30 // FINANCE & MARCHES Lundi 24 février 2020 Les Echos
PRÉFET DUVAL-DE-MARNE
DIRECTIONDELACOORDINATIONDES POLITIQUES PUBLIQUES
ET DEL’APPUITERRITORIAL
BUREAUDE L’ENVIRONNEMENTET DESPROCÉDURESD’UTILITÉ PUBLIQUE
21/29,AVENUE DU GENERAL DE GAULLE-94038 CRETEIL CEDEX -
Tél. :0149 56 60 00
http://www.val-de-marne.gouv.fr
AVIS DE CONSULTATION DU PUBLIC
Installations classées soumisesàenregistrement
Code de l’environnement
Art. L511-1, L512-7àL512-7-7&R512-46-1àR512-46-30
La société COOPERL ARCATLANTIQUE
aprésenté au Préfet duVal-de-Marne,
une demande pour l’enregistrement sur le
territoiredelacommune de RUNGIS, rue
de l’Aubrac, Bâtiment VM1, de ses activités
de découpe et de conditionnement de
viande constituant des installations
classées assujetties aux prescriptions
générales de l’arrêté ministériel du
23 mars 2012 relatif aux installations
relevant du régime de l’enregistrement au
titredelarubrique n° 2221 (préparation
ou conservation de produits alimentaires
d’origine animale) de la nomenclaturedes
installations classées pour la protection de
l’environnement.
L’arrêté préfectoral n° 2020/507 du
19 février 2020aouvert une consultation
du public sur ce dossier de demande
d’enregistrement du lundi 16 mars 2020 au
samedi 18 avril 2020 inclus.
Le public pourra prendreconnaissance
du dossier et formuler ses observations
sur leregistreouvertàcet effetàlamairie
de RUNGIS, 5, rue Sainte Geneviève, aux
heures d’ouverturesuivantes :
-Lelundi:de09h00à12h00 et de 13h30
à17h00
-Lemardi :de 09h00à12h00 et de 13h30
à19h00
-Dumercredi au vendredi:de09h00 à
12h00 et de 13h30à17h00
-Lesamedi:de09h00à12h00
Les observations du public pourront
également êtreadressées avant la fin du
délai de consultation, soit jusqu’au samedi
18 avril 2020 :
-par courrieràlaPréfectureduVal-de-
Marneàl’adresse susvisée,
-par courrier électronique :pref-
[email protected]
Al’issue de la consultation du public, le
registresera clos et signé par le mairede
RUNGIS et transmis avec les observations
du public au Préfet duVal-de-Marne,
compétent pour prendreladécision
relativeàlademande d’enregistrement,
par arrêté préfectoral d’enregistrement,
éventuellement assorti de prescriptions
particulières complémentaires aux
prescriptions générales fixées par arrêté
ministériel, ou d’un arrêté préfectoral de
refus.
Le déroulé de la consultation est mis en
ligne sur le site internet de la préfecture:
http://www.val-de-marne.gouv.fr/
Publications/AOEP-Avis-d-Ouverture-d-
Enquetes-Publiques
La ligne de référence est de 40 signes en corps minimal de6points didot.
Le calibrage de l’annonce est établi de filetàfilet.
Les départements habilités sont 75, 78, 91, 92, 93, 94, 95 et 69.
LES ECHOS SOCIÉTÉS-LEPUBLICATEUR LÉGAL-LAVIE JUDICIAIRE
annoncesjudiciaires&légales
ANNLEGALECH
ments financiers pour entente, leur
infligeant 384,9 millions d’euros
d’amendes au total. Il leur était
reproché d’avoir mis en place une
commission non justifiée, lors du
passage à la dématérialisation du
traitement des chèques. En effet,
jusqu’au début des années 2000,
l’échange de chèques interbancai-
res (lorsque l’émetteur et le bénéfi-
ciaire ne sont pas clients du même
établissement) s’effectuait manuel-
lement. Ces derniers étaient con-
voyés puis placés dans une cham-
bre de compensation, où ils étaient
« échangés ».
