Investir, le Journal des Finances / N° 2377 / 27 juillet
ÉVÉNEMENT / 07
DISTRIBUTION
Carrefour Première hausse de
la marge en France depuis trois ans
drive piétons, davantage de ser-
vices sur Internet et, surtout, une
politique de prix plus offensive.
L’idée est de privilégier les bais-
ses régulières plutôt que de mul-
t i p l i e r l e s o p é r a t i o n s d e
promotion, afin de regagner des
parts de marché dans un envi-
ronnement très concurrentiel.
La direction concède que les
efforts doivent être poursuivis.
UNE STRICTE DISCIPLINE
SUR LES COÛTS
Si le groupe a pu améliorer sa
rentabilité en France tout en
baissant les prix, c’est grâce à une
stricte discipline sur les coûts. Au
premier semestre, 470 millions
ont été économisés, ce qui porte
l’effort global à 1,4 milliard depuis
juin 2018. L’objectif est d’attein-
dre 2,6 milliards à l’horizon 2020.
En Europe, hors France, la situa-
tion est plus contrastée avec une
nette amélioration en Pologne et
en Roumanie, mais pas en Italie.
L’Espagne est sur la bonne voie.
En Amérique latine, véritable
moteur de croissance pour Car-
refour, les ventes ont bondi de
15,2 % et le ROC s’est accru de
19,2 %. Enfin, Carrefour ayant
cédé ses activités en Chine,
la zone Asie ne comprend plus
que Taïwan, où le taux de marge
s’est accru à 4,2 % pour des factu-
rations stables.
Malgré tous ces efforts, la société
reste en pertes en bas du compte
de résultat à hauteur de près de
400 millions d’euros, compte
tenu des charges de restructura-
tion. Hors ces éléments non
récurrents, le résultat net ajusté
est un gain de 179 millions. Tous
les objectifs pour 2020 et 2022
ont été confirmés.
- S. A.
NOTRE CONSEIL
l
ACHETER : l’action a com
mencé à se redresser. Elle ne
se paie pas trop cher pour une
valeur en retournement, à 13,5 fois
les profits attendus en 2020.
Objectif : 21 € (CA).
Prochain rendezvous :
mioctobre, chiffre d’affaires
du troisième trimestre.
N
ous sommes sur la
b o n n e v o i e p o u r
atteindre les objectifs
du plan de transformation et nos
efforts commencent à se voir dans
nos résultats », a déclaré Alexan-
dre Bompard, président de Car-
r e f o u r, à l ’o c c a s i o n d e l a
présentation des comptes à mi-
parcours.
Pour un chiffre d’affaires en pro-
gression de 3,5 % (à taux de
change et périmètre constants et
à magasins comparables), à
34,84 milliards d’euros, le béné-
fice opérationnel courant (ROC)
s’est établi à 618 millions, en pro-
grès de 4,5 %, ce qui a permis de
dégager un taux de marge de
1,8 %, stable par rapport à la
même période de l’an dernier.
C’est en France que les progrès
ont été les plus notables : après
trois années de dégradation, le
ROC s’est apprécié de 5,3 % pour
atteindre 116 millions.
Le groupe a entrepris une vaste
réorganisation, avec notamment
une réduction de la surface de
ses hypermarchés, l’ouverture
d’enseignes de proximité et de
PÉTROLE
Total Le prix du Brent pénalise
un peu, les objectifs sont confirmés
P
a s d ’i n q u i é t u d e, l e s
comptes de Total à l’issue
du deuxième trimestre
sont, comme attendu, en léger
retrait compte tenu du recul des
cours du pétrole et du gaz, mais
la compagnie a confirmé tous ses
objectifs pour 2019 et a relevé
son dividende trimestriel.
Entre fin mars et fin juin, non
seulement les prix du baril ont
fléchi sur un an à 68,90 $,contre
74,40 $, mais les cours du gaz
naturel ont nettement décroché.
Aussi le résultat net ajusté part
du groupe (hors effets de stocks
de pétrole, éléments non récur-
rents et variations de juste
valeur) du deuxième trimestre
a-t-il baissé de 19 %, à 2,9 mil-
liards de dollars, un montant tout
de même supérieur aux attentes
des analystes (2,34 milliards).
UNE HAUSSE SOUTENUE
DE LA PRODUCTION
Total affiche toujours une
hausse soutenue de sa produc-
tion (+ 9 %) à 2,96 millions de
barils équivalent pétrole par jour
( bep/j) et la rentabilité des
capitaux propres (sur un an au
30 juin 2019) a dépassé 11 %,
contre 10,9 % sur la même
période précédente. Quant au
cash-flow (+ 10 % par rapport au
trimestre à fin mars), il bénéficie
de la montée en puissance des
grands projets, comme Egina au
Nigeria ou Ichthys en Australie.
