Les Echos - 03.03.2020

(Dana P.) #1
Saunier, ont choisi de la dévelop-
per jusqu’à ce jour sans compter
sur des investisseurs. « Nous étions
rentables dès le premier jour, indi-
que Romain Paillard. Nous nous
sommes développés sur la base de
cette rentabilité, et avons grossi
assez rapidement. » Dans un envi-
ronnement concurrentiel foison-
nant, Le Wagon a finalement fait le
choix de lever des fonds afin de
pouvoir soutenir l’accélération de
son développement. La jeune
pousse annonce ce mardi avoir
bouclé un tour de table de 17 mil-
lions d’euros auprès de Cathay
Capital et de Africinvest.

Un rythme plus soutenu
« Les fondateurs ont la volonté
d’attaquer cette nouvelle phase avec
un rythme plus soutenu, indique
Fabien Wesse, partner chez
Cathay Capital. I ls vont notamment
embaucher des gens dédiés au déve-
loppement commercial, ce qui va
changer le profil de rentabilité de la
société à court terme. Nous avons

décidé d’aller vite afin de conserver
l’avance que nous avons. » Selon
son fondateur, Le Wagon est lea-
der sur le marché de la formation
intensive en développement infor-
matique dans le monde. « Il existe
beaucoup d’acteurs locaux, mais
personne ne s’est étendu comme
nous » , affirme-t-il.
Le modèle de la start-up con-
siste à proposer des formations de
9 semaines, pour un prix allant
de 5000 à 8000 euros. « Les jour-
nées commencent par un cours
magistral d’une heure et demie,
puis les étudiants codent en binô-
mes, et les profs et tuteurs sont là
pour les aider s’ils sont bloqués » ,
détaille l’entrepreneur. Le Wagon
a récemment lancé la même for-
mation sur 24 semaines, permet-
tant aux personnes qui travaillent
de la suivre avec des horaires flexi-
bles, ainsi qu’une nouvelle forma-
tion à l’analyse de données. Et la
start-up ne compte pas s’arrêter là.
« Nous évoluons dans un domaine
où de nouveaux métiers naissent

Déborah Loye
@Loydeborah


Av ec 38 campus sur cinq conti-
nents et 7.000 personnes formées
au développement web
depuis 2013, Le Wagon a su éten-
dre son modèle de formations
intensives. Adeptes du « boots-
trap », les trois fondateurs de la
start-up, les frères Boris e t
Romain Paillard et Sebastien


FORMATION


Leader des formations
intensives au code
informatique,
Le Wagon a bouclé
un tour de table de
17 millions d’euros.


La start-up veut
fortement se dévelop-
per partout dans
le monde.


Back Market grandit en Europe


E-COMMERCE La place de marché de revente de produits élec-
troniques se lance au Royaume-Uni et en Autriche. Les mar-
chands sont déjà une centaine outre-Manche et 200 en Autri-
che, assure la start-up tricolore qui compte désormais une
activité d ans huit pays ( 7 en Europe et les Etats-Unis). Back Mar-
ket veut continuer de surfer sur l’immense vague du marché du
reconditionné (+17 % en 2019) qui devrait se poursuivre à ce
rythme jusqu’en 2022, selon IDC. La start-up compte 250 sala-
riés, 1000 marchands partenaires et revendique avoir touché
1,8 million de consommateurs. Créée en 2014, elle a dépassé le
cap des 100 millions de volume d’affaires.

en microns


Checkout.com met la main
sur ProcessOut

FINTECH Nouveau rachat dans la French Tech avec l’acquisi-
tion de ProcessOut par le britannique Checkout.com. La pépite
tricolore avait mis au point une technologie d’optimiation du
traitement des paiements. Créée en 2015 par six jeunes entre-
preneurs, elle était ensuite passée par les incubateurs 50 Par-
tners et Techstars. Elle comptait des clients de l’e-commerce
mondial comme Glovo, Dashlane ou Rakuten, ce qui lui a per-
mis de traiter plus de 20 milliards de dollars de transactions lors
des douze derniers mois. De son côté, Checkout.com réalise sa
toute première acquisition, quelques mois après avoir bouclé
une série A record en Europe de 230 millions de dollars (valori-
sation de 2 milliards). Les 14 collaborateurs de la pépite trico-
lore seront intégrés aux 500 salariés de la licorne britannique.

tous les ans, cela demande d’être
réactif et de penser de nouveaux
formats » , indique Romain
Paillard.

Une offre tournée
vers les entreprises
Av ec cette première levée de fonds,
Le Wagon compte étendre ses
nouvelles offres dans tous ses
campus et en ouvrir de nouveaux,
sur le modèle mixte de filiales et
franchises qu’elle a utilisés jus-
qu’alors. Le Wagon développe en
outre une nouvelle offre dédiée
aux entreprises, « Le Wagon Exe-
cutive », qu’e lle d éploie déjà au sein
d’entreprises comme Engie ou la
Société Générale. « Nous propo-
sons différents formats de forma-
tions, de l’acculturation à la recon-
version » , explique Romain
Paillard. En plus d’une source de
revenu supplémentaire, cette o ffre
BtoB permet à la jeune pousse « de
faire de la R&D en étant à l’écoute
des vrais besoins du marché » , indi-
que son cofondateur.n

Le Wagon lève des fonds pour la


première fois après 7 ans d’existence


les plateformes de service ont été
inventées et il sera très difficile d’en
faire émerger de nouvelles, explique
Alex Jubien, consultant et ancien
directeur des activités mobiles de
Deezer. Mais MWM évolue dans les
apps de niche, il en a été l’un des pion-
niers, et c’est un mouvement qui est en
train de vivre son avènement. »