L’équilibre financier
bousculé
Lors du passage à l’euro, les ban-
ques ont décidé de moderniser leur
système, en numérisant les chè-
ques. Le nouveau système,
appelé échange image chèque
(EIC), leur a permis de gagner du
temps dans le traitement des chè-
ques et r éduire c ertains coûts admi-
nistratifs.
Mais il a bousculé l’équilibre
entre les différents établissements :
certains d’entre eux, majoritaire-
ment payeurs, ont été débités plus
rapidement, avec en conséquence
moins de temps pour faire fructifier
l’agent de leurs clients. Les banques
ont donc décidé de mettre en place
un mécanisme de compensation
prenant la forme d’une commis-
sion, payée par la banque qui
banques n’avaient pas commis
d’infraction par objet, c’est-à-dire
assez évidente pour que l’Autorité de
la concurrence ne soit pas dans l’obli-
gation d’en fournir la preuve de son
impact sur le marché », rappelle
Jean-Paul Tran Thiet, du cabinet
JPTT & Partners.
Devant la Cour de cassation,
l’Autorité de la concurrence a
ensuite obtenu l’annulation de ce
jugement – pour vice de f orme – et le
renvoi de l’affaire devant la Cour
d’appel. Mais en 2017, celle-ci a pris
le contre-pied du premier arrêt,
estimant cette fois que les banques
avaient commis une infraction par
objet, et réhabilitant du même coup
les sanctions prononcées par
l’Autorité.
Dans ce contexte, le second arrêt
de la Cour de cassation était parti-
culièrement attendu. Celle-ci « a
cassé et renvoyé l’arrêt, en évoquant
une jurisprudence européenne qui
encadre la notion d’infraction par
objet. C’est donc une nouvelle Cour
d’appel qui tranchera », décrypte
Jean-Paul Tran Thiet. Les sanctions
contre les banques sont donc sus-
pendues. « Mais cette fois, il y a peu
de chances que la Cour d’appel aille à
l’encontre de la Cour de cassation »,
selon le spécialiste. Les amendes,
déjà payées par les banques, pour-
raient alors leur être remboursées.
Contactées, les banques concer-
nées n’ont pas souhaité faire de
commentaire.n
Ya nn Duvert
@YannDuvert
No uveau rebondissement dans la
bataille judiciaire que se livrent,
depuis de longues années, l’A uto-
rité de la concurrence et plusieurs
grandes banques françaises. Dans
l’affaire dite de l’EIC – pour Echange
image chèque –, la Cour de cassa-
tion a en effet rendu une décision
très attendue le 29 janvier dernier.
Favorable aux établissements
financiers, elle pourrait leur per-
mettre d ’économiser près de
400 millions d’euros au total.
De quoi s’agit-il? En 2010, le gen-
darme français de la concur-
rence avait sanctionné 11 établisse-
BANQUE
Dix établissements
français avaient été
sanctionnés par
l’Autorité de la concur-
rence pour avoir
gonflé leurs coûts
lors de la numérisa-
tion du traitement
des chèques.
Mais un rebondisse-
ment judiciaire pour-
rait leur permettre
de se faire rembourser
leurs amendes.
2016, quand les pratiques com-
merciales de la banque avaient
été dévoilées. L’e nquête montra
que Wells Fargo mettait une
pression telle sur ses équipes
commerciales pour qu’e lles
atteignent leurs objectifs, que
celles-ci ouvraient des comptes
aux clients sans leur demander
leur autorisation, leur attri-
buaient des cartes de crédit
ou des contrats d ’assurance sans
leur consentement. Ces prati-
ques s’étaient étendues sur une
longue période, de 2002 à 2016.
On estime à plus de 3,5 millions
le nombre de comptes fictifs qui
ont ainsi été créés.
De nouvelles menaces
Le scandale a largement enta-
ché la réputation de Wells Fargo
qui, depuis, peine à se relever. I l a
coûté leur place à deux PDG suc-
cessifs, John Stumpf et Tim
Sloan. Le conseil d’administra-
tion a également été renouvelé
et la plupart des dirigeants en
poste lors des faits sont partis.
