le podium, elle devrait me passer une
450 pour m’entraîner! C’était une mo-
tivation supplémentaire pour moi! »
Tu avais l’air un peu perdu
sur le podium argentin?
« Oui! (rires) Quand je regardais les
courses à la télévision, je ne voyais
jamais le podium, si bien que je n’avais
aucune idée de ce qu’il allait se passer.
Je pensais que j’allais peut-être devoir
faire un speach sur le podium. En fait,
j’ai tout découvert en live. »
Après l’Argentine, tu as galéré
un peu avec une blessure?
« En fait, je me suis fait mal avant de
partir en Argentine et si je ne m’en
suis pas trop ressenti le samedi, ce fut
plus compliqué le dimanche. En se-
conde manche, mon genou était tel-
lement douloureux que parfois je de-
vais rester assis sur la selle et quand
je suis rentré, j’ai galéré pendant deux
semaines simplement pour marcher.
Je n’ai donc pas pu m’entraîner
comme je le voulais et les trois GP
suivants (Grande-Bretagne, Pays-Bas
et Italie) furent compliqués, d’autant
qu’à Valkenswaard, j’ai chuté et que
les courses s’enchaînaient. Heureu-
sement, il y a ensuite eu un break qui
est arrivé au bon moment pour que
je récupère et, plus important, que je
puisse reprendre mon programme
d’entraînement. »
Ton deuxième podium au Portugal
a dû te faire du bien et te rassurer?
« Oui, c’est clair. J’ai plus apprécié ce
podium que celui de l’Argentine car
j’avais eu le temps de me rendre
compte combien cela pouvait être dif-
ficile de faire un podium. N’allez pas
croire que je n’ai pas apprécié le po-
dium en Argentine, mais cela avait
été un week-end difficile. »
En rentrant d’Argentine, cela n’a
pas été trop dur mentalement dans
la mesure où tu n’as ni tes proches
ni ta famille à tes côtés?
« Ce ne fut pas trop dur car ma mère
est venue peu après en France. Seules
les deux premières semaines ont été
compliquées puisque même pour aller
faire mes courses au supermarché,
j’avais du mal à marcher. »
C’est ta blessure qui a incité
ta mère à venir?
« Il était prévu qu’elle vienne. On
avait même envisagé qu’elle soit en
Argentine, mais le voyage était un
soleil. En Australie, j’avais l’habitude
de me lever à 5 heures du matin et de
me coucher à 19 heures. Ici, le soleil
se levait à 9 heures et se couchait à
16 h 30. Difficile de faire tout ce qu’on
veut en si peu de temps, mais j’ai
quand même bien apprécié ces pre-
miers mois et la découverte du team
qui a été super cool. Je me suis de
suite senti à l’aise sur la Honda ce
qui, honnêtement, m’a un peu surpris
parce que je n’avais jamais roulé
Honda jusque-là. » (NDR : Mitch a
fait l’essentiel de sa carrière en Aus-
tralie sur KTM et Yamaha)
Tu as surpris du monde en montant
sur le podium en Argentine dès
ton premier GP. Tu as été toi-même
surpris?
« Oui et non. Je savais où me situer
après le MX des Nations. Quand je
suis arrivé cet hiver en Europe, le pro-
gramme du team m’a bien plu. En
Australie, je devais me débrouiller
seul, je partais seul à l’entraînement,
je faisais la mécanique de ma moto
d’entraînement, mon programme phy-
sique, la maintenance de mon circuit
d’entraînement... Ici, je n’avais qu’à
me concentrer sur moi-même, ma pré-
paration physique et le roulage ce qui
m’a permis de me préparer dans d’ex-
cellentes conditions. Mes courses de
présaison s’étant bien déroulées,
j’avais en tête ce podium au premier
GP et j’avais dit à Livia que si je faisais
peu onéreux. Quand elle est là, c’est
sûr que la vie est plus facile. Elle se
relaie avec mon père qui a dû appren-
dre à faire la cuisine quand il est avec
moi! C’est cool de partager cette ex-
périence avec eux car ils ont fait beau-
coup de sacrifices pour que j’en sois
là, et cela depuis mes débuts en Aus-
tralie. »
Comment es-tu venu
au motocross?
« Mon cousin s’est vu offrir une moto
par son père et il a un peu poussé le
mien à faire pareil. On a partagé cette
moto avec mon frère, on a commencé
à gagner des courses locales et mon
oncle, qui était plus passionné que
nous, nous a incités à passer à l’étape
supérieure. Mon frère s’est imposé
« Je pense que je peux arriver à gagner une
manche comme Geerts l’a fait en France... »
entretien
Mitchell Evans
Livia nous parle de Mitch
« Difficile de trouver des gens plus faciles à vivre et
plus gentils que les Evans, que ce soit Mitch ou ses
parents qui se relaient à ses côtés. Mitch est cool,
s’adapte à tout, et même quand on a des petits
problèmes genre un avion annulé, un gros retard
dans un transfert, il prend cela cool. C’est un
bosseur. À partir du moment où tu lui amènes ce dont il a besoin pour
faire son taf, il est tranquille. On l’a déniché avec Giacomo (Gariboldi) car
on a un toujours un œil sur ce qu’il se passe là-bas en Australie. On avait
des vues sur quelques pilotes australiens et c’est Giacomo qui m’a parlé
de Mitch en premier. J’ai cherché des vidéos et des infos sur lui, et
à partir de son super résultat en 450 aux Nations, tout s’est enclenché
assez vite. Il s’est bien adapté à la vie européenne. Les débuts ont été
un peu difficiles mais il ne reste pas seul dans son coin. Il loge à un
kilomètre du team et vient souvent nous voir, il passe du temps avec
les mécaniciens, va à la pêche avec eux. On essaye de le mettre dans
de bonnes dispositions. Il a un grand gabarit pour la 250, c’est un peu
le problème mais d’un autre côté, c’est aussi ce qui fait sa force dans
plein de domaines! Il a surpris tout le monde sauf nous en Argentine,
il a mené une manche au Portugal devant Prado donc maintenant,
on attend avec impatience son premier succès. Ses bons résultats ont
apporté une certaine sérénité au sein du team parce que tout le monde
bosse dur et un bon résultat amène des sourires et une motivation
complémentaire, c’est indéniable. »
Si son poids n’apparaît pas comme
un avantage au départ face aux
légers Prado et Vialle, Evans pense
bénéficier avec la Honda
d’une moto très performante.
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