16 |palmarès universum JEUDI 12 SEPTEMBRE 2019
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L
e distributeur d’arcticles
de sport Decathlon, qui
vient de s’offrir l’« Ama
zon du vélo », la startup
Alltricks, fait une entrée remar
quée dans le top 5 du classement
de la société suédoise Universum,
publié mercredi 11 septembre.
Spécialisée dans la marque em
ployeur, l’entreprise interroge,
chaque année depuis 1999, les
jeunes des grandes écoles d’ingé
nieurs et de commerce sur leur
employeur idéal.
Les étudiants s’expriment au
printemps. Puis, depuis 2016, les
jeunes cadres issus de ces mêmes
écoles établissent leur palmarès
à l’automne. La progression des
employeurs dans ce classement,
souvent le produit du travail de
communication des entreprises
sur leur image, exprime aussi de
nouvelles attentes des jeunes
étudiants et des cadres.
Le luxe plébiscité
« Decathlon est un des cinq em
ployeurs les mieux perçus concer
nant l’environnement de travail
humain (« friendly »), le respect
des salariés, la parité, l’esprit
d’équipe et sur l’orientation
client de l’entreprise. Ce dernier
critère est plus important auprès
des cadres qu’auprès des étu
diants », remarque Aurélie Ro
bertet, la directrice Universum
France et Benelux.
La composition du top 5 est très
stable depuis des années. Elle re
flète l’attractivité solide des en
treprises du luxe auprès des jeu
nes manageurs et de celles de
l’aéronautique auprès des ingé
nieurs. LVMH, Google et L’Oréal
Group sont les favoris des jeu
nes cadres d’école de commerce
et de management, comme des
étudiants des mêmes établisse
ments. Les entreprises du luxe
(LVMH, L’Oréal), toujours au plus
haut dans le classement, pro
gressent encore cette année en
nombre de voix. L’avionneur
Airbus, Google et le groupe d’élec
tronique Thales sont érigés en
tête de classement par les jeunes
ingénieurs, comme par les étu
diants des mêmes écoles.
Les Gafam (Google, Amazon,
Facebook, Apple, Microsoft) pro
gressent particulièrement dans
le palmarès des ingénieurs :
Apple gagne 15 places (11e), Ama
zon 2 (14e), Microsoft 9 (16e). Et
Google tient sa deuxième place.
Facebook n’a jamais rejoint le
classement car « il est trop peu
recruteur en France », précise
Aurélie Robertet.
Le palmarès est établi à partir
d’un questionnaire semiassisté,
comprenant 130 noms d’entre
prises soumis aux jeunes cadres,
qui sont invités à désigner leur
« top 5 employeurs ». Ils peuvent,
en plus, citer spontanément
d’autres noms, ce qui expli
que l’entrée de nouvelles socié
tés dans le palmarès d’une an
née sur l’autre.
Les étudiants en école de com
merce ont ainsi fait entrer le
créateur Chanel et la plateforme
de covoiturage BlaBlaCar en 2016,
et le distributeur numérique de
musique Deezer en 2018. Cette an
née, les jeunes ingénieurs, à leur
tour, ont élu Chanel, à la 23e place,
ainsi que l’entreprise biopharma
ceutique Sanofi (28e), le spécialiste
du diagnostic in vitro Biomérieux
(74e), le groupe sucrier Tereos (96e),
la société de commerce électroni
que Vente privée (98e). Decathlon
avait accédé au palmarès des
étudiants d’écoles de commerce
en 2010 et à celui des anciens
élèves en 2016, avant d’atteindre
leur top 5 en 2019.
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INFOGRAPHIE : LE MONDE
SOURCE : UNIVERSUM
MÉTHODOLOGIE
L’employeur idéal de
11 511 cadres interrogés
La société suédoise Universum,
spécialisée dans la marque
employeur, établit, depuis 1999,
le palmarès des entreprises
préférées des étudiants. Chaque
année, au printemps, elle
consulte 1 300 000 étudiants
d’une soixantaine de pays, dont
quelque 40 000 en France.
