Ça M’intéresse Hors Série Santé et Psycho N°9 – Remise en Forme

(coco) #1
SANTÉ & PSYCHOLOGIE JUIN 2013

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SANTÉ


P


our qui les regarde d’une terrasse de bis-
trot sillonner jardins publics et trottoirs
les écouteurs dans les oreilles, les runners
ou joggers (en clair, les coureurs à pied)
ont l’air d’extraterrestres. Pas vraiment
tentant! Pourtant, à s’y essayer, la pratique est
plaisante et assez vite jubilatoire. Et plus les scien-
tifiques s’y intéressent, plus la liste des bienfaits
de ce sport en toute liberté s’allonge : meilleure
oxygénation des tissus, amélioration de la sensi-
bilité à l’insuline et des niveaux de cholestérol et
triglycérides, baisse de la pression artérielle, de
l’agrégation plaquettaire, amélioration de la fonc-
tion cardiaque, de la densité osseuse et des fonc-
tions immunitaires, réduction des marqueurs de
l’inf lammation, perte de poids rapide (700 à
1 000 kcal brûlées en une heure de course !), amé-
lioration de la mémoire, de l’humeur...
Bref, les grands maux de notre époque (maladies
coronariennes, diabètes, obésité, ostéoporose,
Alzheimer, dépression) cèdent le pas devant ce
sport d ’endurance. Et plus l ’on court, plus les ris-
ques diminuent. Jusqu’à un seuil, aux alentours
de 45 minutes par jour, au-delà duquel les béné-
fices s’amenuisent au point que l’excès de ce sport
peut annuler ses bienfaits cardiovasculaires. Cou-
rir trop long temps, trop vite (plus de 12,8 k m/h)

C’est le moyen le plus rapide d’avoir le moral au beau


fixe. Et l’on n’a pas encore trouvé activité plus sim-


ple ni plus économique pour assécher ses réserves


de graisses et améliorer sa forme physique. A condi-


tion de respecter des limites!


TEXTE : CAROLINE HENRY ET AGNÈS DIRICQ

ou trop souvent (plus de 30 à
40 km par semaine) ne tue pas, à
quelques arrêts cardiaques près,
mais nuit : l’abus d’activité d’endu-
rance provoque des micro-déchiru-
res du myocarde. Des lésions qui dis-
paraissent après une semaine au ralenti
mais qui, en s’accumulant au f il des ans
et des kilomètres, peuvent causer des
troubles du rythme cardiaque et accroî-
tre les plaques coronaires. Résultat, trois
fois plus de fibrillations auriculaires
chez les anciens marathoniens que chez
les sédentaires et l’on a décrit chez les
vétérans de l ’endurance un ensemble de
pathologies cardiaques : la « cardiomyo-
pathie de Philippides ». Elle doit son nom
au messager qui porta à Athènes la nou-
velle de la v ictoire (nike, en grec) des Grecs
sur les Perses à Marathon, et mourut d ’ épui-
sement à l’arrivée.
Si la course faisait l’objet d’une prescription mé-
dicale, elle serait « ni trop ni pas assez ». Au mieu x :
30 à 50 minutes par séance, à un rythme lent à
modéré causant juste un léger essouff lement, et
au total de 1 à 2 h 30 par semaine. A cette dose
raisonnable, la course accroît l’espérance de vie
en bonne santé par plusieurs mécanismes agis-
sant de concert. L’enquête danoise Copenhague
Heart Study, portant sur 20 000 personnes de
20 à 93 ans et publiée en 2012, conclut que courir
régulièrement fait gagner en moyenne 6,2 ans à
un homme et 5,6 ans à une femme.
Vous êtes tenté? Après l’indispensable passage
chez le médecin si vous êtes sédentaire, quadra-
génaire ou bien enveloppé, investissez dans du
bon matériel qui limite les risques de blessures.
Puis fixez-vous un objectif, établissez un pro-
gramme et enfin enfilez vos chaussures. Q

Lève-toi et...


cours!


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