l’iran
le dos au mur
quarante ans après la révolution
JuIn 1979 : LE proJET de
Constitution préparé par les laïcs
du gouvernement révolutionnaire
est rejeté par Khomeiny. L’Iran sera
une république régie entièrement
par l’islam. En dehors des fidèles
de l’ayatollah, il n’y aura pas de
place pour tous ceux qui ont
concouru à abattre le régime du
shah. Quarante ans et quelques
guerres plus tard, le régime atteint
une impasse. Divisé entre des
tenants de l’orthodoxie, qui sont
aussi les principaux bénéficiaires de
la corruption et des trafics, et des
modernistes qui prônent l’ouverture,
poussés par une société éduquée
mais précarisée, le pays fait face à
l’extérieur à la pression maximale
de Donald Trump, obnubilé par son
alliance avec les faucons israéliens
et les rapaces saoudiens. Le Golfe,
cœur battant de l’énergie fossile
pétro-gazière, qui pour le malheur
de la région est encore le premier
carburant de l’économie mondiale,
est de nouveau au bord de la guerre.
Le jusqu’au-boutisme est facile à
vendre aux opinions publiques, mais
il noie l’horizon dans une marée
noire. Les précédents irakien ou
libyen n’ont pas servi de leçon aux
États-Unis, qui s’imaginent encore
pouvoir faire et défaire des régimes
selon leurs intérêts, au mépris des
valeurs démocratiques dont ils se font
pourtant les hérauts.
Shirin Ebadi a consacré sa vie à
défendre la justice et les droits
humains dans son pays. En
particulier en faveur des femmes,
des enfants et des réfugiés. C’est
une conscience lumineuse de
l’humanité que Politis accueille dans
ses pages. z Gilles Wullus
Politis 1558
20/06/2019