J'irai manger des khorovadz
Dans ce genre dâeffort surtout long et intense au-delà de lâaspect
physique il est évident que le mental compte autant sinon davantage.
On peut être fatigué voire blessé et ne rien lâcher ou bien se sentir en
pleine forme et abandonner la partie! Je lâai déjà constaté chez dâautres
et je lâai vécu à titre personnel. Ce qui fait la différence est ce qui se
passe dans la tête la volonté dây arriver et de réussir. Simplement la
fierté dâaller au bout de parvenir au but et de réaliser son rêve. Dans de
tels moments on va trouver lâénergie dans le rêve ancré profondément
au fond de soi et le ramener à la surface.
Chacun devrait avoir le sien.
Je crois que jâai perdu du poids sans doute en partie compensé par la
nourriture que lâon me donne au quotidien. Je suis reparti de chez Laura
et Christian avec un sac de tomates des poivrons du pain et au moins
cinq morceaux de poulet. Sans compter les poires de la veille et les
tomates déjà emmagasinées! Je ne manquerai de rien pour mes
prochains repas! Merci à tous!
Dans le premier village que je traverse après Dej des ouvriers
construisent les caniveaux et les trottoirs du bas-côté de la route. Ils me
hèlent avec lâintention de me saluer et je réponds à leur bonjour. Je
mâarrête prendre une photo avec ces hommes en tenue de chantier fluo.
à ce moment-là une grand-mère sort de la maison voisine et vient vers
nous. Elle se lance dans un monologue en montrant mon vélo et en me
désignant. Intrigué je demande à un ouvrier de me traduire ce quâelle a
raconté.
- Elle dit quâelle tâa vu à la télévision hier aux infos. Câest toi qui
traverses la Roumanie tout seul en passant dans les villages? - Oui câest exact mais je nâai pas remarqué de journaliste! Soit on
mâa filmé à mon insu soit ils ont repris des images dâune autre source. - Il ne faut pas prêter attention. Elle dit nâimporte quoi elle est un peu
folle.
Je ne saurai jamais si câétait vrai ou sorti de lâimagination débordante
dâune grand-mère roumaine.