20 // ENTREPRISES Lundi 7 octobre 2019 Les Echos
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2019
IA/BigData:Franchissezle
capdelaproduction
le 17 octobre
dès8h30à Paris15ème
des US Steel, Nucor et autres
Steel Dynamics s’est améliorée.
L’an dernier, juste après l’entrée
en vigueur des tarifs douaniers,
US Steel avait ainsi annoncé la
remise en marche de deux
hauts fourneaux. Un an plus
tard, elle en a refermé deux
autres, l’un dans l’Indiana, dans
sa plus grosse usine, l’autre
dans le Michigan.
Au même moment, la
demande intérieure s’est tassée.
Le ralentissement du marché
automobile et, à un degré moin-
dre, de l’énergie et de la construc-
tion, ont de nouveau fait baisser
les prix. Le constat d’US Steel est
aujourd’hui sans appel. « Après
une brève hausse des prix de vente
au début de l’été, les indicateurs
positifs se sont atténués sur un
marché de l’acier déprimé »,
expliquait la société quand elle a
revu à la baisse ses prévisions
pour le troisième trimestre.
Des coûts élevés
Et les tentatives pour sortir de
l’ornière ne convainquent pas
vraiment les marchés. US Steel
a annoncé cette semaine le
rachat de 49,9 % de Big River
Steel, un fabricant loué pour s es
capacités d’innovation, pour
700 millions de dollars et avec
une option pour monter à
100 %. Las! Le titre d’US Steel
s’est encore écroulé de 9 %
après l’annonce.
C’est que les entreprises amé-
ricaines du secteur restent par-
ticulièrement fragiles. Leurs
coûts sont parmi les plus élevés
du marché et elles voient appa-
raître des concurrents de petite
taille, plus agiles, qui ont fait
bondir les capacités de produc-
tion américaines de 20 %. Un
comble, alors que la demande s e
tasse. « Les exploitants de hauts
fourneaux risquent de perdre des
parts de marché et de fermer des
sites et toutes les entreprises vont
souffrir des prix bas au moment
où les capacités deviennent excé-
dentaires », décrit ainsi l’ana-
lyste de Bank of America-Mer-
rill Lynch, Timna Tanners.
Si les importations ont baissé
de 11 % par rapport à l’an der-
nier, les Etats-Unis demeurent
le premier importateur d’acier
au monde. Le pays a simple-
ment diversifié ses fournis-
seurs, s’alimentant surtout,
aujourd’hui, auprès du Canada,
du Mexique et du Brésil, devenu
le premier fournisseur cette
année, avec des importations
en hausse de près de 50 %.n
Nicolas Rauline
@nrauline
— Bureau de New York
Donald Trump devait sauver
l’acier américain. S on plan ne se
déroule pas vraiment comme
prévu. Alors qu’un vent d’opti-
misme avait soufflé sur les sidé-
rurgistes après l’élection prési-
dentielle de 2016, puis lorsque
la Maison-Blanche a déclenché
sa guerre commerciale, le
retour sur terre est rude.
Depuis l’entrée en vigueur des
tarifs douaniers sur l’acier (25 %
de surtaxes) et l’aluminium
(10 %), en juin 2018, la capitalisa-
tion boursière d’US Steel,
deuxième producteur améri-
cain, a été divisée par trois. Celle
du leader Nucor a perdu 23 %,
celle de Steel Dynamics 41 %. Et
les trois plus grosses sociétés de
sidérurgie aux Etats-Unis ont
toutes baissé leurs prévisions
pour le troisième trimestre...
US Steel prévoit ainsi de réaliser
une perte de 35 cents par action,
quand les analystes en atten-
daient 6 cents.
Fermeture d’usines
Un autre acteur du marché a dû
fermer son usine. Bayou Steel
Group s’est déclaré en faillite et a
laissé sur le carreau 400 sala-
riés, près de la Nouvelle Orléans,
en Louisiane. Le gouverneur
démocrate de cet Etat a attribué
cette fermeture aux taxes doua-
nières de Donald Trump, expli-
quant que la Louisiane était
« l’un des Etats les plus fragiles
vis-à-vis de ces barrières ».
En théorie, ces entreprises
devaient pourtant profiter des
prix plus élevés de l’acier chi-
nois, p ar exemple, pour a mélio-
rer leur compétitivité. Cela a
fonctionné sur une très courte
période. Durant quelques
semaines, l es p rix d e l’acier sont
remontés, et la compétitivité
ACIER
Légèrement dopés
l’an dernier, les
acteurs américains
du secteur font face
à de nouvelles
difficultés.
En cause,
le ralentissement
de la demande
et les faiblesses
structurelles.
Les sidérurgistes
américains
replongent
dans la crise
Dudley avait pris la direction géné-
rale de BP en octobre 2010 dans des
conditions extraordinaires – juste
après l’explosion de la plate-forme
pétrolière Deepwater Horizon dans
le golfe du Mexique, qui avait pro-
voqué la plus grosse marée noire de
l’histoire des Etats-Unis et qui a
coûté, depuis, près de 70 milliards
de dollars à la firme britannique.
Le mandat de l’Américain aura
été marqué par le redressement des
comptes à la suite de cette catastro-
phe. En l’espace d’une décennie, BP
a multiplié les cessions d’actifs à
coups de milliards pour payer les
différentes amendes, indemnisa-
tions des victimes et nettoyages des
côtes américaines p olluées.
« M. Dudley a eu un rôle clef dans la
transformation de BP après l’acci-
dent », soulignent les analystes de
Barclays.