Au printemps 2019, 36 578 étu-
diants ont ainsi été interrogés.
Depuis 2016, Universum
confronte ces résultats à l’avis
de leurs aînés, qui ont déjà inté-
gré le monde du travail, dans
le but de mesurer l’évolution
de l’image employeur à l’épreuve
du terrain. Au total, 11 511 cadres
sortis avec un niveau master des
mêmes écoles d’ingénieurs ou
de commerce que les étudiants
consultés au printemps ont
ainsi répondu à l’enquête,
d’octobre 2018 à mai 2019.
Parmi eux, 37 % sont issus d’éco-
les d’ingénieurs et 49 % d’écoles
de commerce et de manage-
ment, les autres ont des masters
universitaires. Les jeunes cadres
sont diplômés de 130 établis-
sements. Leur expérience
professionnelle moyenne est
de sept ans pour les ingénieurs
et de six ans pour les mana-
geurs. Dans ce panel, un peu
plus d’un ingénieur sur quatre
(26 %) est une ingénieure et un
peu plus d’un manageur sur
deux (54 %) est une manageuse.
Les jeunes cadres interrogés
par Universum ont de six à huit
ans d’expérience sur le marché
du travail. Leur palmarès valide
certains critères prioritaires des
étudiants pour sélectionner leur
employeur et corrige quelques
fantasmes de jeunesse. Sur
les 40 critères proposés pour dé
finir l’attractivité des recruteurs,
les défis à relever et le travail
dans une bonne ambiance sont
importants pour les cadres et les
étudiants, mais les priorités
des cadres sont le salaire d’entrée
et l’équilibre vie privéevie pro
fessionnelle.
Désamour pour l’énergie
Cette différence d’attendus expli
que que les entreprises de conseil
en stratégie séduisent moins les
cadres que les étudiants (l’équili
bre vie privéevie professionnelle
n’est pas dans leurs 10 premiers
critères). McKinsey & Company a
ainsi perdu 4 places dans le classe
ment des jeunes manageurs et
The Boston Consulting Group, 5.
« Dans les objectifs de carrière, la
quête de sens et l’équilibre vie pri
véevie professionnelle sont plus
importants pour les cadres que
pour les étudiants », commente
Aurélie Robertet.
Les banques ne font pas non
plus rêver les jeunes ingénieurs :
Decathlon et Total montent sur le podium
« Le Monde » publie en exclusivité le classement
Universum des entreprises préférées des jeunes
cadres issus des grandes écoles de commerce
et des écoles d’ingénieurs
BNP Paribas (56e) recule de 8 pla
ces, le groupe Crédit agricole (70e)
perd 9 places, Goldman Sachs
perd 20 places et la Banque
de France, 24. En revanche, les en
treprises de l’agroalimentaire,
boudées par les étudiants, ont
gagné en attractivité auprès
des jeunes ingénieurs. Nestlé (21e)
gagne ainsi 6 places et Danone
(18e), trois.
Dans l’énergie, le désamour se
poursuit entre les recrues des
grandes écoles et les entreprises
du secteur. Il est tiré vers le bas
par Orano (exAreva), dont le
changement de nom n’a pas
amélioré la cote (89e). Les jeunes
ingénieurs ont déclassé le groupe
d’énergie nucléaire de 38 places!
Dans ce déclin général, le groupe
pétrogazier Total fait exception
à la règle et crée la surprise en
intégrant le top 5 du palmarès
des jeunes ingénieurs, en qua
trième place juste derrière Tha
les. « Même si ce n’est qu’une petite
partie de leur business, ils commu
niquent beaucoup sur les éner
gies renouvelables », avance Auré
lie Robertet. La « raison d’être ins
pirante de l’entreprise », devenue
en 2019 le deuxième critère des
jeunes cadres pour choisir leur
futur employeur, aura sans
doute profité à Total.
anne rodier
L’agroalimentaire
a gagné en
attractivité
auprès des jeunes
ingénieurs.
Nestlé gagne
six places
et Danone trois