DANS LES REVUES
oFINANCES&DÉVELOPPEMENT..«Pour
réduirefortementles émissions degazàeffet de
serre,il estessentiel de voir les coûtssur le long
terme»;et,«pour lutter contreles inégalités du
XXIesiècle »,il faut commencer par le changement
climatique,affirme larevue duFonds monétaire
international. (Vol. 56, n° 4, septembre,trimestriel,
gratuit en ligne.–Washington, DC,États-Unis.)
oLEDÉBAT.. Déjà un article qui, comme au
siècle dernier,interroge:«La fin du siècle amé-
ricain?».Également au sommaire:lapolitique
et lereligieux en Chine;faut-ilavoir peur des
nouvellesroutes de la soie?(N° 208, janvier-
février,bimestriel, 21 euros.–Paris.)
oÉTUDES.. Une intéressantechronique de
l’évolution du commerce mondial de la mer ;
uneréflexion sur les solutions alternatives aux
abattoirs industriels;une analyse des métiers
du soin dans latourmente.(N° 4268,février,
mensuel, 12 euros.–Paris.)
oPOPULATION&AVENIR.. Migrations inter-
nationales:l’Inde compteplus de dix-sept
millionsd’émigrants,tandis que les États-Unis
accueillent plus de cinquantemillions de per-
sonnes, devantl’Allemagne etl’Arabie saoudite
(treize millions chacune). Un point sur la crois-
sance démographique del’Éthiopie (2,6%par
an). (N° 746, janvier-février,10euros.–Paris).
oTRAVAIL&SÉCURITÉ.. Lesaccidentstech-
nologiques en France ne cessentd’augmenter.
Ils s’élevaientà1112 en 2018, contre978 en
2017 et 827 en 2016. Larevue fait le point sur
la santéautravail dansl’industrie duverre.
(N° 812, janvier,mensuel,6euros.–Paris.)
oLESUTOPIQUES.. Larevue del’Union syn-
dicale Solidaires consacreundossieràla«pro-
tection sociale du XXIesiècle »,avec un décryp-
tage de ce qui existeetune seconde partie sur
la prospective.(N° 12, hiver,quadrimestriel,
8euros.–Paris.)
oSEPT.. Desreportages sur les cadeaux empoi-
sonnés issus del’extraction deressources de la
terre:uranium de Saint-Priest-la-Prugne en
France,orduGhana, calcaired’Égypte,charbon
d’Inde,lithiumd’Argentine,pétroled’Azerbaïdjan,
nickel del’Arctique russe.(N° 29, hiver,bimestriel,
19 euros.–Lausanne,Suisse.)
oDARD/DARD.. Cettenouvelle publication se
donne pour ambition de comprendrela«mutation
géologiqueetcivilisationnelle »de«l’anthropocène
et du capitalocène».Lepremier dossier est consa-
créàlamobilité,«creuset de la discrimination »,
avec desréflexions sur la place duvélo,de
l’avion, ou les inégalitésterritoriales. (N° 1,
automne,trimestriel, 19 euros.–Toulouse.)
oECOREV.. Untour du monde des luttes
écologistes et de leurs nombreux points de
convergence face à«l’avant-garde de la guerredu
capital contrelanature»,incarnée par MM. Donald
Tr ump et Jair Bolsonaro.(N° 48, hiver,semestriel,
12 euros.–Paris.)
oMOINS.. Un dossier sur lestechnologies
douces,réparables,résistantes et produites
dans des conditions socialement et écologique-
mentacceptables. (N° 45,février-mars,5francs
suisses.–Vevey,Suisse.)
oLAGRANDERELÈVE.. Une comparaison des
thèses communalistes de MurrayBookchin, mises
en pratique dans leRojava, en Calabreouen
Franche-Comté,et de celles de Jacques Duboin
en faveurd’une économie de partage.(N° 1213,
décembre,mensuel,3euros.–LeVésinet.)
oMÉDIACRITIQUES.. Une étude sur les jour-
nauxtélévisés de France2du5au31décem-
bre2019, pendant les grèvesdes transports.