Po u r 2 0 1 9, l a c o m p a g n i e
confirme plusieurs de ses
grandes prévisions, à savoir une
production en hausse de plus de
9 % grâce au démarrage de
Kaombo Sul en Angola et de Cul-
zean en mer du Nord britanni-
que, ainsi que de deux autres en
Norvège et au Brésil. En outre,
Total va profiter de l’environne-
ment de coûts bas pour lancer de
nouveaux champs, surtout le
très prometteur Arctic LNG 2 en
Russie. Par ailleurs, Total main-
tient une stricte discipline en ce
qui concerne ses dépenses
(coûts de production moyens
autour de 5,50 $/bep et investis-
sements voisins de 14 milliards
de dollars) et maintiendra un
point mort cash organique avant
dividende sous la barre des 30 $
par baril.
Malgré un environnement tou-
jours volatil avec « une incertitude
sur la croissance de la demande
d’hydrocarbures », précise la
direction, la politique de retour à
l’actionnaire ne dévie pas d’un
pouce : le dividende en euros au
titre de 2019 augmentera comme
promis de 3,1 % (acompte trimes-
triel de 0,66 € par action), ce qui
valide l’objectif d’une hausse
moyenne de 10 % entre 2018 et
- Et le programme de
rachats d’actions est maintenu à
1,5 milliard de dollars cette
année (760 millions au premier
semestre). - S. A.
NOTRE CONSEIL
l
ACHETER : les résultats
à miparcours sont
rassurants et valident nos estima
tions annuelles. Le titre n’est pas
cher à 9,1 fois les profits estimés
en 2020.
Objectif : 60 € (FP).
Prochain rendezvous : le 24 sep
tembre, journée investisseurs.
Promessesmaintenues
pour 2019
(2) pointmortcashorganiqueavantdividende.
(1) bep: bariléquivalentpétrole.
5,5$/bep
(1)
Coûtsde
production
< 30 $/b
- 9 %+3,1%
1,5Md$
Point
mort
(2)
ProductionDividende
Rachats
d’actions
PÉTROLE
TechnipFMC Un trimestre
de meilleure facture
de facturations, assorties d’une
rentabilité d’au moins 16,5 %.
TechnipFMC affiche, par
ailleurs, un niveau record de pri-
ses de commandes pour un tri-
mestre, à 11,2 milliards de dollars.
Deux projets majeurs ont été
récemment remportés, dont
l’Arctic LNG 2 pour Novatek.
Fort du succès de Yamal LNG,
dont le dernier train a été livré
avec un an d’avance, le groupe
s’est vu confier l’ingénierie et la
construction des trois trains de
gaz naturel liquéfié (GNL) qui
seront installés dans la péninsule
de Gydan en Sibérie occidentale
(Russie). La capacité de chacun
des trains est estimée à 6,6 mil-
lions de tonnes par an. La valeur
consolidée du contrat pour
ce projet est de 7,6 milliards
de dollars.
Le groupe profite de ses nouvel-
les propositions commerciales
de projets complètement inté-
grés (iEPCI) qui conviennent
bien aux compagnies pétroliè-
res, leur évitant d’avoir à gérer
plusieurs fournisseurs diffé-
rents. Ces iEPCI représentent
désormais plus de la moitié des
commandes reçues en 2019.
- S. A.
NOTRE CONSEIL
l
RESTER À L’ÉCART : nous
préférons rester à l’écart,
d’autant que l’hypothèse d’un
Brexit fin octobre a été renforcée
depuis l’arrivée de Boris Johnson
au 10, Downing Street. Dans
ce cas, le titre sortira du PEA,
avec les inconvénients liés à
cette opération (FTI).
Prochain rendezvous : le
23 octobre, comptes du troisième
trimestre.
V
oilà bien longtemps que
TechnipFMC n’avait pas
annoncé des comptes et
des prévisions d’aussi bonne fac-
ture. Le groupe d’ingénierie
pour le pétrole et le gaz naturel a
dégagé, à l’issue du trimestre à
fin juin, un bénéfice net de
97 millions de dollars, en repli de
8,2 %, pour un chiffre d’affaires
en progrès de 16 %, à 3,4 mil-
liards. C’est, en fait, le résultat
net ajusté le plus observé par les
analystes financiers et il s’est
apprécié de 33,2 % pour s’établir
à 175,6 millions de dollars. Sur-
tout, la marge d’excédent brut
d’exploitation (Ebitda) a grimpé
de 40 points de base, à 13,1 %.
