Investir, le Journal des Finances / N° 2377 / 27 juillet
14 / ACTIONS
AUTOMOBILE
Faurecia Valeo La Bourse salue des résultats plus solides que prévu
P
lastic Omnium avait
donné le ton en fin de
semaine dernière (lire
Investir n° 2376) ; Faurecia et
Valeo ont joué la même petite
musique ces derniers jours :
malgré un marché automobile
encore en crise au premier
semestre, les grands équipemen-
tiers français ont affiché des
résultats semestriels rassurants.
Alors que la production auto-
mobile mondiale – pour les équi-
pementiers, elle est un meilleur
indicateur que les ventes d’auto-
mobiles – a baissé de 7 % sur les
six premiers mois de l’année, ils
ont vu leurs facturations beau-
coup mieux résister.
Ainsi, Plastic Omnium, avec des
ventes stables à données compa-
rables, a « surperformé » le
marché de 7 %, Faurecia de 4,2 % –
de 2,4 % si l’on retraite de petites
acquisitions réalisées – et Valeo
de 4 %.
BÉNÉFICE STABLE
POUR FAURECIA
La Bourse ne s’est pas privée de
saluer ces publications. Ainsi,
après Plastic Omnium, qui avait
bondi de 8,3 % vendredi dernier,
Faurecia s’est envolé de 11,5 %
mardi après la présentation de
ses comptes à mi-exercice. Et, si
Valeo a baissé jeudi après
l’annonce des siens, le titre avait
déjà progressé au cours des séan-
ces précédentes en réaction aux
bons chiffres de ses confrères (voir
illustration ci-contre).
Si l’on entre dans le détail, parmi
les deux publications de la
semaine, c’est Faurecia qui a le
mieux tiré son épingle du jeu en
termes de résultats. Pour des
ventes en léger recul à 9 milliards
d’euros (– 0,2 % en données
publiées et – 4,6 % hors effet
devises et petites acquisitions), le
groupe est parvenu à dégager un
résultat opérationnel quasi stable
à 645 millions, un cash-flow net en
progrès de 3,9 % et un profit net en
très léger progrès de 1 %, à
346 millions. Le groupe a bénéfi-
cié du net redressement de la ren-
tabilité de ses activités aux Etats-
Unis et des effets des mesures de
réduction de coûts.
ENCORE EN NET RETRAIT
POUR VALEO
Si les ventes de Valeo n’ont
également que légèrement baissé
(– 0,8 % et – 2 % à données compa-
rables, à 9,8 milliards), l’évolution
des résultats est moins favorable.
Ils marquent, certes, un redresse-
ment par rapport à un second
semestre 2018 où le groupe avait
beaucoup souffert, mais ils restent
encore en net retrait par rapport à
la première moitié de l’année 2018.
Le bénéfice opérationnel a baissé
de 44 % en un an, à 407 millions, et
le résultat net a été pratiquement
divisé par 3, à 162 millions.
Plusieurs éléments se sont conju-
gués pour expliquer ces résultats
encore mitigés.
Tout d’abord, la marge brute a
continué de se dégrader. Ensuite,
les efforts de réduction de coûts et
de diminution des investisse-
ments annoncés en février porte-
ront leurs fruits essentiellement
au second semestre. Enfin, Valeo
Siemens eAutomotive, la société
commune avec Siemens dans le
domaine porteur des motorisa-
tions électriques, a entraîné, pour
la part de Valeo, une perte de
123 millions d’euros sur le semes-
tre, contre 54 millions sur la
même période de 2018. Alors que
la société pensait perdre en 2019
sur cette activité le même mon-
tant qu’en 2018, soit environ
150 millions, le déficit devrait plu-
tôt avoisiner 250 millions. Cette
société, dont Valeo doit prendre le
contrôle en 2022, dispose d’un
carnet de commandes de 10 mil-
liards mais réalise encore un chif-
fre d’affaires très faible.
Pour la fin de l’année, malgré des
prévisions de marché qui se sont
dégradées avec l’anticipation
d’une baisse de 1 % de la pro-
duction automobile au second
semestre, bien que la base de
comparaison soit favorable – les
ventes avaient commencé à chu-
ter à partir de l’été –, les deux équi-
pementiers ont confirmé les
objectifs présentés en février : une
poursuite de la surperformance
par rapport à l’ensemble du mar-
ché et une marge opérationnelle
supérieure ou égale à 7 % chez
Faurecia (contre 7,3 % l’an der-
nier) et entre 5,8 % et 6,5 %, hors
sociétés communes, pour Valeo
(contre 6,3 % en 2018). - R. L. B.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER A L’ÉCART : les deux
sociétés, en particulier Faure
cia, se sont montrées résistantes
dans un contexte très défavorable.
Les valorisations sont assez faibles,
mais la fin d’année risque d’être
encore chahutée à l’approche de la
mise en place des nouvelles con
traintes d’émissions de CO 2 en
Europe en 2020 (FR) et (EO).