Bilan:la«galèredes usagers»aaccaparé43%
dutemps consacréàlaréforme desretraites.
(N° 34, janvier-mars, trimestriel,4euros.–Paris.)
oL’ÂGE DEFAIRE.. Un dossier plonge dans
la signification sociale et politique destâches
ménagères et de leurrépartition dans les couples
et entreles classes sociales.L’ occasion de
rappeler que les (mauvaises) habitudes ont la
vie dureetquel’esclavage existeencore.
(N° 149,février,mensuel,2euros.–Peipin.)
oLAREVUE NOUVELLE.. Cettelivraison se
penche sur la façon dont les communautés
musulmanes de Belgique,confrontéesàla«mise
en acte violented’unelectureidéologiquedel’islam »,
continuentàvivreleurreligionaprèsles attentats
commis en 2014 et 2016 dans la capitale.
(N° 1/2020, janvier,huitnuméros par an,
12 euros.–Bruxelles, Belgique.)
oBOSTON REVIEW.. Selon la philosophe
Agnes Callard, on ne peut êtrebon dans un
monde mauvais, et la violence néed’une colère
fondée sur des bases justes est également juste.
Martha Nussbaum interroge la démarcherétri-
butive,etJudith Butler esquisse une morale de
la non-violence.(N° 13, 15,95 dollars.–Boston,
États-Unis.)
oDÉBORDEMENTS.. Premiernuméro«papier »
de cetterevue de cinéma jusqu’ici en ligne,qui
offreunentretienavec le cinéastePhilippe
Faucon et une longue étude du travail du scé-
naristeetproducteur David Simon(The Wire,
Treme).(N° 1, 2019, fréquence de parution non
précisée,23euros.–Lieu non précisé.)
Retrouvez, surnotresiteInternet ,
unesélection plus étofféederevues:
http://www.monde-diplomatique.fr/revues
CINÉMA
Bienvenue
àWakaliwood
LEMONDEdiplomatique–MARS 2020
27
EN2005,Feeling Struggle,de Hajj Ashraf
Ssemwogerere, qui narre le destind’une fillette volée
àses parents pour un sacrifice rituel, gagne le titre
de tout premier film ougandais. Dans ce pays, les
salles de cinéma se réduisentàunlocal quelconque,
des chaises, un écran de télévision et un magnétoscope;
mais, malgré le manque criant de moyens et d’infra-
structures, le«kinna-Uganda»(cinéma ougandais)
se développe. Sa reconnaissance reste cependant
confinée aux milieux les plus aisés:alors que près
de la moitié de la population survit en dessous du
seuil de pauvreté, les sujets«néoréalistes»prisés
des cinéastes locaux ne font guère recette auprès
d’un public qui cherche plutôtàs’évader de son
pénible quotidien.
Quelques années plus tôt, c’était justement dans
les «salles de cinéma»des villages et des bidonvilles
composant le quartier deWakaliga, au sud du centre-
ville de Kampala, que Robert Kizito, futur maître de
kung-fu, suivait passionnément les exploits de Chuck
Norris,Arnold Schwarzenegger,Bud Spencer, Roger
Moore, JackieChan, Jet Li et, bien sûr,Bruce Lee.
Des filmsmajoritairement américains ou hongkongais
qu’il racontait ensuiteàson petit frère, Isaac Godfrey
Geoffrey«IGG»Nabwana.Dès lors, celui-ci,bien
que n’ayant jamais vu de filmslui-même, nourritle
fervent désir d’en faire.
En 2005,à32ans, il fonde Ramon Film
Productions, une société ainsi nomméeenhommage
àses grands-mères Rachael et Monica, qui l’ont
élevé et protégé durant la guerre civile (1981-1986).
Après s’être fait la main avec des vidéoclips pour
musiciens locaux,«IGG»s’attaqueàdes longs-
métrages totalement différents de ce qui se tourne
dans les beaux quartiers. Le registre est nettement
moins sérieux:son tout premier film, par exemple,
My School Days,jamais sorti, mettait en scène un
vampireàMobylette.Alors que les langues officielles
du pays sont l’anglaisetsecondairement le swahili,
ses acteurs jouent dans un mélange d’anglaisetde
luganda, l’idiomeleplus parléenOuganda–cequi
ne peut qu’ajouter au mépris des élites.
