J'irai manger des khorovadz

La douche

heureux de cette rencontre. Il s’éloigne tout guilleret et joyeux clopin-
clopant appuyé sur sa béquille la mine transformée... Quelques dizaines
de mètres plus loin il se retourne et sa main me salue à nouveau. Son
enthousiasme est contagieux et me donne encore plus envie de
poursuivre cette grande aventure et d’y croiser d’autres Gérard...
Sur ces entrefaites une dame qui passait par là s’arrête. Nouvel
échange. Après lui avoir expliqué la démarche de ma mission je reçois
de sa part et avec reconnaissance un billet en euros destinés à l’école en
Arménie.
L’installation du bivouac a lieu sous les nuages déversant leur trop-
plein d’eau. Je mangerai froid car allumer un réchaud sous une toile reste
risqué. Le menu sera limité : fromage bretzel yaourt et biscuits secs.
Plus tard profitant d’une accalmie je chauffe de l’eau en me faisant
attaquer par les moustiques. Dans la nuit l’eau du ciel va continuer à se
répandre et profiter de tous les interstices pour se faufiler dans ma tente.
Ploc ploc ploc. J’expérimente encore une fois la douche intégrée.
Mais c’est bien ainsi car en journée la pluie est plus rare.

... Allongé dans le noir pas assez rassasié humilié à nouveau par la
colère du ciel suisse trahi par le tissu hydrofuge je me prends à délirer
sur les recettes de khorovadz.