Prochain rendezvous : le
17 octobre, chiffres d’affaires
trimestriels de Faurecia et,
le 24 octobre, de Valeo.
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT (FAURECIA)
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 5 %
ÉVOL. 2019 : 6 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 21 %
ÉVOL. 2019 : STABLE
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 12 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 26,88 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A 44 %
C 38 %
V 18 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 1,25 €
RDT 2018 : 2,8 % RDT 2019 : 2,8 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 8,8 FOIS
PER 2020 : 8,2 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 25719 : 44,99 €
VARIATION 52 SEMAINES : 21,97 %
2019 : 36,04 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 2,3 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 60,02 € / 30,06 €
CASINO GUICHARD
l
ÉCART : à l’occasion de la
parution de comptes semes
triels en perte nette, le groupe de distri
bution, en difficulté, a annoncé qu’il ne
verserait pas de dividende au titre de
l’exercice 2019. L’objectif est de conti
nuer de céder des actifs afin de réduire
la dette.
JCDECAUX
l
ACHETER : la marge d’exploi
tation a progressé de
2,2 points au premier semestre, à 7,4 %,
grâce notamment à l’intégration d’APN
Outdoor, en Australie. Néanmoins,
l’activité recule dans les métros en
Chine et à Hongkong.
SOPRA STERIA GROUP
l
ACHETER : nous avions
changé notre conseil sur la SSII
en juin. Bien nous en a pris, puisque le
titre a bondi après le relèvement par le
groupe de ses prévisions de croissance
du chiffre d’affaires à périmètre et taux
de change constants.
ICADE
l
ACHETER : le cashflow net
courant de la foncière a pro
gressé de 4,5 % au premier semestre, à
174,9 millions d’euros. Il sera stable,
voire en légère baisse, sur l’année du
fait des cessions d’actifs, mais il remon
tera ensuite grâce aux investissements.
TARKETT
l
RESTER À L’ÉCART : l’action a
chuté après la publication des
comptes semestriels. Le bénéfice a
reculé pour des ventes en hausse
modérée ; elles sont en repli à périmè
tre et change constants. La marge s’est
contractée.
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SERVICES AUX ENTREPRISES
Edenred La croissance reste forte,
même au Brésil
E
ncore une belle publication
pour le spécialiste des solu-
tions de paiement dans le
monde du travail. Edenred a enre-
gistré, au premier semestre 2019,
un chiffre d’affaires opérationnel
de 748 millions d’euros, en hausse
de 14,4 % à périmètre et taux de
change constants, et un bénéfice
opérationnel (Ebit) de 249 mil-
lions, en croissance de 15,4 % en
données comparables.
Un dynamisme porté par l’Europe
(+ 13,6 %) comme par l’Amérique
latine (14,5 %), ses principales
zones d’intervention. Au Brésil, en
particulier, où le taux de chômage
reste élevé, les revenus ont pro-
gressé de 12,3 % grâce au gain de
nouveaux clients dans le pôle
Avantages aux salariés (qui recou-
vre les Ticket Restaurant, les car-
tes-cadeaux, etc.) tandis que « les
solutions de mobilité professionnelle
(carburant, péage...) connaissent
un fort développement commer-
cial », souligne le groupe.
FORCE DE FRAPPE
On remarque aussi dans cette
publication la forte conversion des
résultats en trésorerie avec une
marge brute d’autofinancement
avant autres charges et produits
de 264 millions (+ 22,8 % en don-
nées comparables). De quoi finan-
cer de nouvelles acquisitions : des
prises de participation pour accé-
lérer le développement des avan-
tages aux salariés dans certains
pays, mais aussi des opérations de
plus grande envergure en matière
de mobilité professionnelle. Ber-
trand Dumazy, PDG d’Edenred,
chiffre sa force de frappe à environ
1 milliard d’euros, sans compter la
possibilité de recourir à une aug-
mentation de capital « en cas
d’acquisition majeure ».
La direction s’attend à « un bon
second semestre, de même nature
que le premier ». Elle a chiffré son
ambition d’Ebit pour 2019 entre
520 et 550 millions d’euros, ce qui
constituerait un nouveau record
après celui de 2018 et matérialise-
rait une croissance, au bas mot,
de 12,8 % de cet indicateur. - M. B.
NOTRE CONSEIL
l
ACHETER : les objectifs
communiqués pour le moyen
terme seront largement dépassés.
Le groupe enchaîne les bonnes
publications, alors même que l’un
de ses principaux marchés, le
Brésil, se trouve encore dans une
situation économique morose.
Objectif : 52 € (EDEN).
Prochain rendezvous : le 18 octo
bre, chiffre d’affaires du troisième
trimestre.
