Chasseur d’images N°414 – Août-Septembre 2019

(Michael S) #1

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prairie où elles pullulent. Alors, je me dis
que je vais en couper une ou deux pour
faire des très gros plans. Je les rapporte,
je prends mes photos. Le lendemain je
fais mon tour jusqu’à ce spot, et en arri-
vant sur les lieux, je vois qu’ils ont tota-
lement fauché la pâture! Que les choses
soient claires, je n’invite pas les gens à
cueillir des plantes. C’est juste pour dire
que parfois, sur le terrain, on prend d’in-
finies précautions pour faire une photo
et finalement le site est détruit peu de
temps après. Tu découvres un super
spot et quand tu reviens avec ton matos,
c’est mort. Rageant. C’est ce qui arrive
souvent aux accotements le long des
routes. C’est un lieu de vie génial, un
super studio à ciel ouvert... mais un
coup de faucheuse et le voilà anéanti.
Quand on connaît les sites, ce qui est
mon cas car je vis dans la région depuis
plus de vingt ans, on a moins de re-
mords. Je coupe parfois une ou deux
plantes et voilà, c’est pas grave.
Comment procèdes-tu une fois dans
ton studio?
Je n’utilise pas de pied, même avec les
bagues-allonges et le 20 mm Mitakon.
Je fais un plan lointain au 60 mm et en-
suite je rentre dans le sujet. Tout cela à
main levée. Je me sers juste d’un bras
articulé très rigide. J’y fixe l’appareil et je
conserve ainsi de la mobilité. Je peux
changer la photo rien qu’en me dépla-
çant légèrement. À un millimètre près, tu
changes d’univers. Déjà à x4 c’est im-
pressionnant, mais à x13 c’est un autre
monde. La scène est métamorphosée. Il
faut quand même connaître le sujet que
tu photographies et ne pas le perdre de
vue. Cela permet de choper les trucs
que tu désirais. Et en même temps, il ne
faut pas s’arrêter sur un point précis, car
souvent tu es surpris par ce qui apparaît
dans le viseur. Je tourne autour de ma
scène — merci les petites pinces croco-
diles — et je vais d’avant en arrière. J’es-
saie de faire des trucs originaux, jamais
vus, mais qui restent descriptifs afin de
contribuer à la connaissance des es-
pèces que je photographie.
C’est un peu pour ça que j’ai acheté le
Mitakon. Pour créer les images du livre
Les Arbres amoureux, parfois j’étais au
niveau du grain de pollen, mais j’aurais
voulu avoir sa forme, et il me manquait
un rapport de grandissement plus im-
portant. Cette optique, je l’ai achetée
100 € d’occas’, avec comme but de la
monter sur des bagues-allonges. Et là,
ça commence à causer : on est à x13,5.
Et pour éclairer la scène?
Je fais tout au flash. Je flashe mon mur
blanc pour avoir un fond bien propre à
la prise de vue, et je débouche les zones

Dans les coulisses...


Le studio de Stéphane fourmille de petits bricolages
servant à fixer et à orienter les flashs pilotés par l’ap-
pareil. Une partie de ceux-ci éclairent l’arrière-plan
(afin d’obtenir le fond blanc caractéristique de beau-
coup de ses images), les autres sont dirigés sur le
sujet (afin de pointer l’éclairage sur le détail que Sté-
phane souhaite mettre en avant dans sa photo).
Le bras flexible au premier plan peut aussi servir à
soutenir l’appareil et ainsi freiner les mouvements
des bras du photographe qui travaille toujours à
main levée. En avançant ou en reculant, il ajuste le
plan de netteté comme il le souhaite puis il dé-
clenche. Il est évident qu’à de tels rapports de gran-
dissements, qui peuvent aller jusqu’à x13, les photos
ratées sont nombreuses, un léger déplacement suffi-
sant à plonger la scène dans le flou.
La vue dans la pénombre représente la configuration
pour les prises de vues : rideaux occultant la fenêtre,
panneau rectangulaire de leds à droite et petite lampe
de chevet orientable pour faire la mise au point.
Entre l’objectif et son reflex, Stéphane ajoute des
bagues- allonges, histoire d’augmenter encore le
grandissement.
Les pinces crocodiles sur pied servent à tenir la fleur.

Mitakon Zhongyi 20 mm f/2 4.5x
Super Macro Len
Formule optique : 6 éléments en 4 groupes
Distance de travail : 20 mm
Diaphragme à 3 lamelles
Dimensions : Ø 62 x 60 mm
Poids : 230 g
Montures : Canon EF, Nikon F, Sony A, Pentax K
Sony E, Micro 4/3, Fuji X, Canon EF-M
Prix : 200 €

PRATIQUE MACRO

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