Les Echos Mardi 10 mars 2020 FINANCE & MARCHES// 29
de l’Insead, était dernièrement
directeur des operations chez
Snips. Par ailleurs, il est membre
co-fondateur de l’association
France Digitale, membre c o-fonda-
teur et membre du comité d’admi-
nistration du HUB France IA.
SCALEWAY
Yann Lechelle
devient directeur général de
cette filiale du groupe Iliad.
Yann Lechelle, 48 ans, est diplômé
PORTRAIT
par Julie Le Bolzer
@JulieLeBolzer
Jean-Baptiste
Bissonnet , le boucher
du Président
Le goût de François Mitterrand pour les ortolans? La
passion de Jacques Chirac pour la tête de veau? A ceux
qui nourrissent l’espoir de soutirer au boucher de l’Ely-
sée des anecdotes sur les péchés carnassiers de nos pré-
sidents, sachez que c’est mission impossible, « secret
professionnel » oblige! On ne saura donc rien de
l’assiette d’Emmanuel Macron. « Je larleraipem lapu-
che » – ce qui signifie « je ne parlerai pas » en louché-
bem, l’argot des bouchers –, répond posément Jean-
Baptiste Bissonnet, le directeur des Boucheries
Nivernaises, connues d es amateurs d e viande, nichées à
quelques encablures du palais présidentiel. Tout juste,
le jeune dirigeant de 36 ans consent-il à raconter que
Charles d e Gaulle s’acquittait de ses achats avec son c hé-
quier personnel.
Membre de la sixième génération d’une dynastie qui
œuvre au billot, de père en fils, depuis le Second Empire,
celui qui a usé ses fonds de culotte au marché de Rungis
dès le plus jeune âge développe l’affaire familiale avec
son père, Bernard, ses cousins Julien et Charles, son
oncle Michel et son g rand-père Jean. Toujours en activité
à 90 ans, c’est ce dernier, qui a inventé le cœur d’aloyau
(un faux-filet totalement dénervé) et impulsé cette réus-
site entrepreneuriale (55 millions d’euros de chiffre
d’affaires, 200 collaborateurs et une demi-douzaine de
sites : boutiques, ateliers, plateforme de distribution) sur
un marché de la viande qui évolue mais n’a pas chuté...
En 1959, le patriarche et son épouse, Monique, instal-
lent leur vaisseau amiral rue du Faubourg Saint-Ho-
noré, avec une ambition plurielle. « Les objectifs étaient
d’incarner une vie de quartier, en tissant une relation de
proximité avec les particuliers, tout en devenant le parte-
naire privilégié des g rands chefs, notamment ceux de l’Ély-
sée », raconte le petit-fils a dmiratif, q ui a rejoint Les Bou-
cheries Nivernaises il y a dix ans. Convaincu depuis
l’enfance que son destin professionnel se tisserait au
sein du clan, le cadet d’une fratrie de deux enfants a tou-
tefois souhaité aiguiser son appétit ailleurs. Après son
école de commerce (l’Ecole des cadres, rebaptisée Ecole
des dirigeants et créateurs d’entreprise, puis EDC Paris
Business School), Jean-Baptiste Bissonnet a fait ses
armes dans la restauration au Royaume-Uni, dans la
chaîne d u froid en Espagne, dans des abattoirs au Brésil,
dans la finance en Suisse...
Il en est revenu polyglotte, rompu à toutes les ficelles
du métier et « prêt à apporter sa pierre à l’édifice fami-
lial », en commençant par se frotter à tous les postes : la
découpe, la préparation, la vente, les a chats... r ésume sa
mère, Françoise, fille et petite-fille d’agriculteurs.
L’amour de la chasse et des Rolling Stone
Mais chez les Bissonnet, on ne se transmet pas seule-
ment l’amour du billot, de la chasse (et des Rolling
Stone !) ou la capacité à dormir moins de cinq heures
par nuit pour être à Rungis aux aurores. D’une généra-
tion à l’autre, tous ces bouchers goûtent d’arpenter les
régions en quête de produits d’exception, de se lier
d’amitié avec les producteurs, de se faire les ambassa-
deurs du porc noir de Bigorre ou des poulettes nourries
aux grains anciens, et de parcourir le monde pour faire
déguster ces « trésors » aux toques renommées.