CONSTRUCTION-CONCESSIONS
Getlink Le risque du Brexit dur
sur la rentabilité opérationnelle
société prévoit de réaliser un
excédent brut d’exploitation de
560 à 575 millions d’euros en
2019, contre un montant de
569 millions (+ 9 %) enregistré
l’an dernier. Précisons que
Getlink estime que le scénario
du pire est le plus probable. En
effet, Boris Johnson ne semble
pas redouter un no deal. Il est
donc légitime de se demander si
l’estimation d’Ebitda tient suffi-
samment compte de l’ampleur
de l’impact de cette situation
inédite. Rien n’est moins sûr.
- J.L. M.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER À L’ÉCART : plus
que jamais, la prudence
s’impose dans le contexte actuel
(GET).
Prochain rendezvous : le
23 octobre, chiffre d’affaires et
trafic du troisième trimestre.
P
remier semestre un peu
décevant pour le conces-
sionnaire du tunnel sous la
Manche, qui a publié un excédent
brut d’exploitation (Ebitda) de
255 millions d’euros, en retrait de
2 %, alors que le chiffre d’affaires,
de 523 millions, a augmenté de
2 % et que le bénéfice net s’est éta-
bli à 41 millions, en hausse de 5 %.
C’est la grève des douaniers fran-
çais qui a pesé sur la rentabilité
opérationnelle de Getlink, mais,
en fait, sans cet élément imprévi-
sible, il y aurait eu une progres-
sion de l’Ebitda de 2 %, a précisé la
société. D’ailleurs, le PDG du
groupe a fait une demande
d’indemnisation de 10,62 millions
d’euros auprès du gouvernement
français pour avoir subi les consé-
quences négatives de cette grève.
Au-delà de cette déception qui
reste très limitée, se pose le pro-
blème du Brexit. Quelle sera l’atti-
tude du nouveau Premier
ministre britannique, qui, a priori,
souhaite réaliser la sortie de son
pays de l’Union européenne d’ici
au 31 octobre?
UN ÉCART D’EBITDA
DE 15 MILLIONS D’EUROS
Selon qu’il s’agit d’un Brexit dur
ou d’un Brexit ordonné, la
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 3 %
ÉVOL. 2019 : 4 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 10 %
ÉVOL. 2019 : 4 %
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 214 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 3,65 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A 23 %
C 62 %
V 15 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 0,41 €
RDT 2018 : 2,7 % RDT 2019 : 3,1 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 53,4 FOIS
PER 2020 : 53,4 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 25719 : 13,36 €
VARIATION 52 SEMAINES : 18,39 %
2019 : 13,90 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 0,3 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 14,85 € / 10,52 €
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 9 %
ÉVOL. 2019 : 15 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 12 %
ÉVOL. 2019 : 24 %
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 45 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 6,21 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A 22 %
C 57 %
V 21 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 0,98 €
RDT 2018 : 1,9 % RDT 2019 : 2,2 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 33,8 FOIS
PER 2020 : 29,5 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 25719 : 45,5 €
VARIATION 52 SEMAINES : 34,38 %
2019 : 41,70 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 1 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 46,96 € / 30,13 €
Getlink
En €
7
8
9
10
11
12
13
14
2014 15 16 17 2019
13,
CRITÈRES D’INVESTISSEMENT (VALEO)
PERFORMANCE OPÉRATIONNELLE
lÉVOLUTION DE L’ACTIVITÉ
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 10 %
ÉVOL. 2019 : 2 %
lBNPA
ÉVOL. MOYENNE (20162018) : 11 %
ÉVOL. 2019 : 8 %
CONFIANCE DANS LA SOCIÉTÉ
lSOLIDITÉ DU BILAN
DETTE NETTE / FONDS PROPRES : 43 %
DERNIER ACTIF NET PAR ACTION : 19,08 €
lCONSENSUS DES ANALYSTES
A 19 %
C 43 %
V 38 %
INTÉRÊT BOURSIER
lRENDEMENT
DIVIDENDE 2019 ESTIMÉ : 1,25 €
RDT 2018 : 4,4 % RDT 2019 : 4,4 %
lVALORISATION ESTIMÉE
PER 2019 : 13,6 FOIS
PER 2020 : 10,1 FOIS
COMPORTEMENT DE L’ACTION
lPERFORMANCE DU TITRE
COURS AU 25719 : 28,68 €
VARIATION 52 SEMAINES : 39,13 %
2019 : 12,43 %
lVOLATILITÉ
BÊTA 52 S. : 2 FOIS
EXTRÊMES 52 S. : 44,98 € / 22,69 €
PEAPME
Detrèsforteshausseshebdomadaires
Faurecia Valeo PlasticOmnium
Evolutionle jour
dela publicationdes
résultatssemestriels
Evolution
sur la semaine*
Evolutionsur 1 an
+ 11,
+9,
+ 19
+ 14,
+ 17,
−21,
−38,4−30,
− 2
*Dujeudi18 juillet,veillede
la publicationde PlasticOmnium,
au jeudi25 juillet.
En %