Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

Espèces envahissantes 161


Limitons les espèces envahissantes


favorisé sa rapide colonisation de la Méditerranée.
Bien que les causes de son arrivée très récente
ne soient pas encore clairement élucidées, il est
possible que des modifications des courants en
Méditerranée orientale et entre les deux bassins,
occidental et oriental, en soient à l’origine.
Avec une taille moyenne de 1 m (maximum
1,6 m) pour un poids de 1,2 kg, ce poisson à la
forme allongée ne peut être confondu avec
d’autres espèces méditerranéennes. Le dos est
généralement de couleur brun à vert et le ventre
blanc-argent. Il prend un aspect marbré à la nuit
tombée arborant un “pyjama” rayé verticalement.
On distingue également deux lignes et deux
rangées de points bleus visibles sur le dos. Sorti de
l’eau, la couleur du poisson vire au gris-vert. Les
nageoires anale et dorsale de forme triangulaire
sont opposées et situées près de la queue ; de
couleur rosée ou orangée, elles deviennent
transparentes à la base. Un long filament blanc
caractéristique prolonge la queue.
Ce poisson a un comportement généralement
indifférent vis-à-vis du plongeur. Mais plusieurs
témoignages font état d’individus curieux venant
observer les plongeurs en restant un moment en
leur compagnie.
Les individus capturés accidentellement par des
filets ont été pêchés sur des fonds rocheux et
sableux, ou au-dessus des herbiers de posidonie
à des profondeurs ne dépassant pas une
cinquantaine de mètres ; l’espèce vivrait jusqu’à
100 m de profondeur.
Le poisson-flûte est un poisson carnivore


consommant des crustacés ou des petits poissons
vivant le plus souvent en bancs ( picarels, bogues,
sans dédaigner les petits labridés). C’est une
espèce inoffensive dont la valeur commerciale est
faible. Cependant sa chair est très appréciée en
Mer Rouge ou dans l’Océan Indien d’où l’espèce
est originaire. Observé ou pêché la première
fois sur les côtes françaises de la Méditerranée
en 2007 (une seule observation à Porquerolles)
sa présence a nettement augmenté en 2009 (4
signalisations) et 2010 (25 signalisations devant
les côtes de Provence Côte d’A zur et de Corse).
Depuis le nombre de signalisations a baissé, mais
l’espèce est régulièrement observée sans toutefois
s’être réellement installée en France ( populations
pérennes et reproduction locale)

Les poissons lapins Siganus luridus et
Siganus rivulatus
Arrivés en Méditerranée orientale dès 1927, les
poissons lapins sont restés cantonnés au bassin
oriental pendant plusieurs décennies. Ce n’est
qu’en 2000 qu’ils ont été signalés en Adriatique et
en 2008 aux portes de Marseille, près de Carry-le-
Rouet.
Ces poissons sont représentés en Méditerranée
par deux espèces (Siganus rivulatus et S. luridus)
entrées respectivement en 1927 et 1956 en
Méditerranée. Tout comme la saupe (Sarpa salpa),
espèce commune de la Méditerranée, ces Siganus
ont un régime essentiellement végétarien (algues,
posidonies, cymodocées) d’où leur surnom de
poisson lapin.

Le poisson flûte, Fistularia commersonii, redoutable prédateur, vient d’arriver sur nos côtes
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