« Comme son père et son grand-père avant lui, Jean-
Baptiste contribue au rayonnement d’un savoir-faire très
spécifique. La découpe à la française, c’est aussi extraordi-
naire que la haute joaillerie tricolore », estime Valérie
Solvit, stratège de la communication, qui a convaincu la
famille de détailler son histoire dans un ouvrage, « Bis-
sonnet, une dynastie. Bouchers haute couture », un
beau livre de photos, de souvenirs... et bien sûr de recet-
tes! « C’est la cuisine du partage que nous voulons pro-
mouvoir », conclut Jean-Baptiste Bissonnet, qui parle d e
« Rolls-Royce » ou de « petit bijou » quand il évoque cer-
taines de ses viandes.n
Grégoire Kalt
ÉCOLE
INSTITUT MINES-TÉLÉCOM
Olivier Huart
a été nommé, par décret du
président de la République,
président du conseil
d’administration de l’Institut
Mines-Télécom pour une durée
de quatre ans, renouvelable.
Olivier Huart, 56 ans, ancien élève
de l’Ecole polytechnique, est
diplômé de Télécom Paris et de
l’Insead. Depuis 2010, il est PDG du
groupe TDF. Il a notamment
assumé la fonction de directeur
général de British Telecom France.
ENTREPRISES
LABEYRIE FINE FOODS
Steve Lawson
Jacques Trottier
sont nommés co-CEO.
Steve Lawson, 55 ans, diplômé de
l’ESCP Europe, titulaire d’un
MBA, est directeur administratif
et financier du groupe Labeyrie
Fine Foods depuis 2018. Il est éga-
lement membre du comité exé-
cutif Labeyrie Fine Foods. Au
cours de sa carrière, il a officié
chez Delphi, Diana, puis Cerelia
en tant que chief financial officer.
Jacques Trottier, 51 ans, diplômé
de l’ESSCA, titulaire d’un execu-
tive MBA de HEC, est directeur
général de la division premium &
trendy foods depuis 2018. Il est
également membre du comité
exécutif Labeyrie Fine Foods.
D’abord directeur commercial
chez Père Dodu, il a rejoint le
groupe Labeyrie Fine Foods pour
y être directeur commercial en
2003, avant d’évoluer à la direction
générale dès 2010.
BAIN & COMPANY
Christine Removille
rejoint Bain & Company en tant
que partner expert stratégie
client & marketing et grande
consommation.
Christine Removille, 49 ans, diplô-
mée de l’Edhec, a notamment été
directrice générale et associée
d’un cabinet de conseil internatio-
nal. Plus récemment, elle était p ré-
sidente internationale de Carat.
GROUPEMENT
LA BOÎTE BOISSON
Cyrille Vecchi
vient d’être élu président pour
deux ans.
Cyrille Vecchi, 37 ans, titulaire
du master recherche à l’univer-
sité de Newcastle upon Tyne
(Angleterre) et d’un mastère
spécialisé à l’ESCP Europe, est
ingénieur chimiste. Depuis
moins d’un an, il est responsable
des affaires publiques et du
développement durable pour le
sud de l’Europe chez Ball. Aupa-
ravant, il fut senior manager au
sein de PwC en Espagne.
Hathaway. Une recette qui lui a per-
mis d’amasser plus de 80 milliards
de dollars, ce qui en fait la troisième
fortune mondiale, selon le maga-
zine Forbes. Compter Warren Buf-
fett parmi ses actionnaires est ainsi
une marque de confiance reconnue
sur les marchés. Aux heures les plus
sombres de la crise financière de
2008, il était notamment venu au
secours de Goldman Sachs en y
investissant 5 milliards de dollars,
un pari qui lui a rapporté gros.
Rien d’étonnant d onc à ce que IRB
Brasil Resseguros, une société de
réassurance brésilienne, mette en
avant ses liens privilégiés avec
l’homme d’affaires américain au
moment où elle se retrouve sous le
feu de critiques de la part d’un ven-
deur à découvert. Accusée début
février par le « short seller » Squa-
dra Investments d’avoir enjolivé ses
comptes dans un rapport de
150 pages, IRB a vu son cours de
Bourse chuter de plus de 10 % en
février, une baisse inédite pour ce
titre, favori des marchés. Entre son
entrée en Bourse en 2017 et l’attaque
détruire en un instant toute la crédi-
bilité de l’équipe dirigeante du réas-
sureur brésilien. La sanction ne s’e st
pas fait attendre : le titre d’IRB a
plongé de plus de 50 % en quelques
jours, dont une séance en baisse de
30 %. Depuis début février, la chute
dépasse les 60 %, ce qui correspond
à plus de 5 milliards de dollars de
capitalisation effacée.
