LES ECHOS WEEK-END – 45CULTURESORTIES
Par Adrien Gombeaud, Philippe Chevilley, Cécilia Delporte,
Pierre de Gasquet, Thierry Gandillot et Isabelle LesniakLA SÉLECTION
MUSIQUEMadameXdonnera-t-elle toute sa
mesure au Grand Rex? La Madone joueavec
les nerfs de ses fans:pour
raisons de santé, elleadéjà
annulé plusieurs dates de
ses concerts parisiens.
Les divas sont ainsi faites...
Car la sexygénaire au plus de
300 millions d’albumsvendus
reste une mégastar.Après sa
prestation ratée au concours
de l’Eurovision 2019, on
la disait définitivement
«has been ».Medellin,
le premier single de
son nouvel albumavec
le rappeurcolombien
Maluma,n’avaitpas
faitforte impression.
Et puis,àlasortiede
«MadameX»,enjuin,
il afalluse rendre à
l’évidence: Madonna
en aencore sous
la bottine.Sous ses
allures électro-pop
mainstream, son 14e
album studio nous
offre un grand mix
de chansons fines
sous influencesworld
(portugaises, cap-
verdiennes, marocaines),
riches en décalages
singuliers (Tchaïkovski
détourné par un synthé).
La reine de lapopn’a jamais
été une grandevoix, maiselle
acompensé cette faiblesse
grâceàson énergie, son
charisme et son instinct
musical.C’est ainsi qu’elle
arappelé, entre autres,
le magicien électro Mirwais
pour composer l’album. Même
le concept SM unpeuconvenu de«MadameX»devient original, quand il est
adopté par la chanteuse. Si Lady Madonna
daigne donc être là, onpourra apprécier
son nouveau showdeplus de deux heures,
intimiste(exit les stades)mais néanmoins
spectaculaire et bluffant–sil’onencroit la
critique duGuardianqui l’avuàLondres.REGARD VERS LEPASSÉ
Autre genre de diva, LanaDel Rey,34ans,
se rêveenicônedu tempsjadis. Curieux
paradoxe pour celle qui futrévélée ilya
neuf anssur YouTube, faisantd’ellel’une
des premièresgrandesstars de l’ère Internet.
Pourtant,desavoix suave, parfois presque
chuchotée, la chanteusealongtemps convoqué
les âmes duChâteau Marmontet du vieil
Hollywood,celui fantasmé parDavid Lynch
ouJamesEllroy. Sondernier album,
«NormanFucking Rockwell !» –clind’œil
au peintre figuratif–regarde luiaussivers
le passé:ilseveut un brillanthommage au
rêveaméricain d’après-guerre,àcette époque
oùunejeunesse insouciante seretrouvait, le
temps d’unété,autourdelabaiecalifornienne.
Sur scène, drapée dans desrobesromantiques,
Lana Del Rey cultive cettepopglamour
et mélancolique, jouant desminauderies
assumées, des moues juvéniles.Plus àl’aise
dans les salles intimistes,qui se prêtent
davantageàsa voix etàsonunivers,la
chanteuse convainc moins sur les grandes
scènes desfestivals,oùellepeineàoccuper
l’espace. Après un concertàl’Olympia en 2013
et unpassageàLollapalooza quatre ansplus
tard,elle faitson grand retouràParisce
dimanche 23 février,àl’AccorHotels Arena.
L’occasion,pour les fans, de se replongerdans
près d’une décenniedetubes, deBorn To Die
àSummertime Sadness.Etde(re)découvrir,
en pleinelumière, cette fascinante diva
de papier glacé.Ph.C. et C. D.
Madonna au Grand Rex, fin février-début
mars. http://www.legrandrex.com
Lana De Rey au AccorHotels Arena,
le 23 février.LE COUP DE FOUDRE
LADYMADONNA
ET LADYLANA
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