J'irai manger des khorovadz

J'irai manger des khorovadz

officiels. J’ai du mal à mesurer la portée de l’événement. Les discours
vont se succéder avant que nous puissions tous lever un toast à la réussite
de cette aventure. Genatz! Au champagne arménien.
Le soir nous allons partager ensemble un repas et clore cette glorieuse
journée gravée à jamais dans ma mémoire et dans mon cœur. La
pression retombe et je me retrouve un peu déboussolé quand tout se
termine. Comment se préparer à la vie qui va reprendre? Je préfère ne
pas y penser. Heureusement ma femme est près de moi et contribue à
une transition en douceur.

Soixante-treizième jour.
Le dernier dans la capitale. Je n’ai même pas le temps de visiter la
ville. Le matin de bonne heure nous nous rendons dans les studios de la
chaîne nationale pour participer à une émission de télévision diffusée en
direct. Mon vélo sert de décor de fond sur le plateau. Ensuite une
cérémonie officielle nous attend à l’Ambassade de France. Elle sera
suivie d’une conférence de presse animée par une dizaine de journalistes
arméniens. L’un d’eux me pose une question étrange qui me déconcerte :

• Que faisiez-vous pour vous motiver chaque matin avant de repartir?
  L’espace d’une seconde l’interrogation me déroute car elle n’a jamais
  traversé mon esprit. Alors la réponse fuse sans artifice :


• Je n’avais pas besoin de me motiver. J’étais motivé tous les matins
  en me levant. J’avais un rêve un objectif et cela suffisait à m’élancer
  chaque jour sans avoir besoin de trouver de subterfuges pour avancer.
  Nous apprécions ensuite la fabuleuse réception de l’Ambassadeur
  l’expression même du bon goût à la française. Je n’aurai pas trop le
  plaisir d’en profiter accaparé par tous les journalistes et les amis
  présents. Ces dernières heures se déroulent dans la frénésie d’un
  programme boulimique. Il faudra que je revienne pour mieux apprécier
  ce pays et surtout ses habitants.

Tel est l’aboutissement de cette aventure. Elle a marqué le début d’une
vie un peu différente composée de davantage de partage de prise de
conscience et d’une réflexion sur l’histoire même de ma vie. J’ai essayé