Les Echos - 02.10.2019

(Brent) #1
Mercredi 2 octobre 2019
http://www.lesechos.fr

ADP 17
Aegis 21
Aleph Networks
16
Boscolo 24
Bouygues
Telecom 22
Ceetrus 15
China
Investment
Corporation 28
Compagnie de
Phalsbourg 24
Credit Suisse 26
Dataiku 16
Dentsu Aegis
Network 21
DMax 25
DPF 19


Drivy 19
Earthcube 16
Facebook 16, 22
Flaminem 16
Fosmax 19
France-Antilles
22
Getaround 19
Google 22
Hemea 25
Hermes 36
Idinvest 16
Intercontinental
24
InVivo Wine 20
Keolis 17
Kering 36
Linkurious 16
LVMH 36

Mediawan 21
Neo-Eco 25
Orange 22
Prométée 25
Saint-Gobain 15
Sanofi 18
SFR 22
Slack 21
SNCF 15
SoftBank 21
Thomas Cook
20
Total 19
Uber 21
Ubisoft 36
UBS 26
Vodafone 21
WeWork 21, 23
Wifirst 22

=


LES ENTREPRISES
CITÉES

Lionel Steinmann
@lionelSteinmann


La polémique sur la rénovation de la gare du
Nord a rebondi mardi, et laisse craindre que
le chantier ne soit pas fini à temps pour les
Jeux Olympiques de 2024. Dans une tribune
publiée mardi par « Le Monde », la maire du
10 e arrondissement de Paris, Alexandra Cor-
debard, et Jean-Louis Missika, l’adjoint
d’Anne Hidalgo chargé de l’urbanisme, ont
annoncé qu’ils ne soutenaient plus le projet
porté par la SNCF et Ceetrus, la foncière du
groupe Auchan. La ville voyait pourtant jus-
qu’alors d’un bon œil le projet. Celui-ci avait
même reçu un avis favorable en juillet du
Conseil de Paris. Mais les critiques formulées
par un collectif d’architectes dont Jean Nou-
vel et Roland Castro ont, semble-t-il, eu suffi-
samment d’échos pour faire fléchir les élus.


Doublement des surfaces
Selon ses promoteurs, le projet prévoit, pour
faire face à l’augmentation du trafic, un dou-
blement de la surface utile pour les voya-
geurs (circulation et zone d’attente assise),
qui passerait de 30.000 à 60.000 mètres car-
rés. Dans le même t emps, 60.000 mètres c ar-
rés seraient créés pour des « activités conne-
xes de services » : bureau, co-working, loisirs
culture, restauration, et 8.300 mètres carrés
de commerce ouverts à la ville. Ce sont ces
« activités connexes » qui doivent permettre
de dégager sur le long terme les 600 millions
d’euros pour financer le projet.
Mais pour Alexandra Cordebard et Jean-
Louis Missika, « la dimension commerciale
ne doit pas prendre le dessus sur les services
rendus aux usagers ». Selon eux, « édifier un
bâtiment de 88.000 mètres carrés avec des
commerces, des bureaux, une salle de specta-
cle, une salle de sport est le contraire de ce qui
est nécessaire, parce que cela aggrave la situa-


tion contrainte dans laquelle se trouve la
gare ». Et puisque la partie commerciale est
justifiée par les investissements indispensa-
bles au projet, « si le problème est celui-là,
nous proposons que tous les pouvoirs publics
concernés assurent un financement public de
cette rénovation ».
Ce revirement a suscité une réaction
amère de Guillaume Pepy, le président de la
SNCF. « Avec le projet actuel, on ouvre fin 2023.
Repartir à zéro, c’est trois à cinq ans pour cons-
truire le projet, faire les concertations, trouver
le financement, puis deux à trois ans de tra-

vaux. On se retrouve en 2027, 2028... Ce n’est
pas raisonnable pour la première gare
d’Europe », a-t-il indiqué à l’A FP.
Les élus, eux, assurent que l’ampleur des
travaux (de fondation notamment) et « les
risques de contentieux qui les retarderont obli-
gatoirement » font qu’il sera difficile, voire
impossible, pour la SNCF et Ceetrus de tenir
les délais qu’ils annoncent. Ce dialogue de
sourds pourrait perdurer au moins jus-
qu’aux élections municipales. Mais une
échéance cruciale est prévue le 10 octobre.
La Commission nationale d’aménagement