Expert dans l’acquisition
massive d’utilisateurs
C’est grâce à cette approche en
avance de phase que la jeune
pousse a réussi à anticiper
l’engouement pour le mixage
musical grand public en créant
Edjing, la première solution gra-
tuite disponible sur l’App Store i l y a
huit ans. Depuis, elle a créé

15 autres applications dédiées à la
musique avec succès, notamment
grâce à une automatisation de
l’acquisition d’utilisateurs. « Ils ont
réussi à développer u ne expertise sur
l’acquisition massive d’audience,
avec peu d’employés, analyse Chloé
Giard, chargée de la levée de fonds
côté Idinvest. Ils sont très avancés
sur l’utilisation des données et la très
grande majorité de leur plateforme
est automatisée. »
En finançant quelques-uns des
plus beaux succès de la French
Tech dans les apps grand public
(Zenly, Yubo, Pretty Simple...), Idin-
vest reconnaît le potentiel encore
immense de la pépite tricolore :
« MWM appartient à une nouvelle
génération d’acteurs, comme Voodoo

dans le gaming, qui savent répliquer
la sortie de jeux ou d’apps et diversi-
fier les succès. »

50 recrutements à venir
Conscient des enjeux et des nou-
veaux risques liés à cette ambition,
Jean-Baptiste Hironde veut désor-
mais rapidement faire grandir son
équipe : « Nous comportons le plus
petit nombre d’employés parmi le
Top 100 des éditeurs dans le monde,
et nous ne pourrons pas continuer à
nous battre contre des entreprises
qui emploient plus de 500 salariés. »
MWM compte une cinquantaine d e
postes ouverts et a déjà créé une
antenne à Bordeaux pour anticiper
la pénurie de talents en région pari-
sienne. D’autres villes sont égale-

ment à l’étude, comme Lille, Ren-
nes ou Montpellier.
Il ne s’interdit pas non plus
d’accélérer sa stratégie de crois-
sance externe, jusqu’à présent réali-
sée grâce aux revenus générés, tout
en restant concentré sur des solu-
tions créatives : « Nous sommes per-
suadés que nous proposons une
alternative positive à la consomma-
tion passive d’applications. Créer est
un besoin fondamental et nous vou-
lons devenir la référence mondiale
dans ce secteur dans les trois ans à
venir. » D’ici là, il faudra aussi que la
jeune pousse p rometteuse puisse se
prémunir des tentatives de rachat
qui devraient, elles aussi, se multi-
plier, et l’empêcher de préserver
son indépendance.n

MWM va tenter de répliquer ses succès dans les apps musicales (400 millions de téléchargements au total) dans d’autres verticales liées à la créativité, comme la vidéo,
la photo ou le dessin. Photo MWM

Guillaume Bregeras
@gbregeras


La nouvelle étape de MWM n’est
qu’une question d’ambition. En
devenant le premier éditeur mon-
dial d’applications dédiées à la
musique, la jeune pousse installée à
Boulogne-Billancourt (Hauts-de-
Seine) était devenue rentable et
aurait pu se contenter de s’installer
dans le statut d’une PME avec une
soixantaine de salariés.
Mais sa capacité à capter l’atten-
tion de centaines de millions d’utili-
sateurs dans le monde a dopé ses
envies, tout en attirant le regard des
investisseurs américains, explique
Jean-Baptiste Hironde, PDG de
MWM : « Depuis le début 2019, nous
avons été très sollicités par de grands
fonds étrangers, notamment en pro-
venance des Etats-Unis. A force de
discuter a vec eux, nous nous s ommes
dit qu’il serait peut-être intéressant
de lever des fonds, mais pourquoi pas
avec des Français. »


Un pionnier des apps
de niche

Les propositions des VC a méricains
tournent alors autour d ’une somme
avoisinant les 100 millions de dol-
lars, mais c’est finalement 50 mil-
lions d’euros que la start-up réunit
un an plus tard auprès de Blisce,
Idinvest, bpifrance, Aglaé Ventures
et Xavier Niel. Ce nouveau tour de
table, qui porte le total à 60 millions
d’euros depuis 2012, est surtout un
moyen d’aller conquérir de nou-
veaux territoires de croissance,
détaille l’entrepreneur : « Pour
continuer à croître, il nous fallait de
nouveaux leviers qui nécessitent
d’importants financements et cela va
nous faire prendre des risques. »

Concrètement, MWM va tenter
de répliquer ses succès dans les apps
musicales (400 millions de téléchar-
gements au total) dans d’autres ver-
ticales liées à la créativité, comme la
vidéo, la photo ou le dessin. « Toutes


lLa pépite francilienne lève 50 millions d’euros pour décliner le succès de ses applications musicales grand public


dans d’autres secteurs de la création comme la photo ou la vidéo.


lAvec ses 15 apps créées depuis 2012, elle cumule 400 millions de téléchargements.


MWM s’arme financièrement pour

concrétiser ses ambitions mondiales

APPLICATIONS


« Nous comportons
le plus petit
nombre d’employés
parmi le Top 100
des éditeurs dans
le monde, et nous
ne pourrons pas
continuer à nous
battre contre
des entreprises
qui emploient plus
de 500 salariés. »
JEAN-BAPTISTE HIRONDE
PDG de MWM

START-UP


Les Echos Mardi 3 mars 2020

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