22 // ENTREPRISES Mardi 5 novembre 2019 Les Echos
Les lauréats du championnat d’économies
d’énergie des bâtiments tertiaires
Relevez lepari survos bâtimentsetRejoignezl’aventure CUBE 2020!
Démarrage de la 5ième édition epouratteindrevosobligations sur le décret
tertiaire de -40%d’ici 2030.
INSCRIPTIONS OUVERTES sur cube2020.org-TOP Départ au 1er janvier 2020
Après un an de concours, les participants ont
obtenu leurs résultats grâce àdemeilleurs
usages, réglages et une bonne exploitation.
CLASSEMENT GÉNÉRAL
PLACED’A LLERAY
57,4%
DEPTYVELINES
46,6%
ADEMECORSE
39,4%
MASLOUBIER
70,9%
69,7%
PLACED’A LLERAY
53,1%
LIBOURNE
RÉDUCTIONS DE CO 2
10%à20% d’économiesd’énergie
en moyenne mais aussi...
Lesrésultats incroyables dela 4ièmeédition
kWhéconomisés
tonneséq.CO 2
m² impliqués
€économisés
41201101
6231
1894915
6180165
CUBE2 020 permet en unan...
ments ultérieurs demandés par
l’établissement français.
Le partenariat, avalisé par un dia-
logue au plus haut niveau entre les
présidents Xi Jinping et Emmanuel
Macron, s’articule autour du prêt
d’œuvres de la collection, d’une
programmation culturelle pluridis-
ciplinaire avec des expositions
exclusives, de la formation de pro-
fessionnels, et enfin de la présenta-
tion d’artistes chinois au Centre
Pompidou, à Paris. L’aménageur
chinois, le West Bund Group,
assume les coûts d’investissement
et de fonctionnement de ce nouveau
musée. Le contrat, de cinq ans
reconductible, prévoit de présenter
trois parcours permanents et deux
expositions temporaires chaque
année. L’auditorium accueillera
également des conférences, projec-
tions, concerts et spectacles, et le
hall de 800 mètres carrés des activi-
tés de médiation, notamment pour
le jeune public. Une « Creativity Gal-
lery » permettra une rencontre avec
les artistes par des ateliers et des ins-
tallations interactives. Pompidou
Shanghai se veut en effet un « labo-
ratoire international d’innovations
pédagogiques ».
Coconstruction
Installer des lieux uniques, tous dif-
férents mais qui adhèrent à ses
valeurs, tel est le credo du Centre
Pompidou à l’étranger, dans une
démarche de coconstruction et non
de duplication d’une marque. Les
contenus ont été validés par l’auto-
rité responsable des questions cul-
turelles en Chine, « au terme d’un
processus d ’autorisations et
d’approbations complexes »,
reconnaît le président du Centre
Pompidou, Serge Lasvignes, lequel
estime toutefois « avoir l’espace de
liberté suffisant pour travailler ».
Les œuvres présentées doivent don-
ner envie aux touristes chinois de
venir découvrir Beaubourg à Paris,
alors qu’ils ne représentent encore
que 1 % des 3,5 millions de visiteurs
annuels. Et ce d’autant plus qu’ils
commencent à délaisser l e tourisme
de groupe pour des visites indivi-
duelles. Le Centre Pompidou a
d’ailleurs ouvert des comptes sur
WeChat et Weibo, les deux réseaux
sociaux les plus utilisés en Chine. Le
musée possède l ’une des plus
importantes collections d’art du XXe
et XXIe siècle, avec plus de 120.000
œuvres, d’où l’intérêt de la faire
rayonner. A Shanghai, pour monter
des expositions, il pourra entraîner
dans son sillage des galeries françai-
ses avec lesquelles il collabore déjà à
Paris, comme Perrotin ou Mennour.
L’occasion d’apporter un coup de
projecteur sur l’é cosystème français
de l’art contemporain.
À NOTER
Le restaurant et le bar du
musée seront soutenus par la
région Occitanie.
Le Centre Pompidou exporte
une nouvelle vitrine à Shanghai
l Le président Emmanuel Macron inaugure mardi à Shanghai la troisième implantation à l’étranger du musée d’art
moderne et contemporain parisien, après Malaga et Bruxelles.
lDe quoi donner envie aux touristes chinois de visiter le Centre Pompidou à Paris.
Martine Robert
@martiRD
« Il y a pour le Centre Pompidou, des
défis nouveaux. Le monde actuel est
plus complexe [...]. L’implantation
d’une antenne en Asie, de préférence
en Chine, puissance qui a vocation à
devenir un foyer majeur de la créa-
tion artistique, permettra au Centre
de développer des compétences
irremplaçables pour nourrir des
échanges plus vivants avec cette partie
du monde. » Ainsi parlait Jacques
Chirac, alors président de la Répu-
blique, le 31 janvier 2007 pour les
trente ans du Centre Pompidou.
Son souhait se réalise, avec
l’inauguration ce mardi 5 novem-
bre par l’actuel locataire de l’Elysée,
Emmanuel Macron, du « Centre
Pompidou x West Bund Museum
Project ». Cet équipement muséal
phare, implanté sur 25.000 mètres
carrés au bord du fleuve Huangpu,
se situe au cœur du Xuhui Water-
front, ce quartier culturel qui
accueille déjà des musées d’art con-
temporain privés (Yuz, Long, Roc-
kbund Art) et public (Power Station
of Art), ainsi que des galeries. C’est
l’architecte britannique David
Chipperfield qui a dessiné le bâti-
ment destiné à héberger un musée.
