Méditerranée Mer Vivante 20e édition

(jfmeinesz) #1

Espèces protégées La Faune 67


Protégeons ces espèces menacées


© Alain MANDINE
L’étoile de mer Asterina pancerii

Les échinodermes protégés
Frédéric Ducarme Dr en écologie marine, Muséum National d’Histoire Naturelle / CUFR
de Mayotte, Centre d’Ecologie et des Sciences de la Conservation (UMR 7204)

Les échinodermes forment un
embranchement d’animaux marins
benthiques présents à toutes les
profondeurs océaniques. Ils comprennent 5
classes : les étoiles de mer, les holothuries (ou
« concombres de mer », p. 133-134), les oursins
( p. 131-132), les ophiures et les crinoïdes. Ces
animaux sont généralement caractérisés par le fait
que leur corps est structuré en une symétrie centrale
(au lieu de bilatérale chez la plupart des animaux),
généralement d’ordre 5 (« pentaradiale »),
visible chez les étoiles de mer, les oursins et les
ophiures, et plus discrète (car essentiellement
interne) chez les holothuries et les crinoïdes.
On compte actuellement 7 000 espèces à l’échelle
de la planète dont 150 espèces méditerranéennes.
Seules 3 espèces méditerranéennes sont
mentionnées dans les listes les plus sévères des
conventions internationales de Barcelone et
de Berne. Le très commun oursin comestible
Paracentrotus lividus ( p. 131-132) est cité dans les
listes secondaires de Barcelone et de Berne. Une
seule de ces espèces est protégée par un arrêté
national en France : l’oursin diadème ( p. 69).


L’étoile de mer Asterina pancerii Ba Be


Cette minuscule étoile de mer (3 cm de diamètre
maximum) se rencontre essentiellement dans
les herbiers de posidonies entre 3 et 40 m de
profondeur. Sa couleur varie du vert au violet
et orange avec des tâches blanches. De petite
taille, elle se découvre surtout la nuit sur les
feuilles de posidonies. Cette étoile de mer a pour
caractéristique de « couver » ses pontes puis ses
juvéniles. Il n’y a aucune action néfaste spécifique


connue de l’homme sur cette espèce discrète, si
ce n’est via la mise en danger de son habitat, les
herbiers de posidonies. C’est vraisemblablement
sa rencontre fortuite et peu fréquente, sa
méconnaissance et son association avec cet
environnement fragile qui ont laissé supposer
qu’une menace pèse sur la survie de cette espèce.
On recense en Méditerranée trois espèces proches
et difficiles à distinguer à l’œil nu : Asterina gibbosa
( plus grande et moins colorée, plutôt associée aux
substrats rocheux), Asterina phylactica (beaucoup
plus petite, avec des bras plus marqués, et se
trouvant plutôt au pied des posidonies), Asterina
vicentae recensée uniquement en Catalogne
(ses bras sont plus marqués, elle vit aussi sur des
posidonies).

1 cm
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