Du coté de la force lumineuse
musique. Le shérif me conduit à une table et appelle la serveuse qui me
remet un menu tout en roumain. Jâessaie de lui demander une traduction
mais elle ne comprend rien à lâanglais. Je devine certains plats grâce aux
photos en espérant associer les bonnes descriptions et je commande une
assiette. Dans lâattente dâêtre servi je vais aux toilettes et croise le
patron son chapeau toujours sur la tête. Je lui exprime mes chaleureux
remerciements pour lâinvitation il nâa pas lâair dây prêter beaucoup
attention. Un moment plus tard la serveuse dépose devant moi une
superbe assiette bien garnie avec trois boules de riz aux légumes des
tomates du citron des olives du poisson en sauce surmonté de deux
rondelles de pommes grillées le tout sur un lit de salade verte. Lâodeur
est déjà une invitation en elle-même. Malgré le petit déjeuner récent et
copieux je déguste ce plat avec bonheur pour le plaisir de découvrir la
cuisine roumaine et pour le plein de glucides et de protéines. On ne sait
jamais de quoi sera faite la journée par conséquent il vaut mieux
engranger des réserves. Dâailleurs la montagne mâattend! Je termine
mon assiette et remercie aimablement la serveuse. Je ne pars pas
immédiatement au cas où me serait présentée une éventuelle note. Rien
nâarrive. Aujourdâhui câest cadeau du patron que je ne vais même pas
revoir!
Il est 10 h 30 et jâai royalement avancé de 10 km depuis mon départ. Ã
ce rythme lâétape va se raccourcir...
Lâestomac rempli nouvelle digestion en cours il me semble que les
pédales tournent moins vite ce matin. Vingt minutes plus tard un autre
personnage mâinterpelle en français au bord de la route ayant
probablement remarqué mon drapeau tricolore sur le vélo à côté de celui
de lâArménie. Je ne peux que mâarrêter. On discute je lui expose ma
démarche. Il est enthousiasmé de découvrir ce projet ; il a vécu et
travaillé en France pendant quelques années à Aix-les-Bains. Avec
insistance il mâinvite à venir chez lui partager un repas et le café. Jâai du
mal à lui expliquer que cette fois-ci ce nâest pas possible vraiment pas
possible! Dâautant plus que le café est un breuvage que je nâai jamais pu
avaler! Il est dépité de me voir repartir sans goûter à ses spécialités.