Tous les dimanches,«IGG»rassemble ses amis
du club de kung-fu tenu par son frère afin de tourner,
sansautorisations... ni scénario préétabli. En 2009,
alors qu’une grève générale paralyse le pays, il
boucle en un mois (pour l’équivalent d’environ
150 euros)Who Killed Captain Alex?,le«premier
film d’action réalisé en Ougandapar des
Ougandais»:l’incorruptible capitaine Alex, fer de
lance de la lutte contre la Mafia duTigre, est mysté-
rieusement assassiné. Son frère, Bruce U,«du
temple ougandais de Shaolin»,chercheàlevenger...
Entr efusillades gore et techniques du«petit dragon»,
le film dépeint une police aussi incapable que
corrompue et des soldats ivrognes qui cherchent la
bagarre dans les bars. Alors que, sur le tournage –
discret, puisque non autorisé –, le chef (fictif) de la
police déclare :«Laville est sécurisée, les Ougandais
adorent la loi martiale»,les rues alentour sont
quadrillées par de vrais soldatsàlas uite de l’incendie
du commissariat deWakaliga par les émeutiers. La
réalité côtoie la fictionàquelques pâtés de maisons
–lef ilm finit d’ailleurs sur des images de véritables
manifestants réprimés au canonàeau.
Si le réalisateur dépeint une ambiance sociale
dramatique directement vécue–que ce soitàl’époque
d’Idi Amin Dada (au pouvoir de 1971à1979), à
celle de la guerre civile ou aujourd’hui –, l’humour
est omniprésent. Littéralement faits de bouts de ficelle
(les armes sont ingénieusement fabriquées avec
ferraille et tuyaux, des bouts de bois taillés en pointe
figurant une cartouchière...), ses films n’ont pourtant
rien àvoir avec le rire involontairement provoqué
par maintes sériesZd’action occidentales.«Waka-
(1) En fait, de simples CD gravés en encodage DivX.
(2) Interviewé par Skype le 19 octobre 2018,àl’issue de la
projection deBad Blackau cinéma Nova de Bruxelles.
(3) Près de 50%des Ougandais ont moins de 14 ans (source :
«CIA world factbook», http://www.cia.gov).
(4) Interview du 19 octobre 2018.
(5) Mis en ligne surYouTube en décembre 2019, mais également
disponible, avecWho Killed Captain Alex?,en double DVD-Blue-
Ray sur http://www.wakaliwood.com (avec des sous-titres en quarante
langues rédigés par des fans du monde entier... qui ont tous pris
quelques libertés amusantes avec les dialogues originaux).
*Artisan de la revueChériBibi,consacrée aux cultures populaires
(www.cheribibi.net).
PARDANIEL
PARIS-CLAVEL*
BENJI REID.«Going Home»(Rentrer chez soi), 2019.
liwood», le surnom adopté par Ramon Film
Productions,ne faitpas de «nanars».L’humoury
est volontaire,assuméet efficace.
L’investissementdes acteursest total. Ils créent
leurs dialogues,leur maquillage, leurs costumes,
préparentles repascollectifset récupèrentun pour-
centage sur les DVD (1), qu’ilsvendenteux-mêmes
au porte-à-porte dans la semainequi suit la sortie
du film–au-delà,le piratage anéantit toutespoir
de bénéficessupplémentaires.Même s’ils viennent
de toutle pays et,fait d’importance, de toutes les
tribus (l’Ouganda en compteplus d’unecinquantaine),
la plupartsont deWakaligamême.«Tous mes
voisins sont acteurs,àprésent!»,lanceen souriant
«IGG»(2).«Enfait, on n’a pascherchéde lieux
de tournage,on atourné làoù on agrandi.Donc,
avecles gens duquartier.»