Capitaine dans la tempête
Après des années à broyer du noir,
le groupe pétrolier a renoué avec la
croissance. En 2018, il a publié son
meilleur bénéfice en cinq ans (plus
de 9 milliards de dollars). Preuve de
cette santé retrouvée, BP s’est offert
une méga-acquisition en juillet
2018 dans le pétrole de schiste aux
Etats-Unis, sa plus importante opé-
ration de croissance externe depuis
la fusion avec Amoco il y a vingt ans.
Bob Dudley « a été nommé direc-
teur général au moment probable-
ment le plus difficile de l’histoire de
BP », a souligné dans un communi-
qué le président de BP, Helge Lund,
qui a piloté le processus de succes-
sion. « Au cours de son mandat, il a
dirigé la reprise après l’accident de
Deepwater Horizon, reconstruit BP
pour en faire une entreprise plus
forte et plus sûre et l’a aidée à retrou-
ver sa place parmi les leaders du sec-
teur de l’énergie. »
Le remplaçant de Robert Dudley,
l’Irlandais Bernard Looney, 49 ans,
dirige depuis 2016 les activités
« amont » de BP, les plus stratégi-
ques, autrement dit l’exploration et
la production des gisements de
pétrole et de gaz à travers le monde.
Cet homme du sérail – il a fait toute
sa carrière chez BP – a modernisé sa
division en mettant l’accent sur les
technologies numériques.
Comme tous les pétroliers, BP a
considérablement réduit ses coûts
et ses investissements depuis 2015
pour faire face à la chute des cours
Lucas Mediavilla
@Lucas_Medv
et Vincent Collen
@VincentCollen
Robert Dudley s’apprête à tirer sa
révérence. Patron du groupe pétro-
lier britannique depuis neuf ans,
l’Américain passera le relais après
la parution des résultats annuels du
groupe le 4 février 2020, avant de
prendre sa retraite le 31 mars. Un
chapitre se referme dans l’histoire
du troisième pétrolier mondial,
fondé il y a plus de cent ans. Bob
ÉNERGIE
A la tête du pétrolier
britannique depuis 2010
Robert Dudley prendra
sa retraite en février.
Il sera remplacé
par l’Irlandais
Bernard Looney,
patron des activités
d’exploration-produc-
tion qui a fait toute
sa carrière chez BP.
du brut. Si bien que le groupe bri-
tannique dégage désormais une
trésorerie positive dès que le baril
de brent dépasse les 40 dollars
(il est d’environ 59 dollars
aujourd’hui). C’est la meilleure per-
formance parmi les huit plus gran-
des compagnies pétrolières mon-
diales, selon HSBC. Mais la
compagnie reste plus endettée que
ses pairs, un héritage du coût de la
marée noire.
Gaz à effet de serre
Le successeur de Bob Dudley sera
notamment chargé de conduire la
politique de transition énergétique
du groupe, alors que certains gros
investisseurs poussent désormais
BP à s’engager pour une stratégie
d’investissement plus sobre, éner-
gétiquement parlant. « En tant que
directeur général, M. Looney pour-
rait accélérer le voyage vers la transi-
tion énergétique que BP a démarré »,
estime Barclays.
Le groupe vise déjà une réduc-
tion de 7 % de ses émissions de gaz à
effet de serre d’ici à 2025, en limi-
tant les fuites de méthane ou en
améliorant l’efficacité énergétique
de ses raffineries. Il investit
500 millions de dollars par an dans
des activités « bas carbone »
comme l’éolien aux Etats-Unis, le
solaire via sa coentreprise Light-
source BP, les biocarburants ou
encore les bornes de recharge pour
véhicules électriques. Un pro-
gramme ambitieux mais qui reste
en deçà des sommes investies par
Shell et Total (de 1 à 2 milliards par
an chacun) pour se développer
dans la distribution d’électricité. n
BP : un nouveau patron pour
mener la transition énergétique
Les dons se
concrétisent pour
Notre-Dame de Paris
MÉCÉNAT Malgré les craintes,
les dons pour la reconstruction
de la cathédrale Notre-Dame de
Paris se matérialisent. Les trois
fondations – Fondation Notre-
Dame, Fondation du patrimoine,
Fondation de France – et le Cen-
tre des monuments nationaux
(CMN), qui ont été chargés de
recueillir les fonds de la souscrip-
tion nationale, ont déjà récolté
616,6 millions d’euros ou de pro-
messes de dons. Les experts
s’attendent à une récolte supé-
rieure à 800 millions, alors
qu’environ 1 milliard avaient été
promis après l’incendie.
à suivre
Nouveau site de
Booking àTourcoing
TOURISME Le géant de la réser-
vation d’hôtels en ligne Boo-
king.com a inauguré vendredi, en
présence des ministres Gérald
Darmanin et Jean-Yves Le Drian,
son nouveau « centre européen
de service clientèle », qui doit
employer à terme 850 personnes
à Tourcoing (Nord), renforçant
son ancrage en France. Implanté
depuis 2011 dans la métropole lil-
loise, avec au départ 75 collabora-
teurs, l’entreprise néerlandaise a
bénéficié d’une « croissance
forte » et développé son site tour-
quennois jusqu’à « doubler ses
effectifs e n 2019 et arriver en juillet
à 750 collaborateurs ».
Air France-KLM :
la demande de la
France aux Pays-Bas
AÉRIEN L’Etat néerlandais doit
clarifier sa position au capital
d’Air France-KLM et de KLM,
alors qu’il est désormais à la fois
actionnaire du groupe et de sa
filiale, a estimé vendredi le direc-
teur de l’Agence des participa-
tions de l’Etat (APE), Martin Vial.
L’Etat néerlandais est entré début
2019 au capital d’Air France-KLM
à hauteur de 14,3%. Il possède
aussi une petite participation
directe dans KLM. L’Etat français
n’est actionnaire que d’Air Fran-
ce-KLM. Son représentant plaide
pour la simplification de la posi-
tion des Néerlandais.