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Cerveau & Psycho
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L. S. Gorham et al., Biological Psychiatry : Cognitive
Neuroscience and Neuroimaging, vol. 4, pp. 484-492, mai 2019.
Le sport en équipe
diminue le stress
PSYCHIATRIE
On ne le dira jamais
assez : faire de l’exercice ou du sport
fait du bien à la santé physique,
mais aussi mentale, notamment en
réduisant le risque de stress et de
dépression. Toutefois, la plupart des
bénéfices du sport ont été mis en
évidence chez les adultes. Qu’en est-
il chez les enfants, aussi concernés
par la dépression?
Lisa Gorham, de l’université
Washington, et ses collègues ont
analysé les données concernant le
développement de 4 191 enfants
américains âgés de 9 à 11 ans ayant
participé à l’étude Adolescent Brain
and Cognitive Development (ABCD).
Leurs parents ont renseigné leurs
activités extrascolaires durant toute
leur enfance ainsi que leurs éven-
tuels symptômes dépressifs, et les
chercheurs ont mesuré par imagerie
cérébrale la taille de l’hippocampe
de chaque jeune. Cette structure,
impliquée non seulement dans la
mémorisation et les apprentissages,
mais aussi dans la régulation de l’axe
hypothalamo-hypophysaire du
stress, a déjà été associée aux béné-
fices du sport.
Résultat : plus les enfants ont pra-
tiqué de sports d’équipe, plus ils ont
un hippocampe volumineux. Ce qui
n’est pas valable pour les sports indi-
viduels ou les autres activités, par
exemple artistiques. En outre, plus les
garçons ont joué en équipe, moins ils
ont de risques de souffrir de symp-
tômes dépressifs à 9 ans ; en revanche,
cette corrélation n’existe pas pour les
filles. Peut-être parce que la dépres-
sion chez les filles dépend d’autres
facteurs, liés notamment aux hor-
mones, et que, dans le groupe étudié
ici, les filles ont souvent commencé
leur puberté alors que ce n’est pas le
cas des garçons.
Pourquoi les sports d’équipe
auraient-ils des bénéfices sur la santé
mentale des jeunes en développe-
ment? Pour les chercheurs, pratiquer
un sport d’équipe suppose de s’en-
gager dans un groupe, un club, une
organisation, ce qui augmente les
compétences et les échanges
sociaux. De plus, le sport a un effet
sur le cerveau ; il augmente la neuro-
genèse et la taille de l’hippocampe.
Autant d’avantages qui limitent le
risque de dépression. £ B. S.-L.