J'irai manger des khorovadz

Du coté de la force lumineuse

Tout est coloré le marché grouille de monde et il faut se frayer un
passage si on veut se faufiler. Il est le cœur de Dej aujourd’hui et bat en
insufflant sa vie dans les artères de la ville. Les citadins retrouvent leurs
origines de paysans. Chacun vient comme il est. Un brassage de
générations dans cette foule dense ou nombre de femmes portent encore
le fichu une tradition vestimentaire.
C’est en Roumanie que j’ai redécouvert le vrai goût de la tomate.
Nous sommes habitués à ingurgiter des tomates sans saveur qui la
plupart du temps ne sont pas assez mûres et arrivent gorgées de
pesticides. On les importe de Hollande ou d’Espagne quelle que soit la
saison. Ici ce n’est pas le cas. Comme ils n’ont pas le budget nécessaire à
l’acquisition de tous ces produits chimiques on trouve régulièrement une
alimentation bio sans certification officielle.
Avant de quitter mes hôtes je fais tester mon vélo au petit garçon de
Laura et Christian que j’assieds sur le siège malgré ses réticences. Il
semble craindre de se retrouver tout seul sur ce vélo bizarre. Finalement
il profite de cette expérience unique avec un sourire devant l’admiration
de ses parents tout en n’étant qu’à moitié rassuré.
Le départ est tardif car je ne vais pas rouler très longtemps
aujourd’hui. Je suis attendu à une soixantaine de kilomètres pour passer
la nuit. La journée sera courte et tranquille. À peine quatre heures de
vélo ce n’est pas dans mes habitudes moi qui aime bien rouler sur de
longues distances. J’ai écouté les conseils de ma femme qui m’a
demandé de me calmer. Même avec l’éloignement elle ne peut
s’empêcher d’essayer de me raisonner dans mes aventures que certains
qualifient de « sportives ». L’aspect sportif bien qu’il soit présent n’est
pas prédominant. Je ne cherche pas à battre un record ou à valider une
performance en tant que telle ne me considérant pas comme un « vrai »
sportif. Oui l’aspect défi et dépassement de soi est grisant mais je ne
fais pas du sport pour le sport! Cela reste un loisir un moyen de se
maintenir en forme. Je ne cours pas en vue de me battre contre les autres
je ne pédale pas aux fins d’établir un exploit je me bats simplement
contre moi-même et pour les autres. Bien sûr si on veut arriver au bout
d’une course exigeante un minimum d’entraînement est indispensable.