Charles Scharf, nommé l’an der-
nier à la tête de la banque,
incarne la nouvelle ère dans
laquelle Wells Fargo veut entrer.
Venu de BNY Mellon après être
passé par JP Morgan ou Visa, il
n’a rien à voir avec l’affaire des
faux comptes et cet accord est
pour lui une victoire.
La tâche qui l’attend n’en est
pas plus aisée. Wells Fargo
demeure sous le coup de sanc-
tions de la Fed, qui contraint la
croissance de ses actifs et de son
bilan. Le maintien d’un plafond
a été plusieurs fois prolongé et
Charles Scharf espère désor-
mais d esserrer cette é treinte, qui
pèse sur les performances de la
banque. L’affaire des « faux
comptes » pourrait, elle, revenir
régulièrement sur le devant de
la scène, plusieurs anciens diri-
geants risquant désormais, à
titre individuel, des poursuites.
Le département du Trésor a déjà
pris des mesures exceptionnel-
les contre l’ancien patron de
Wells Fargo, John Stumpf,
banni du secteur bancaire et qui
a accepté de payer 17,5 millions
de dollars, ainsi qu’à l’e ncontre
de plusieurs anciens cadres.n
Ni colas Rauline
@nrauline
—Bureau de New York
We lls Fargo veut tourner la page
des « faux comptes ». La banque
américaine a conclu un accord
avec le département de la Justice
et la Securities and Exchanges
Commission (SEC), le gendarme
des marchés. Selon ce compro-
mis annoncé vendredi, Wells
Fargo va régler 3 milliards de
dollars pour que les autorités
mettent fin aux poursuites enga-
gées, au civil et au pénal. Le
département de la Justice se
réserve néanmoins le droit
d’engager de nouvelles poursui-
tes pénales. Et la quatrième ban-
que a méricaine e n termes
d’actifs doit se soumettre aux
exigences des autorités et
s’engager à coopérer pleine-
ment, pendant trois ans, en cas
de nouvelle enquête.
Wells Fargo s’était déjà vu
infliger plusieurs amendes et
avait notamment a ccepté
de régler un milliard de dollars
pour éviter les poursuites du
Bureau de protection des con-
sommateurs (CFPB). Au total,
l’affaire lui aurait déjà coûté plus
de 3 milliards, en plus de ces
nouvelles sanctions. « Quand
des entreprises trichent, elles font
du tort aux consommateurs et à
leurs concurrents, a indiqué dans
un communiqué le procureur
général adjoint au Département
de la Justice, Michael Granston.
Cet accord rend Wells Fargo res-
ponsable d’avoir toléré des con-
duites frauduleuses remarqua-
bles à la fois par leur durée et par
leur étendue, et de son mépris fla-
grant des informations privées de
ses clients. » L’affaire des « faux
comptes » avait démarré fin
BANQUE
La banque améri-
caine est parvenue
à un accord avec
les autorités pour
solder les différen-
tes poursuites,
au civil et au pénal.
Wells Fargo paie
3 milliards de dollars
pour en finir avec l’affaire
des « faux comptes »
Samir Touzani
@sam_touzani
C’est un nouveau round dans la
bataille entre les courtiers en cré-
dits immobiliers et les banques.
Avec au centre du débat, l’assuran-
ce-emprunteur. Dans une réponse
adressée au sénateur PS du Doubs,
Martial Bourquin, le ministre de
l’Economie, Bruno Le Maire, dit
avoir transmis à la Direction géné-
rale de la concurrence, de la
consommation et de la répression
des fraudes ainsi qu’au Trésor, les
« inquiétudes » de l’Association
professionnelle des intermédiaires
en crédits (Apic) sur leurs relations
commerciales avec les banques.
