Les Echos - 14.10.2019

(Ron) #1

22 // ENTREPRISES Lundi 14 octobre 2019 Les Echos


ERRATUM


TITRESPARTICIPATIFS


DU CRÉDITLY ONNAIS


Le coupon mis en paiement le 22 octobre2019 en
rémunération des titres participatifs émis en octobre1984
sera de 0,76077€par titre, aprèsretenueàlasource
donnant droitàuncrédit d'impôt de 0,13425€(soit une
rémunération globale de 0,89502 €).

AVIS FINANCIERS


société de services offshore, et la
jeune compagnie maritime Zéphyr
& Borée.
Le navire a été d essiné par
l’agence d’architecture navale VPLP,
jusqu’ici surtout connu pour avoir
sorti de ses cartons quelques-uns
des voiliers de course les plus per-
formants, monocoques et multico-
ques qui, barrés par les meilleurs
skippers du circuit, collectionnent
les records. « Face à l’urgence à faire
quelque chose pour un développe-
ment durable, nous avons réfléchi à
l’agence sur comment transférer
notre savoir-faire lié à la perfor-
mance dans la marine marchande »,
explique aux « Echos » Marc Van
Peteghem, cofondateur de l’agence
VPLP avec Vincent Lauriot-Prevost.
Le succès à la 33e édition de la
Coupe de l’America du trimaran
BMW O racle-USA 17, dessiné par les
architectes français, leur a donné
des idées. Comme adapter le mât-
aile révolutionnaire de 68 mètres de
haut, qui a été pour beaucoup dans
cette victoire. « Nous avons imaginé
des ailes automatisées arisables et
affalables, associées à un système de
routage pour aller chercher les

« Il y a cinq ou six ans, nous serions
arrivés avec un tel projet chez un
armateur, on aurait été raccompagné
par le service de sécurité », s’amuse
l’architecte.

Nouveaux enjeux
pour le shipping
Mais le secteur du shipping fait face
à de nouveaux enjeux environne-
mentaux, et les armateurs multi-
plient les initiatives : des navires
propulsés au GNL (des porte-conte-
neurs de CMA CGM aux paquebots
de croisière de Costa, en passant par
les ferries de Brittany Ferries) à la
réduction de la vitesse des navires,
le slow steaming, promu par Phi-
lippe Louis-Dreyfus, le président de
Louis Dreyfus Armateurs (LDA).
Entré sur le marché du transport
maritime de marchandises, VPLP
travaille d’ores et déjà pour le trans-
port de passagers avec des projets
de ferries à foils. Pour la construc-
tion du « Canopée », un appel
d’offres est en cours afin de choisir
le chantier naval qui saura cons-
truire ce bateau inédit en un peu
moins de 30 mois pour un coût qui
n’est pas communiqué.n

nant la possibilité à nos clients de
consulter, en temps réel, sur
Internet, l’ensemble des frais
engagées sur leurs avions. Ou
encore, en proposant des presta-
tions d’hôtels 5 é toiles dans notre
nouveau terminal du Bourget »,
explique le PDG du groupe.
Pour convaincre les proprié-
taires d’avion de les lui louer,
Aston les accompagne dans
leur projet dès le choix de
l’appareil. « Pour 1,5 million
de dollars, vous avez un Cessna
Citation Mustang d’occasion
à plein potentiel, p ièces et
main-d’œuvre incluses, détaille
Charles Clair. S’ajoutent à
cela les coûts fixes annuels,
de l’ordre de 350.000 euros,
incluant les salaires de trois
membres d’équipages, l’assu-
rance, l’assistance aéropor-
tuaire... et le coût à l’heure de vol,
autour de 1.000 euros. » S ur cette
base, Aston « loue l’avion à
1.950 euros de l’heure et reverse
1.750 euros au propriétaire, qui
réalise ainsi une marge d e
750 euros par heure de vol, pré-
cise encore le dirigeant. Si nous
louons son avion 350 à 400 heu-
res par an, il peut ainsi couvrir
les frais fixes et utiliser son avion
à prix coûtant. »