R a p p e l o n s q u ’à f i n m a r s ,
le résultat net ajusté avait chuté
de 79,2 %, à 27,3 millions de dol-
lars. Les progrès ont donc été
notables.
DES PRÉVISIONS
ANNUELLES RELEVÉES
Fort de ces bons chiffres, supé-
rieurs aux attentes du marché
- le consensus attendait en
moyenne un résultat net ajusté
de 156 millions –, le groupe fran-
co-britannique, dont la direction
est établie aux Etats-Unis, a
relevé ses prévisions financières
pour 2019 : pour la division Sub-
sea (équipements de fonds de
mer, conduites rigides et flexi-
bles, ombilicaux...), le chiffre
d’affaires est attendu dans une
fourchette de 5,6 à 5,8 milliards,
avec au moins 11,5 % de marge
d’Ebitda et pour l’Onshore et
l’Offshore, entre 6 et 6,3 milliards
2015 2016 2017 2018 2019
0,65 0,
1,
1,8 1,
Meilleurerentabilité
en France
Tauxde margeopérationnelle
en Franceau 1
er
semestre,en %
Envoléedescommandes
En milliardsde dollars
Prisesdecommandes
Carnetdecommandes
30 juin
2018
30 juin
2019
+164,2%
+73,4%
14,
25,
30 juin
2018
30 juin
2019
4,
11,
RÉSULTATS SEMESTRIELS
lLES PRÉVISIONS
CHIFFRE D’AFFAIRES 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
179.500 (+ 1 %)
RÉSULTAT NET 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
11.800 (+ 22 %)
lLA VALORISATION
BNPA 2019 ; 2020 EST. EN € : 4,54 ; 5,
PER 2019 ; 2020 (NOMBRE DE FOIS) :
10,5 ;
COURS EN € (EXTRÊMES 52 SEMAINES) :
47,92 (56,8244,77)
lLES RÉSULTATS
CHIFFRE D’AFFAIRES 1ER SEMESTRE 2019
EN M€ :
92.294,
VARIATION PUBLIÉE ; COMPARABLE :
STABLE ; NS
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL NET AJUSTÉ
EN M€ (VAR.) :
6.308,1 (– 7 %)
MARGE OPÉRATIONNELLE SEMESTRIELLE
2018 ; 2019 :
7,4 % ; 6,8 %
RÉSULTAT NET SEMESTRIEL EN M€ (VAR.) :
5.086,5 (– 12 %)
RÉSULTATS SEMESTRIELS
lLES PRÉVISIONS
CHIFFRE D’AFFAIRES 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
75.360 (– 0,8 %)
RÉSULTAT NET 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
919 (+ 15 %)
lLA VALORISATION
BNPA 2019 ; 2020 EST. EN € : 1,15 ; 1,
PER 2019 ; 2020 (NOMBRE DE FOIS) :
15,5 ; 13,
COURS EN € (EXTRÊMES 52 SEMAINES) :
17,88 (18,1713,56)
lLES RÉSULTATS
CHIFFRE D’AFFAIRES 1ER SEMESTRE 2019
EN M€ :
38.
VARIATION PUBLIÉE ; COMPARABLE :
– 1,2 % ; + 2,1 %
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL COURANT
EN M€ (VAR.) :
618 (+4,5 %)
MARGE OPÉRATIONNELLE SEMESTRIELLE
2018 ; 2019 :
1,8 % ; 1,8 %
RÉSULTAT NET SEMESTRIEL EN M€ (VAR.) :
(399) (NS)
RÉSULTATS SEMESTRIELS
lLES PRÉVISIONS
CHIFFRE D’AFFAIRES 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
11.506 (+ 19,2 %)
RÉSULTAT NET 2019 EST. EN M€ (VAR.) :
534 (+ 60 %)
lLA VALORISATION
BNPA 2019 ; 2020 EST. EN € : 1,16 ; 1,
PER 2019 ; 2020 (NOMBRE DE FOIS) :
21,5 ; 18,
COURS EN € (EXTRÊMES 52 SEMAINES) :
25,03 (28,7016,46)
lLES RÉSULTATS
CHIFFRE D’AFFAIRES 1ER SEMESTRE 2019
EN M€ :
5.718,2
VARIATION PUBLIÉE ; COMPARABLE :
+ 4,3 % ; NC
RÉSULTAT OPÉRATIONNEL COURANT
EN M€ (VAR.) :
473,8 (– 2,1 %)
MARGE OPÉRATIONNELLE SEMESTRIELLE
2018 ; 2019 :
8,8 % ; 8,2 %
RÉSULTAT NET SEMESTRIEL EN M€ (VAR.) :
106,2 (– 41 %)
«