Vélo Tout Terrain N°247 – Septembre-Octobre 2019

(Sean Pound) #1
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Composition
La construction du cadre repose entièrement sur la fibre de carbone haut module. Elle est
soit de type Race (OMR) ou Performance (OMP), en fonction du niveau de gamme du vélo.
La première privilégie le poids et la nervosité, alors que la seconde, moins prestigieuse, est
un peu plus confortable. Dans tous les cas, le nouveau Oiz utilise une construction mono-
coque. Le triangle avant est construit d’une seule pièce, tandis que le triangle arrière est le
résultat de l’assemblage de deux parties. L’ensemble est complété par une petite biellette
intégralement en carbone. Comme sur le précèdent Oiz, elle dispose du système Tensigrity.
Ce dernier consiste à installer une tige en acier inoxydable au niveau de la jonction avec les
haubans. Une fois serré (au couple recommandé), il permet de limiter la déformation de la
biellette et de lui assurer une durée de vie sans faille. Le châssis est équipé d’une boîte de
pédalier surdimensionnée au standard PF92 et d’une douille de direction conique. Comme
sur l’Alma, le passage de la câblerie se fait à l’intérieur du cadre, à l’aide de guides. Le vélo
est prêt pour les transmissions électroniques et peut également accueillir les dérailleurs
avant au standard Shimano Side Wing. Au niveau des
poids, Orbea arrive à sortir un cadre 27.5’’ à 1 650 g en
taille S et 1 700 g en 29’’ taille M (sans amortisseur).
La marque basque n’a pas souhaité décliner son nouveau
tout-suspendu XC en version aluminium pour une
raison de coût et afin de laisser le champ libre à l’Alma
Hydro sur le segment randonnée sportive.


Etude de mouvements
La cinématique est elle aussi commune au modèle sorti
en 2013. Il s’agit d’un simple mono pivot à biellette, mais
sans basculeur... ou plutôt si, mais sans point de pivot
arrière. C’est la flexibilité des haubans qui, une fois les
60% de la compression passés, va assurer une défor-
mation de 7 mm pour opérer la fin de course. Si vous
êtes sceptique quant à la solidité de ce système appelé
U-Flexion, sachez que le même principe est utilisé sur
les suspensions de Formule 1. Sachez également que le
cadre du Oiz est garanti à vie, comme tous les Orbea.
La courbe d’amortissement nécessite une précon-
trainte importante du ressort pneumatique, équivalente à 15% du débattement.
Elle est progressive jusqu’à 75 mm de la course de l’amortisseur afin de maintenir
une sensation de rigidité au pédalage.La fin de la plage est plus souple afin d’assurer
une fin de course tout en douceur. Le Oiz dispose pour cela d’un amortisseur à la clapete-
rie spécialement étudiée en partenariat avec Fox Racing Shox. Les Espagnols ont également
revu le positionnement du point de pivot principal afin de maintenir un anti-squat idéal.
Ce dernier permet de minimiser les effets de la suspension sur la traction au moment des
transferts de masses entraînés par les accélérations sur le terrain.


En selle
Le terrain justement, parlons-en! C’est sur les singletracks montagneux de Meribel que nous
avons pu découvrir cette nouvelle génération de Oiz. A la fois physique et techniquement
engagé, c’est le genre d’endroit parfait pour pousser un vélo dans ses retranchements.
Au guidon du modèle 27.5’’, nous ne nous sommes pas fait prier pour attaquer. D’emblée,
c’est l’aspect très racé du vélo qui ressort. LeOiz 27.5’’ dispose d’un empattement court.
Allié à son angle de direction de 70° et aux bases courtes, le vélo est ultra-vif.
Au moindre coup de guidon, on opère le changement de direction désiré. Une maniabilité
optimale, qui peut surprendre au départ, mais on s’y fait vite. Cette version 27.5’’ aurait pu
être un poil plus stable avec 0,5° d’angle en moins, mais Orbea a souhaité maintenir des angles
identiques sur les deux tailles de roues (seules les offset de fourche diffèrent). L’avant du vélo
est bas et long comme le veut la tendance. La présence d’une potence courte (80 mm) pour
la discipline est de bon augure. Derrière, la courbe d’amortissement ultra-progressive, voire
dure sur le début de course, et le triangle arrière d’un seul tenant, font de ce tout-suspendu
une boule de nerfs. Les relances sont diaboliques. On charge le vélo et c’est parti pour les


Le triangle arrière est composé de deux parties
monocoques assemblées après coup. Ultra rigide!

Le nouvel Orbea dispose de tous les passages en
interne ainsi que de la compatibilité Di2.

Comme la précédente génération, la biellette du Oiz
dispose d’une tige en acier pour minimiser la
déformation de cette dernière.
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