L’atout de la formation
des pilotes
Pour les propriétaires d’avions
les plus motivés, le centre de for-
mation Astonfly peut leur
apprendre à piloter, moyennant
15.000 euros pour une licence
de pilote privée en 45 heures de
vols sur un an. « Mais la plupart
des propriétaires font appel à un
pilote professionnel, qui offre
plus de sécurité et plus de sou-
plesse dans l ’utilisation de
l’avion », note Charles Clair.
Le plus gros de l’activité
d’Astonfly reste la formation de
pilotes de ligne. La demande est
aujourd’hui supérieure à l’offre.
« La capacité de formation de
l’ensemble des écoles e uropéennes
est de l’ordre de 1.500 pilotes par
an, alors que les besoins actuels
des compagnies européennes s ont
de 4.500 pilotes par an, souligne
le patron d’Aston Group. Chez
Astonjet, nos pilotes ne restent
pas plus de trois ans en moyenne,
avant de rejoindre une grande
compagnie aérienne. Même chose
dans la maintenance ».
L’intérêt ne se limite pas aux
synergies entre les filiales.
« Comme nous n’achetons pas
nos avions, la seule façon pour
moi de développer ma compa-
gnie est d’accroître la notoriété de
la marque Aston, pour attirer de
nouveaux propriétaires d’avions,
si possible de plus en plus gros,
afin d’accroître la marge. C’est ce
qui nous a permis de nous déve-
lopper depuis quinze ans, sans
avoir jamais perdu d’argent », se
félicite Charles Clair. C’est la
réussite du modèle intégré
développé par Aston Group.n

Aston Group


s’impose dans


l’aviation d’affaires


en France


meilleurs systèmes météo », détaille
Marc Van Peteghem.
Le « Canopée », c’est le nom de ce
futur navire roulier de 121 mètres de
long et 23 de large, sera équipé de
quatre ailes de 30 mètres de haut,
pour une surface cumulée de
1.452 mètres carrés. De quoi réduire
la consommation de carburants et,
de 30 % en moyenne, l’empreinte
carbone des émissions de CO 2 du
bateau, dont la propulsion princi-
pale sera au dual fuel (GNL et MDO).

« Nous avons
réfléchi à l’agence
sur comment
transférer notre
savoir-faire lié
à la performance
dans la marine
marchande. »
MARC VAN PETEGHEM
Architecte
et cofondateur de VPLP

Bruno Trévidic
@BrunoTrevidic


Créer une école de pilotage à
22 ans tout en cherchant un
boulot de pilote, et se r etrouver,
quinze ans plus tard, à la tête
d’un petit groupe d’aviation
d’affaires de 130 salariés et
30 millions d’euros de chiffre
d’affaires : tel est le tour de force
réalisé par Charles Clair, PDG-
fondateur et unique action-
naire de Clair Group. A 37 ans,
ce passionné d’aviation, qui
rêvait de devenir pilote d e ligne,
est aujourd’hui à la tête de la
première école de pilotage de
France, Astonfly, basée à Tous-
sus-le-Noble. Il en sort chaque
année 150 pilotes de ligne. Et sa
compagnie d’aviation d’affaires
Astonjet est la seule française,
avec Wijet, à avoir plus de dix
jets d’affaires enregistrés en
France.


Le 17 octobre prochain, son
nouveau terminal à l’aéroport
du Bourget sera inauguré. Ce
sera « le plus grand et le plus
luxueux », assure Charles Clair,
qui a investi 10 millions d’euros
pour 7.000 mètres carrés de
bureaux et trois hangars sur
16.000 mètres carrés. Tout cela
avec une mise de départ de
2.000 euros, sur un secteur où
beaucoup ont perdu leur che-
mise. Contrairement à d’autres,
Astonjet a résisté à la tentation
d’avoir ses propres avions.
« Nous gérons les avions des
autres, résume l’entrepreneur.
Nous proposons aux propriétai-
res – entreprises ou personnes
physiques – d e louer l eurs a vions
quand ils ne les utilisent pas, en
leur reversant de l’ordre de 85 %
du chiffre d’affaires. »
Chaque euro gagné depuis
quinze ans a été réinvesti dans
un développement prudent.
« Nous n’essayons pas de
“d isrupter” l’aviation d’affaires,
mais plutôt d’améliorer ce qui
peut l’être, par exemple, en don-


AÉRIEN


Charles Clair est
parvenu à monter
un groupe d’aviation
d’affaires intégré
de 130 salariés,
incluant une flotte
de 11 jets d’affaires,
un centre de
maintenance et un
nouveau terminal
VIP à l’aéroport
du Bourget.


