J'irai manger des khorovadz

(nextflipdebug2) #1
Nématocères & Formicidés

à ce choix a été volontairement biaisée. J’habitais en Alsace à l’époque et
l’allemand représentait bien sûr un atout indéniable sauf qu’après cette
première année de sixième j’ai déménagé à Agen et là au pays des
buveurs d’armagnac peu de monde parlait ou comprenait la langue des
buveurs de schnaps. On pense faire un bon choix et la vie nous rappelle
que rien n’est joué d’avance. J’étais donc très mauvais avec des notes
largement en dessous de la moyenne. Dans des moments de sursaut
linguistique je refaisais surface en apprenant par cœur les leçons. Je
débitais les textes sans en saisir vraiment le sens. Mon professeur a dû se
demander quelle était l’origine de ce soubresaut germanique. Sûrement
pas un intérêt pour la langue de Goethe que quasiment personne
n’utilisait dans le Sud-Ouest. Heureusement l’anglais m’a sauvé en
seconde langue. Dans l’apprentissage d’une langue la seule méthode
efficace et ludique reste l’immersion dans le pays ou l’obligation de
parler avec des autochtones ; c’est ce qui s’est passé pour moi dans le
cadre de mon travail.


À la sortie du village j’aperçois un verger qui m’invite à bivouaquer.
Je pénètre sous les arbres avec mon vélo chargé essayant de me frayer
un chemin dans l’herbe haute et dense. Je suis comblé d’avance à l’idée
de passer la nuit dans ce cocon verdoyant. Mon enthousiasme va vite
s’évaporer.



  • Summmm (en allemand) bzzzzz (traduction)
    Je commence à être entouré de drôles de bêtes en circonvolutions dans
    l’air. J’ai l’impression qu’il s’agit de taons.

  • Summ-summ bzzzzz bzzzzz
    Au bout d’un moment je me rends compte que ce sont des
    hyménoptères d’un autre type. Elles sont fines et noires une espèce que
    je n’ai jamais rencontrée. Il y en a des dizaines des centaines... J’avais
    bien remarqué des ruches j’ai cru qu’elles servaient à la décoration.
    Mais ce sont de vraies abeilles! Plusieurs escadrilles sont à l’attaque
    autour de moi m’environnent et m’accompagnent sans ménagement. Je
    m’efforce quand même d’aller de l’avant. Mission impossible. En
    désespoir de cause je lâche mon vélo sur place et m’enfuis en courant

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