bref (Hiriq) est représenté par
une mater lectionis,\ ce qui rappelle un mode scripturaire de déca
dence,tel qu'on le trouvechezles Talmudistes et chez les Mendaïtes."
Mais,objecteM. Chwolson, commenousne possédons pas de plus
anciensmonumentslitérairesJuifsque le Talmud, nousne pouvons
pas savoir quandcette orthographe s'est dévelopéechez les Juifs
babyloniens. Du reste, Gibroau lieu de Gabro représentedéjà une
forme singulière, étonnante, et il ne faut pas oublier que ces
inscriptionsde conjuration ont été écrites par des ignorants et pour
des ignorants, à qui l'on voulait sansdoutefacilitercettelecture.
Il paraît superfluà M. Chwolson de réfuter la conjecture de Lévy,
que le nom de Dieu pni=cri/5?dansl'inscription B, et que "VQ
doiveavoirle même sens que l'arabe ysr, à titre de désignation de
l'Euphrate,d'où il tire la déduction de reculer l'inscriptionà l'époque
qui a suivi l'invasionarabe. En tous cas, selon lui, cette conjecture
est si peu fondée, qu'il serait trop hasardé d'en tirerdes con
séquences.
Commeélémentessentielpourfixerla date, restela paléographie.
M. Chwolson accuseLévy de n'en avoirpas fait bon usage. Ce
derniern'avaitpas encore d'autresmonumentsscripturairesen hébreu
à utiliser commetermede comparaison. On n'avait encoreque les
inscriptionspalmyréniennes et le Codex babylonicusde l'an 916,
dontil s'est servi(p. 478). C'étaitune grandelacune, laissantle
champlibreà toutes les combinaisons. Déjà Lenormantet Euting
ont eu un plus grand nombre de documents à collationner ; et
- De Vogue, Syriecentrale,ch. ii ; Haouran, No.I, pp. 89-90 ; Nos. 10 et
M, p. 122 (avec mutationdu il en K).
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