LE CONTRE-
ARGUMENT
MARKETING
Si le président avait
voulu faire preuve
d’un peu de
cohérence dans sa
politique sociétale,
il aurait pu visiter
quelques ronds-points
tenus par les « gilets
jaunes » en 2019.
Il en fut loin. Alors,
pour éviter tout
favoritisme, stop le
Salon de l’agriculture!DÉBAT DE SOIRÉE LE PRÉSIDENT MACRON DOIT-IL SE
RENDRE AU SALON DE L’AGRICULTURE?
JACQUES CHIRAC FAISAIT EN SORTE DE NE JAMAIS LE MANQUER. UNE FOIS PRÉSIDENT, FRANÇOIS
MITTERRAND N’Y A PLUS MIS LES PIEDS. EMMANUEL MACRON, QUI Y EST RESTÉ QUATORZE HEURES
L’AN DERNIER, Y EST ATTENDU CE 22 FÉVRIER. MAIS CETTE VISITE LUI RENDRA-T-ELLE FORCÉMENT
L’HERBE PLUS VERTE ? Texte Laurent TELOL’A R G U M E N T
MARKETING
Avec le défilé du
14-Juillet et le Salon
de l’automobile, la
visite du Salon de
l’agri culture est l’une
des mamelles de la
France protocolaire.
Envisagerait-on
l’absence du chef
de l’État sur les
Champs-Élysées ou
au volant de la
dernière Renault?
L’A R G U M E N T
DE DROIT DIVIN
L’inauguration par le
président de la grande
vitrine d’un secteur
professionnel miné
par un taux de suicide
supérieur de 20 % à la
moyenne de la popu-
lation française est
indispensable. S’il n’a
pas encore le don de
guérir les écrouelles,
Emmanuel Macron
a le devoir d’aller
au contact des
agriculteurs.L’A R G U M E N T
DE MAUVAISE FOI
On le trouve un peu
pâlot, notre président,
ces derniers temps.
Couacs gouverne-
mentaux, élections
municipales
complexes en
perspective... Quoi
de mieux que
quelques bons verres
de vin bien frais et
de chez nous pour
retrouver des couleurs
photogéniques?LE CONTRE-
ARGUMENT
DE DROIT DIVIN
À l’exception de
Chirac ou Hollande,
qui peut ingurgiter du
chabichou à 10 heures
du matin avec plaisir?
C’est toujours chaussé
de gros sabots qu’un
président tente de
dépasser le temps de
présence de son
prédécesseur. Après
les quatorze heures
de Macron en 2019,
à quand la barre
symbolique des
vingt-quatre heures?LE CONTRE-
ARGUMENT DE
MAUVAISE FOI
C’est le ministre
de l’agriculture en
personne qui
l’avance : « Monsieur
le Président, je vous
fais une lettre. Si vous
étiez un peu sympa,
vous me laisseriez une
fois la vedette. Parce
que, après tout, au
Salon de l’agriculture,
je suis un peu chez
moi, non? »