Mais il ne savait pas encore qu’il
s’agirait du Centre Pompidou. Ce
qui a conduit à quelques aménage-
CULTURE
Le musée est implanté sur 25.000 mètres carrés au bord du fleuve Huangpu. Photo Aki/West Bund Museum
« La dynamique des musées français
à l’étranger est exceptionnelle »
S
erge Lasvignes, le président
du Centre Pompidou, est
l’artisan du r éveil de c e parte-
nariat culturel avec la Chine que l’un
de ses prédécesseurs, Bruno Racine,
avait été proche de réussir au début
des années 2000. Nommé en 2015 à
la tête du musée, il a fait de l’expan-
sion internationale du Centre Pom-
pidou une priorité.
Quelle est la genèse du Centre
Pompidou Shanghai?
C’est la rencontre de deux deman-
des. Nous voulions être présents en
Chine et le West Bund Group, éta-
blissement parapublic d’aménage-
ment et promoteur, voulait créer un
corridor culturel. Nous poursuivons
ainsi notre présence internationale
sous une forme originale, avec un
partenariat fondé sur un projet
commun d’une durée de 5 ans,
reconductible, comme il l’est à
Malaga ou à Bruxelles.
Mener à bout ce projet a-t-il été
compliqué?
C’est un système politique différent
de ceux avec lesquels nous avons eu
l’habitude de traiter jusqu’ici. Ce qui
a nécessité de négocier sur le choix
des œuvres, de faire de la pédagogie.
Le rapport au temps y est différent.
Mais une relation de confiance s’est
instaurée et il faut se rendre compte
du véritable attrait qu’exercent l’art
de vivre et la culture françaises en
Chine. Ici les musées étrangers sont
interdits, nous sommes le seul euro-
péen. Le Victoria and Albert
Museum dispose juste d’une galerie
au sein de la Design Society à Shen-
zen, et la Tate Modern enverra des
œuvres au musée d’art de Pudong
qui ouvrira en 2021.
Quelles sont les aspirations du
West Bund Group à travers le
Centre Pompidou?
Le West B und Group veut faire venir
notamment dans le domaine de la
photo et de l’architecture. Une réali-
sation pour un coût de 60 millions
d’euros financée par les collectivités
locales et territoriales, à horizon
2025.
Que rapportent vos contrats à
l’étranger?
Les prestations à Malaga, Bruxelles
et Shanghai représentent 4,5 mil-
lions d’euros en 2018, soit 12,2 % de
nos recettes propres. Avec les expo-
sitions sur mesure montées ailleurs
à l’international, cela atteint 17,4 %.
Mais n otre plafond d’emplois
imposé va n ous empêcher de grossir
davantage. Nous avons perdu une
centaine de postes en dix ans sur un
effectif d’un millier actuellement.
Pourtant notre expertise intéresse le
Mexique, la République tchèque, la
Corée du Sud, le Maroc et j’aimerais
que l’on se tourne vers Dakar. Il y a
une dynamique française excep-
tionnelle à l’é tranger, avec des pro-
jets des musées Picasso et Rodin en
Chine, le Louvre à Abu Dhabi... Nous
avons un réel avantage comparatif
qui n’est malheureusement toujours
pas perçu par l’Etat comme un fac-
teur justifiant de dégager des
moyens humains supplémentaires,
nécessaires à ce développement.
Propos recueillis par M. R.
des sièges de sociétés high-tech, des
logements et bureaux aux stan-
dards i nternationaux. L a culture fait
partie de sa stratégie économique.
Le Centre Pompidou s’inscrit dans la
politique de la ville de Shanghai qui
veut faire de celle-ci une référence
culturelle, attirer les investisseurs
étrangers, et peut-être supplanter
Hong Kong. Notre implantation s us-
cite déjà beaucoup d’intérêt de la
part de groupes de luxe ou de tech,
de grands magasins...
Vous a-t-on imposé une pro-
grammation particulière?
Nous avons une vraie liberté de pro-
positions. Ce qui intéresse nos parte-
naires, c’est de montrer les grands
chefs-d’œuvre de l’art occidental ;
nous, de faire dialoguer ceux-ci avec
les œuvres d’artistes chinois. Et c’est
tout l’intérêt d e ce projet que
d’entraîner des répercussions jus-
qu’au Centre Pompidou à Paris, car
l’enjeu des musées aujourd’hui, c’e st
d’être à l’unisson d’un monde poly-
centré, politiquement, économi-
quement, culturellement.
En quoi la stratégie de développe-
ment du Centre Pompidou diffè-
re-t-elle de celle de ses concur-
rents?
Le MoMa, le MET, la Tate ont des
stratégies d’expansion immobilière,
d’agrandissement. Nous sommes
dans une logique de projet, que ce
soit à l’étranger ou en France, avec
Pompidou Metz et nos futures
réserves de Massy dans l’Essonne.
Celles-ci seront partiellement
ouvertes au public et permettront
d’approfondir les relations avec
d’autres institutions franciliennes,
SERGE LASVIGNES
Président du Centre
Pompidou
« Notre expertise
intéresse
le Mexique,
la République
tchèque, la Corée
du Sud, le Maroc
et j’aimerais que
l’on se tourne vers
Dakar. »
1 %
DE TOURISTES CHINOIS
seulement parmi les 3,5 millions
de visiteurs annuels du centre
Pompidou à Paris. Le musée
français possède l’une des plus
importantes collections d’art du
XXe et XXIe siècle, avec plus de
120.000 œuvres.