J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Le bonheur est dans la fève

Légers chauds et savoureux! Une sorte d’oreillette salée farcie à
l’odeur appétissante. Je demande également un bol de soupe. Pendant ce
temps juste à l’extérieur le ciel déverse sans retenue sa colère bien
trempée. J’ai bien fait de m’abriter.
L’horloge tourne voilà plus d’une heure que je suis au repos forcé. La
lumière du jour hésite avant de s’estomper et je n’ai rien de prévu pour
ce soir. Je ne suis pas emballé à l’idée de monter la tente sous la pluie.
Encore faudrait-il trouver un lieu sur cette côte bétonnée. Avant de
m’installer ici j’avais évoqué mon besoin à un autochtone qui peu après
était venu me rechercher sur la place du village sous son parapluie pour
me faire rencontrer une dame qui proposait une chambre à 30 dollars. Je
m’entends encore lui répondre instantanément : « Non le prix est trop
élevé ».
Une idée saugrenue me traverse soudain l’esprit. Et si je m’installais
dans le restaurant? Leurs banquettes peuvent aisément remplacer un
matelas. Je pose la question au serveur. Il va voir la patronne qui me
donne son accord. Toutefois ce ne sera pas avant une heure du matin le
temps que les derniers clients quittent les lieux. J’accepte sa proposition.
Je tiens à vivre cette nouvelle expérience sur les bancs d’un restaurant
ukrainien. Je dispose donc de quatre heures devant moi qui peuvent me
servir à mettre à jour mon blog. Le personnel qui a l’air de s’ennuyer
m’invite à boire le thé à sa table. Avec cet orage tous les clients sont
partis. Je partage une plaque de chocolat que je viens d’acheter. On
essaie de discuter avec leurs quelques mots d’anglais des gestes et des
chiffres. Ambiance conviviale. Je montre les photos de la famille.
Exclamations d’admiration devant la photo de ma femme et de notre
progéniture. Ensuite tout le monde quitte le lieu sauf le serveur qui me
passe au téléphone un de ses amis parlant anglais. Il m’explique qu’ils
vont fermer à 23 heures car de toute manière les clients ont déserté le
restaurant. À cet instant une mini-tornade s’abat sur le secteur sans
prévenir. Soixante secondes lugubrement violentes. Le restaurant étant
ouvert sur trois côtés tout vole. Le vent déchaîné et impétueux agite les
rideaux soulève les nappes fouette les feuilles disloque les branches
d’arbres. Nous sommes figés sur nos chaises débusqués par ce tourbillon

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