Dans la foulée, le PDG et le direc-
teur financier de la société ont
annoncé leur démission. Quelques
jours auparavant, le président du
conseil d’administration avait déjà
fait de même. Le nouveau président
par intérim, Pedro Guimaraes, cher-
che depuis à limiter les dégâts,
reconnaissant un « sérieux dysfonc-
tionnement ». « Nous ne tolérons pas
et ne tolérerons jamais aucune sorte
d’abus » , a-t-il insisté lors d’une con-
férence téléphonique avec des
financiers et journalistes. « Ce qui
s’est passé était aberrant » , a-t-il
reconnu, avant de conclure sur le
premier e t difficile objectif de la n ou-
velle direction : « Nous voulons rega-
gner votre confiance. » n
Warren Buffett a bâti sa fortune grâce à des prises de participa-
tion de long terme et souvent majoritaires. Photo Nati Harnik/AP/Sipa
Bastien Bouchaud
@BastienBouchaud
La renommée de Warren Buffett
n’est plus à faire. Surnommé « l’ora-
cle d’Omaha », le milliardaire a bâti
sa fortune grâce à des prises de parti-
cipation de long terme et souvent
majoritaires via sa société Berkshire
ASSURANCE
Un réassureur brési-
lien attaqué par un
fonds a cherché à
rassurer les marchés
en se targuant de la
présence de l’oracle
d’Omaha à son capital.
Un démenti cinglant
de Berkshire
Hathaway lui a fait
perdre plus de
5 milliards de dollars
de capitalisation.
Au Brésil, Warren Buffett et vente à découvert
ne font pas bon ménage
,
Envoyez vos nominations à
[email protected]
carnet
fr
+
Ils sont nés
un 10 mars
- Ramzy Bedia, acteur
et humoriste, 48 ans. - Sepp Blatter,^
ex-président de la Fédération
internationale de football
association , 84 ans. - Thierry Cotillard,
président du conseil
d’administration d’ITM
Alimentaire International
(enseignes Intermarché
et Netto), 46 ans. - Luc Dardenne,^
réalisateur, 66 ans. - David Eberlé, ancien
président-directeur général
de Samsung France, associé
et vice-président de Crosscall,
49 ans. - Gérard Garouste, peintre
et sculpteur, 74 ans. - Jean-Jacques Hénaff,
président du conseil
d’administration
de l’entreprise Hénaff,
82 ans. - Zach LaVine, basketteur,
25 ans. - Emily Osment, actrice
et chanteuse, 28 ans. - Claude Posternak,
fondateur et président
de La Matrice, 66 ans. - Guy Sorman, écrivain,
76 ans. - Sharon Stone, actrice,
62 ans. - Ahmed Sylla, acteur
et humoriste, 30 ans. - Peter Tremayne,^
alias Peter Berresford Ellis,
écrivain, 77 ans. - Richard Viel, directeur
général de Bouygues
Telecom, 63 ans.
SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 4,rue deMouchy60438 NoaillesCedex. Tél. :0170376136dulundi auvendredide9hà18h. IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France),MidiLibre(Montpellier). TIRAGE DU 09 MARS 2020 : 81.137exemplaires. Origine du papier:Belgique.Taux de fibresrecyclées:100%.
Ce journal est imprimé sur du papier porteur de l’Ecolabel européen sous le numéroFI/37/002. Eutrophisation:Ptot0.013kg/tonne de papierMembredemembreACPMOJDCPPAP :0421c8 3015 .Toutereproduction, même partielle,est interditesansl’autorisationexpresse de l’éditeur (loidu 11 mars1957)
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ClariceFensterseifer
Ce numérocomporteun3ecahier de 20 pages«Les EchosSociétés »
de Squadra, le cours d’IRB avait au
contraire quasi quintuplé, pour
atteindre une capitalisation bour-
sière d’environ 10 milliards de dol-
lars. U ne défense qui a connu un cer-
tain succès : après avoir évoqué avec
des analystes la présence de
Berkshire Hathaway à son capital,
une information qui s’est rapide-
ment retrouvée dans la presse brési-
lienne, IRB a vite regagné des cou-
leurs en Bourse. Mais le château de
cartes s’est effondré à la suite de la
diffusion d’un communiqué de la
société de Warren Buffett démen-
tant tout investissement dans IRB.
« Berkshire Hathaway n’est pas à ce
jour actionnaire d’IRB, n’a jamais été
actionnaire d’IRB et n’a aucune i nten-
tion de devenir actionnaire d’IRB » , a
cinglé la société américaine. De quoi
Le titre d’IRB a chuté
de plus de 50 % en
quelques jours, dont
30 % en une séance.