Le décordéterminel’action–que l’équipe
improviselargement–etl es tournagesse transforment
en un théâtrede rue qui attireles curieux...et suscite
des vocations.Au premier rang,les enfants.«Tous
les mômes d’iciont grandiet ont appris en nous
regardant fairedes films, donc,àprésent,ils veulent
jouerdedans!Tous partagentnotreamour du
cinéma»,se réjouit le réalisateurautodidacte.Ses
films leuroffrentd’ailleurs–demêmequ’aux
femmes–des rôles depremier plan,au cœurde
l’action.Les membresde l’équipe suivent les cours
de kung-fudispensés quotidiennement devantla
demeuredu réalisateur.Enplus de servirde studio
de tournage et demontage, lapetitemaisonen
briquesd’«IGG»etdeson épouse,Harriet,assistante-
réalisatrice, héberge une quinzained’enfants-acteurs,
les «Waka Starz».«Soixante-dix pourcentde la
population ougandaiseest mineure(3),poursuit le
réalisateur.Nouscomptonsdonc beaucoupsur les
Waka Starz pourfairepasser notremessage, carles
jeunes peuventplusfacilement s’identifieràeux
que s’il s’agissait d’acteursplus âgés.»
LEcinéma,art collectif,est affaired’inventions
depuis plus d’unsiècle.Wakaliwoodapour sa part
inventé levidéo-jockey(VJ), qui,armé d’un micro,
double le film durant la projection.«IGG»précise :
«Les films quipassaient dansles années 1980 étaient
en chinois ou en anglais, sauf qu’onne parlaitpas
ces langues!Onaurait eu besoin de sous-titres...
C’est un de mes camarades d’école,VJ Kiwa, quia
le premiereu l’idéede lesdoubler en direct.On a
doncappliquéça ànos productions, pourqu’on
puisse mieuxles suivre.Et ça apporte une touche
d’humour,car lesVJ ne font pas quetraduire:ils
commententetfont des blagues,rendantle film
encoreplus intéressant.Ici, lesgens sont habituésà
ce procédé. Onavuque ça fonctionnaitégalement
très bien auprès du publicàl’étranger.Çaépice le
film,et j’aimeraisrépandrelapratiqueàtraversle
monde.»Il inclutdonc la voix offdeson vidéo-
jockeyofficiel,VJ Emmie, dans sesDVD.Ironie
garantie. Par exemple, lors d’unescène où desmafieux
surarméss’avancent au ralenti dans leplus pur style
hollywoodien,le VJprécise :«Ils marchent au
ralenti... parce qu’ilspensent au ralenti.»
Wakaliwood rencontreun vrai succès, mais doit
faire faceàune montagned’obstacles.Àcommencer
par les conditions de vie dans un bidonville où
violenceet misère sont uneréalité quotidienne.De
nombreuses morts sont survenues au sein de l’équipe.
Plus trivialement,les fréquentes coupuresd’électricité
ont des conséquencesfâcheuses:ainsi, le premier
disque dur bricolé par le réalisateuragrillé, emportant
une dizaine de ses premiers films(«IGG», seul réali-
sateurdel’entreprise, en a,àcejour,tourné plus
d’une quarantaine).Who Killed CaptainAlex?n’a
pu être sauvé qu’à partird’une copie.C’est pourtant
sa bande-annonce de quatre-vingt-dixsecondes, télé-
chargée au prix de moult efforts surYouTube en
2011, qui enflamma Internet, cumulant plus d’un
million de vues en quelquesjours.
Cette courte vidéo qui fit découvrir l’existence de
Wakaliwood hors des quartiers populaires du pays a
EnOuganda,dansunquartierpauvredeKampala,
unréalisateurautodidacteinventeuncinémabricolé
etimaginatif.Faitsdeboutsdeficelleetd’humour,sesfilms,
auxquelsconcourentvoisinsetenfants,réconcilientaspiration
àlajusticesocialeetdivertissement,fantaisie
débridéeetsensdel’observationdocumentaire.