n


CAC 40
5.597,63 points
-1,4118 % n

DOW JONES
26 .706,36 points
-0,7819 % n

EURO/DOLLAR
1,09 29 $
-3,1835 % n

ONCE D’OR
1.473,45 €
-0,7978 % n

PÉTROLE (BRENT)
59 ,07 $
-2,7654 %

DEVISESEUR/GBP0,89 31 EUR/JPY1,17 76 EUR/CHF1,0861GBP/USD1,22 37 USD/J PY1,07 72 USD/CHF0,9939TAUXEONIA-0,452LIFFE EURIBOR 3 MOIS-0,418OAT 10 ANS-0,3134 T- BONDS 10 ANS1,70 97


INFRASTRUCTURES


DANS
«LA CHRONIQUE
BOURSE»
À13H ET 17H
DULUNDIAUVENDREDI

SUR


Myriam Chauvot
[email protected]

Saint-Gobain ne fera visiblement pas des
fenêtres son produit d’appel pour les pro-
chaines années. Le groupe a annoncé la ces-
sion de sa filiale K par K, spécialisée dans la
vente à domicile de menuiseries extérieures
(portails, portes, volets...) et de fenêtres sur
mesure sur le marché français. « Cette acti-
vité, unique au sein de Saint-Gobain, présen-
tait des synergies limitées avec le reste du
groupe », a justifié le leader des matériaux de
construction. Si K par K est connu du grand
public, la cession reste modeste au regard
d’autres activités cédées
ces derniers temps par
Saint-Gobain. La société
réalise 130 millions
d’euros de chiffre d’affai-
res et emploie un millier
de personnes. Ce sont
deux de ses dirigeants qui
la reprennent au géant
mondial. L’entreprise
retrouve donc son indé-

La Mairie de Paris lâche la SNCF


sur la rénovation de la gare du Nord


commerciale (CNAC) examinera le dossier
avant de donner, ou non, son autorisation. Si
le projet de la SNCF et de Ceetrus passe cette
étape, il restera à obtenir le permis de cons-
truire. Ce qui paraît désormais mal parti.
Avec le risque que le temps perdu ne soit plus
rattrapable p ar la suite, quel que soit le projet
retenu, pour être prêt pour 2024.

a
Lire l’éditorial de David Barroux
sur lesechos.fr

Avec ce revirement, le chantier de rénovation de la gare du Nord risque de ne pas être fini à temps pour les JO de 2024.

pendance après avoir été rachetée par Saint-
Gobain en 1996.
La cession intervient à une période déli-
cate pour les fabricants de fenêtres. Celles-ci
ne sont déjà plus éligibles cette année au cré-
dit d’impôt transition énergétique (CITE)
normal, de 30 % du montant des travaux. Le
CITE a été raboté car cela coûtait trop cher à
l’Etat, les fenêtres représentant à elles seules
800 millions sur le 1,7 milliard du CITE en


  1. Pour l’an prochain, les fenêtres vont
    perdre quasiment toute aide sauf, peut-être,
    une subvention assez symbolique de
    100 euros maximum, pour les ménages très
    modestes.


Possible cession de Lapeyre
Pour accroître sa rentabilité, Saint-Gobain
s’était fixé un objectif de cession de 3 mil-
liards d’euros de chiffre d’affaires. Avec
K par K, il l’atteint et même le dépasse
(3,1 milliards de cessions). Et pourrait ne pas
s’arrêter là. Au-delà de K par K, l’enjeu est
Lapeyre. Le marché spécule depuis plus
d’un an sur une cession de cette autre filiale,
en difficulté, et qui, comme K par K, n’offre
guère de synergies avec le reste du groupe,
essentiellement tourné vers le B to B.n