Les courtiers en crédits ont fait
part de pressions exercées par les
banques afin d’imposer l’assuran-
ce-emprunteur maison plutôt que
de faire jouer la concurrence. Une
concurrence pourtant garantie par
la loi puisque les emprunteurs
ont le choix de souscrire une assu-
rance d e prêt d ans un autre
établissement.
Pratiques commerciales
illégales
Dans s a requête, l e sénateur fait état
au ministre de « nombreuses entra-
ves » des banques qui « semblent
faire pression sur les courtiers » au
sujet de l’assurance-emprunteur.
« En décembre 2019, plusieurs grou-
pes bancaires ont modifié les conven-
CRÉDIT IMMOBILIER
L’Association profes-
sionnelle des intermé-
diaires en crédits a fait
état au ministre de
l’Economie de prati-
ques commerciales
illégales de la part
des banques sur l’assu-
rance-emprunteur.
Bruno Le Maire a
répondu avoir trans-
mis le dossier à la
DGCCRF et au Trésor.
Crédit : les banques accusées de
pratiques illégales par les courtiers
Tarification des chèques : le secteur
bancaire pourrait récupérer 400 millions
encaisse le chèque et d’un montant
de 4,3 centimes d’euros.
Une initiative pas vraiment du
goût de l’Autorité de la concur-
rence, qui a estimé que cette com-
mission avait artificiellement aug-
menté les coûts des banques, et que
cette augmentation avait finale-
ment été supportée par leurs
clients. Au terme de plusieurs
années d’enquête, une lourde sanc-
tion est donc infligée aux différents
établissements : près de 90 millions
d’euros pour le groupe BPCE,
82 millions pour C rédit Agricole, o u
encore 63 millions pour BNP Pari-
bas. Contestant cette sanction, les
banques (à l’exception de la Banque
de France, elle aussi épinglée) ont
fait appel et, en 2012, ont obtenu
gain de cause. « Dans un premier
arrêt, la Cour d’appel a estimé que les
L’Autorité de la
concurrence avait
estimé que cette
commission avait
artificiellement
augmenté les coûts
des banques, et que
cette augmentation
avait finalement
été supportée
par leurs clients.
tions qu’ils ont avec les courtiers :
diminution de la commission ban-
caire, frais de dossier pour les clients
qui augmentent et déconventionne-
ment si trop de délégations d’assu-
rance réalisées par le courtier... »
écrit Martial Bourquin. Selon le
sénateur, à l’origine notamment
d’un amendement visant à renfor-
cer le droit au changement d’assu-
rance-emprunteur, l’Apic aurait
ainsi recueilli les témoignages de
450 courtiers à travers toute la
France sur cette situation.
Un marché très disputé
Si le marché de l’assurance-em-
prunteur est tant disputé par les
banques, c’est qu’il constitue une
source de revenus considérables à
l’heure des taux au plancher. Très
rentable pour les banques, l’assu-
rance emprunteur représente près
de 10 milliards d’euros de reve-
nus annuels. Et les crédits im-
mobiliers ne permettent plus aux
établissements prêteurs de dégager
assez de marge pour laisser leurs
clients souscrire leur assurance
emprunteur dans un autre
établissement.
Dans certains contrats souscrits
par les emprunteurs les t aux de cré-
dit sont devenus si bas, que l’assu-
rance du crédit rapporte plus que le
crédit lui-même. Récemment, le
courtier Meilleurtaux a ainsi cal-
culé que pour un emprunt de
200.000 euros sur 20 ans (1,25 %), le
coût total de l’assurance emprun-
teur revenait à 28.800 euros contre
26.144 euros pour le crédit.n
Dans sa requête, le sénateur PS du Doubs, Martial Bourquin, fait état au ministre de « nombreuses entra-
ves » des banques qui « semblent faire pression sur les courtiers » au sujet de l’assurance-emprunteur.
« Plusieurs
groupes bancaires
ont modifié
les conventions
qu’ils ont avec
les courtiers :
diminution
de la commission
bancaire, frais
de dossier pour
les clients qui
augmentent... »
MARTIAL BOURQUIN
Sénateur PS du Doubs
Stéphane
de Sakutin/AFP