Chaque euro gagné


depuis quinze ans a


été réinvesti dans


un développement


prudent.


Christiane Navas
— Correspondante à Nice

Un vent porteur souffle sur le mar-
ché des croisières en Méditerranée.
« Pour la première fois, nous allons
franchir en 2019 le cap des 30 millions
de mouvements de passagers, soit une
hausse de 8,8 % par rapport au trafic
de 2018 », a dévoilé Airam Diaz Pas-
tor, le président de MedCruise, asso-
ciation rassemblant 130 ports et une
trentaine d’acteurs du secteur.

Antoine Boudet
@Aboudet

A l’heure où le transport maritime,
comme le transport aérien, est
sous pression pour réduire son em-
preinte carbone, une nouvelle page
de l’histoire de la marine va s’ouvrir.
A l’issue d ’un appel à projets pour
le transport maritime des éléments
du nouveau lanceur Ariane 6, entre
l’Europe et la base de lancement de
Kourou en Guyane, ArianeGroup a
opté pour la construction d’un
bateau écoresponsable spécifique-
ment conçu pour ce service. C’est le
spécialiste du transport décarboné
Alizés, coentreprise entre Jifmar,

MARITIME


A l’issue d’un appel
à projets, ArianeGroup
a choisi le navire
baptisé « Canopée »
pour transporter des
éléments du nouveau
lanceur Ariane 6 entre
l’Europe et la Guyane.

Un navire à voile pour convoyer


des morceaux d’Ariane 6


Le futur navire roulier le « Canopée » émettra 30 % de CO 2 de moins qu’un cargo classique. Illustration Realnum/VPLP-Zephyr & Borée-Jifmar

Cannes impose une charte


environnementale aux navires de croisières


Problème : aujourd’hui ce trafic
se concentre pour les deux tiers en
Méditerranée occidentale. Ses ports
d’accueil sont ainsi confrontés au
« surtourisme ». Et les impacts envi-
ronnementaux sont de plus en plus
mal acceptés par les riverains. La
démarche d e la ville de Cannes p our-
rait faire école. Elle entend promou-
voir des « croisières propres et dura-
bles ». Avec 370.000 croisiéristes
accueillis en 2018, 415.500 en 201 9, la
cité des festivals est passée devant
Nice. Et ce, malgré le fait que les
bateaux font escale dans la baie sans
pouvoir accoster, faute d’infrastruc-
tures p ortuaires adaptées. La ville en
partenariat avec la CCI, gestionnaire
du port, impose désormais aux com-
pagnies de c roisières le respect d’une
charte « visant à préserver la destina-
tion et protéger l’environnement ».
Elles doivent respecter quatre
engagements : réduction des émis-
sions polluantes (utilisation d’un

carburant à 0,1 % de soufre pour le
paquebot et les tenders, pas d’inciné-
ration des déchets à bord pendant
l’escale) ; pas de rejets des eaux usées
dans la baie ; respect des herbiers de
posidonie lors des manœuvres ;
enfin, recours à des bus propres
pour les excursions à terre.

Réguler les flux
Ce dispositif est complété par une
régulation des flux. L’accueil sera
limité à deux paquebots en escale
au même moment. « Il ne s’agit pas
d’être contre les croisières mais contre
la pollution en accueillant seulement
les embarcations respectueuses de la
qualité de l’air, de l’eau de mer et des
fonds marins », insiste le maire de
Cannes, David Lisnard. Les compa-
gnies de croisières ont compris le
message. La charte a déjà été signée
par cinq compagnies indépendan-
tes et trois groupes, dont le dernier
en date, MSC Croisières.

« Quatorze compagnies se sont
engagées, représentant environ 94 %
du nombre de passagers accueillis à
Cannes », assure le directeur d u port,
Eric Barrat. L’engagement signé par

les compagnies sera revu chaque
année, et des contrôles seront assu-
rés régulièrement. Les bons élèves
bénéficieront d’un bonus de 20 cen-
times sur les droits de port par pas-
sager. Pour les autres, l’escale en baie
de Cannes ne sera plus possible à
partir de l’an prochain.n

TOURISME


Les compagnies,
afin de pouvoir
programmer
des escales
en baie de Cannes,
doivent s’engager
à respecter la nature.

La charte a déjà
été signée par
cinq compagnies
indépendantes
et trois groupes, dont
le dernier en date,
MSC Croisières.
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