82 CI 414 - Août-septembre 2019
vec leur petite taille,
les appareils
hybrides ont attiré
l’attention du pas-
sionné de macro que
je suis. Leur compa-
cité les rend peut-être très souples
d’emploi, mais changer de marque
coûte fort cher. Équipé de longue
date en matériel Nikon, j’ai patiem-
ment attendu l’arrivée d’hybrides
24x36 chez les jaunes avant de faire
un test pratique. La gamme Z étant
maintenant disponible, j’ai emporté
les nouveaux Nikon Z6 et Z7 sur le
terrain et je vous livre ici mes
impressions à l’issue de trois mois
d’utilisation intensive en macro.
Ergonomie
Le premier contact avec un Nikon Z
donne une impression mitigée
quant à sa compacité. Le boîtier est
certes léger et minuscule quand je
le pose à côté du D850, mais pour
monter un de mes objectifs Micro-
Nikkor sur le nouveau boîtier, je
dois utiliser la bague d’adaptation
FTZ. En effet, il n’existe encore
aucun objectif macro dans la
gamme naissante des optiques Z. Et
aucun Micro-Nikkor n’est annoncé
dans la feuille de route (qui court
jusqu’en 2021). Dommage. Même
avec une optique relativement
compacte comme le 105 mm
macro, on a tendance à porter l’ap-
pareil en attrapant l’objectif plutôt
que le boîtier. Cela m’a dérangé au
cours du premier week-end avec le
Z7, puis j’ai oublié ce changement
d’ergonomie. C’est donc d’abord
une affaire d’habitude.
La compacité du boîtier est tout de
même un avantage dès lors qu’on
travaille dans des positions incon-
fortables. C’est particulièrement vrai
lorsqu’on se trouve au ras du sol.
Sur trépied, accessoire bien utile en
macro dès que la précision est de
mise, le filetage présent sous la
bague FTZ est vraiment bienvenu. Il
dépasse un peu sous la semelle du
boîtier si bien qu’on peut monter la
bague FTZ sur n’importe quelle tête
ou rotule. Personnellement, je suis
un inconditionnel des accessoires
RRS (Really Right Stuff : constructeur
américain de fixations rapides de
grande qualité). J’ai pu associer une
fixation en L avec la bague FTZ et
ainsi réaliser facilement des
cadrages verticaux sur trépied.
Visée électronique
Le viseur électronique est l’une des
principales nouveautés apportées
par les hybrides. Celui des Nikon Z
m’a immédiatement séduit: il est
clair et l’image grande et précise.
Nikon a fait un très beau travail en
prenant soin de placer un système
optique sophistiqué dans le viseur
pour agrandir l’image numérique.
Sur le terrain, les avantages de la
visée électronique en macro sont
nombreux. D’abord, l’image du
viseur ne s’assombrit pas lorsqu’on
augmente le grandissement. Si on
approche du rapport 1:1, le confort
de travail est bien meilleur qu’avec
un reflex. Et si on utilise des acces-
soires spéciaux pour accéder à des
rapports de reproduction très éle-
vés, il n’y a pas photo: l’hybride est
un must! Par ailleurs, la visée élec-
tronique offre divers modes d’affi-
chage qui n’existent pas avec un
reflex. L’horizon virtuel ou l’histo-
gramme peuvent être utiles dans
certaines situations. Le viseur numé-
rique donne aussi un aperçu du
rendu de l’image finale. Attention
toutefois si vous travaillez fréquem-
ment en Raw. L’image de visée des
Z6 et Z7 tient compte du réglage
Picture Control sélectionné. En Raw,
j’ai découvert qu’il est préférable de
choisir un réglage neutre pour évi-
ter de surinterpréter l’image de
visée (au risque d’apporter de mau-
vaises corrections).
La fonction du viseur électronique
la plus utile en macro est la possibi-
lité de zoom sur une portion réduite
Image de visée numérique très précise qui ne s’assombrit
pas aux forts grossissements, absence de vibrations due à la
disparition du miroir, parfaite compatibilité avec tous les
accessoires spéciaux, compacité... les hybrides ont, sur le
papier, de nombreuses qualités qui devraient plaire aux
passionnés de macro. Voyons si la théorie rejoint la pratique
en confrontant les Nikon Z6 et Z7 à la réalité du terrain.
Les hybrides aiment la macro!
PRATIQUE MACRO
Trois mois avec les Z
A
Il n’existe pas d’objec-
tif macro dans la nou-
velle gamme Nikon Z.
Il faut donc intercaler
la bague d’adaptation
FTZ entre le boîtier
hybride et un objectif
en monture F. Dès
lors, on se retrouve
avec un gros objectif
devant un boîtier
minuscule. L’ergono-
mie de l’ensemble
n’est pas parfaite.
Heureusement, la
compatibilité avec les
anciennes optiques
est totale, le viseur
électronique est
excellent et le capteur
stabilisé vraiment
utile en photographie
rapprochée
Nikon Z
et objectifs
Micro-
Nikkor