Saint-Gobain vend


son spécialiste de la fenêtre


sur mesure K par K


Edouard Lederer
@EdouardLederer
et Raphaël Bloch
@Bloch_R

Les autorités passeront à l’action... En
France, les gendarmes financiers pré-
parent les esprits depuis plusieurs
semaines à des mesures visant à conte-
nir la machine du crédit immobilier qui
tourne à plein régime. Mardi soir, le
Haut Conseil de stabilité f inancière, qui
réunit notamment l a Banque de France
et le Trésor, a publié un diagnostic qui,
s’il se veut rassurant, pointe toutefois
une série de risques liés à cette eupho-
rie immobilière. Et indique qu’il « étu-
diera les modalités d’actions pertinentes
et proportionnées pour contenir ces ris-
ques ». D’ici au 4 novembre, l’e nsemble
des parties prenantes est appelé à réa-
gir au diagnostic.
Le Haut Conseil, qui a la possibilité
d’imposer aux banques de nouvelles
charges en fonds propres, « porte une
attention particulière » à l’endettement
croissant des ménages, couplé à une
dégradation de la solvabilité des
emprunteurs, étant donné la hausse de
la part de leur revenu consacré au rem-
boursement de l’emprunt.
Des risques existent également pour
la banque, le HCSF pointant notam-
ment « la profitabilité dégradée des cré-
dits à l’habitat », qui « fragilise le sec-
teur ». Enfin, la baisse continue des
taux pourrait bien, si elle se confirmait,
entraîner « le risque d’une nouvelle
vague de renégociations », dégradant
encore la rentabilité des banques.

La surchauffe du crédit immobilier
inquiète aussi au niveau européen. Le
23 septembre dernier, le Comité euro-
péen du risque systémique (CERS)


  • présidé par Mario Draghi – avait
    lancé des « avertissements » à cinq p ays,
    dont la France, sur les « vulnérabilités »
    de son immobilier résidentiel. Selon ce
    rapport, la France a certes pris des
    mesures – comme l’instauration d’une
    charge supplémentaire en fonds pro-
    pres de 0,5 % d es actifs à partir
    d’avril 2020 (il est actuellement de
    0,25 %) – mais sans donner d’instruc-
    tions claires. « Il n’y a pas eu d’indica-
    tions formelles sur ce qui devrait être
    considéré comme des conditions de cré-
    dit prudentes », regrette le CERS.
    « La sinistralité des emprunteurs
    reste faible à ce stade », relève toutefois
    le Haut Conseil, rappelant l’existence
    de « protections », comme l e système de
    cautionnement ou l’assurance-chô-
    mage. Le système de crédit à taux fixe
    protège en outre contre une éventuelle
    remontée des taux. Il souligne enfin « la
    sélection des emprunteurs » à l’entrée
    opérée par les banques, qui limite de
    fait le risque de solvabilité.n


Bercy pointe


les risques


du crédit


immobilier


CRÉDIT


BIENS D’ÉQUIPEMENT


Le Haut Conseil
« porte une attention
particulière »
à l’endettement
croissant des ménages...

... couplé à une
dégradation
de la solvabilité
des emprunteurs.

l’essentiel


Bruxelles veut rendre
l’électroménager plus durable
La Commission européenne finalise son
effort pour une économie plus circu-
laire.Les téléviseurs, réfrigérateurs
et lave-linge devront consommer moins
et être plus facilement réparables.
// P. 18

Facebook prêt à rémunérer
certains médias
Le réseau social va prochainement lan-
cer un onglet « Actualités » aux Etats-
Unis. Une équipe de journalistes sera
chargée de sélectionner les arti-
cles les plus importants. // P. 22

Succès inattendu pour la saison
d’été des tour-opérateurs tricolores
En dépit des conséquences négatives de
la crise des « gilets jaunes » sur les ventes
de voyages, les tour-opérateurs français
ont maintenu cet été leur activité au
niveau exceptionnel de l’été 2018. // P. 20

Après des débuts
euphoriques, le « Nasdaq
chinois » à la peine
Lancé fin juillet, le marché Star
censé devenir le rival du Nasdaq
américain accuse un ralentisse-
ment des inscriptions et de ses
Alain Jocardvolumes d’échanges. // P. 28

/ A

FP

Christophe Simon/AFP
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