Roumanie terre de rencontres et dâémotions
Il est plus de 19 heures quand mes roues insatiables mâentraînent de
lâautre côté de la frontière. Je viens de quitter le dernier pays de lâUnion
européenne. Premier contrôle de passeport depuis le départ : je me sens
un peu fébrile. à peine la barrière dépassée me voici harcelé par trois
petits chiens errants et en furie qui en veulent à mon vélo. Ou à mes
jambes? Un comité dâaccueil surprise ou habituel? Le douanier essaie
timidement de les chasser comme si leur présence était normale. Câest
avec un étrange sentiment que je franchis ce passage. On a des préjugés
sur cette terre des Carpates en raison de tout ce que lâon peut entendre
chez nous : vétuste démodée pauvre roublarde... Mais on mâavait
rapporté aussi que la Roumanie était un pays généreux et accueillant
ouvert à la modernité sans oublier ses traditions. Tous les voyageurs qui
y sont venus ont été enchantés par leur séjour. Jâessaie de me rendre
disponible et de rester objectif pour apprécier pleinement ces jours Ã
venir avec lâespoir que la culture francophile du pays mâaidera à mieux
communiquer et à échanger. En effet dès 1776 le français était une
langue obligatoire à lâécole supérieure de Bucarest. Les liens culturels
ont toujours été forts avec les intellectuels de Paris et pendant de
nombreuses années la langue de Molière a constitué le langage officiel
de la diplomatie et des traités.
Je nâai plus dâeau et pas assez de nourriture. à la première station-
service je mâavance pour demander le liquide indispensable à ma survie.