J'irai manger des khorovadz

L’Autriche toute une histoire

Après cette nuit agitée le rangement se déroule une fois de plus dans
l’humidité. Je constate que j’ai à nouveau et encore oublié d’expédier les
cartes postales celles à envoyer d’Allemagne. Je m’apprête donc à
retourner jusqu’au plus proche village quand à cet instant des employés
municipaux arrivent. Ils viennent nettoyer cette dernière petite aire en
lisière de la frontière autrichienne. J’en profite pour leur demander
d’acheminer mes cartes ce qu’ils acceptent volontiers. Ils doivent sans
doute être accoutumés aux requêtes inhabituelles de tous ces voyageurs
qui traversent leur village.
Le départ a lieu sous la pluie. Après s’être emporté la nuit passée le ciel
se rachète en nous cajolant par une pluie fine presque invisible
persistante et pénétrante qui tombe par intermittence toute la matinée.
Avec mes voisins de la nuit nous partageons quelques kilomètres. Les
gouttes qui nous accompagnent ne m’empêchent pas d’apprécier ce
tronçon de l’Eurovélo 6 l’un des plus beaux parcourus jusqu’ici.
Avez-vous déjà ressenti le désir de voir certains moments ne jamais
s’achever? Tout ici respire la sérénité loin du stress et de l’agitation.
Une voie époustouflante le long de l’eau encaissée au fond de la vallée
entourée de forêts enchantées. Celles-ci plongent directement dans l’eau
espérant y trouver la vigueur qui leur procure cette longévité pour
protéger ceux qui viennent se reposer dans cet écrin. Les nuages tentent
de caresser langoureusement la cime des arbres sur les collines. Ils
s’accrochent comme s’ils n’avaient pas envie de repartir.

Km 1 500