égalementpoussél’AméricainAlanHofmanis,cinéphile
curieuxenpleinerupturesentimentale,àtoutquitter
pours’installerenOuganda.Intégrantl’équipe,illui
aapportésaconnaissancedesréseauxsociaux,lançant
unecampagnedefinancementqui,avecunobjectif
affichéde 160 dollars(1 15 euros),enarapporté
13 000,aussitôtinvestisdansunecaméra,dansla
constructiond’unhélicoptèreenferrailleetdansdes
soinsmédico-dentairespourlesmembresdustudioet
leursfamilles.Danslafoulée,Hofmanisestdevenu
acteurpourleprodigieuxBadBlack,tournéentre
2011 et2015.CequiapermisaufacétieuxVJEmmie
d’ajouter,surlaversiondeWhoKilledCaptainAlex?
restauréeen2013,l’annoncesuivante:«Sivousaimez
CaptainAlex,préparez-vouspourBadBlack:ily
auradesBlancsquisefonttaperdessus!»
AMBASSADEURdeWakaliwoodàl’étranger,
Hofmanisn’apasétéchoquédevoirlesfilms
d’actionaméricainstypiquesdesannées1970- 1980
êtrenonpascopiés,maisdétournés.«Ici,ilsles
ontperçusd’unefaçontrèsdifférentedelamienne,
expliquelenatifdeLongIsland(4).Maisnous
sommesconnectésgrâceàtouscesacteurscomme
ArnoldSchwarzenegger,ChuckNorrisouJackie
Chan,mêmes’ilsnesontpasforcémentissusdes
mêmesculturesquelesnôtres.Onpeutêtreun
enfantafricainets’identifieràBruceLee,comme
touslesmômes.»S’inspirantnotammentducinéma
hollywoodiendel’èreReagan(ouplutôtdesrécits
quesonfrèreenfaisait),«IGG»leréinventeavec
unpropospolitiquediamétralementopposé.
Sortien2016,BadBlack(5)racontelavengeance
d’unejeunefemmemeurtriedevenuecheffedegang,
etlatransformationd’undocteuraméricainen
Schwarzeneggerougandaissousl’égided’unmaître
kung-fuâgéde 8 ans.Pêle-mêle,lefilmdénoncela
traitedesenfantsdesrues,lesortdesmèrescéliba-
taires,lemariageforcé,lepaternalisme,l’inacces-
sibilitédessoinsmédicaux,lagentrification,lefossé
entrerichesetpauvres...Maîtriséjusquedansses
momentslesplusfous,BadBlacks’avèreaussi
haletantqu’hilarant.Unmélangedesgenresquia
dequoidéstabiliserlespectateuroccidental.Mais,
pourleréalisateur,«lavraievieestunmélangede
comédie,d’actionetdedrame».
Critiquéparlesinstancesculturellesougandaises
pourses«excès»sanglantsetl’imagequ’ilmontre
desonpays,«IGG»opposesaviolencegrand-
guignolesqueàcelledelatélévisionet,surtout,àla
misèreréelledesbidonvillesdontsoncinémaest
directementissu.«Mesfilmsportentunmessage,
carilsévoquentlaviedespauvresdughetto,des
taudisdeKampala.Onessayedemontreràtous–et
surtoutaugouvernement–qu’ilfautarrêterdese
préoccuperuniquementdusortdesplusriches.C’est
pourçaqu’onparledesenfants,quisontterriblement
maltraitésdanslebidonville.Voilàpourquoimes
filmsdoiventaussiavoircecôtéréaliste.»
ÀWakaliwood,leseptièmeartretrouveses
racinespopulaires,réconcilianthumouretdrame,
justicesocialeetdivertissementspectaculaire,imagi-
nationoutrancièreetsensdel’observationdocu-
mentaire.Évidemment,untelcinémad’artisanface
aucinémaindustriel,c’estunpeulepotdeterre
contrelepot-de-vin.CommesiGeorgesMéliès
affrontaitGeorgeLucas...Oronestendroitde
penserque,enmatièred’originalité,àl’empireDisney
maîtreYodaauraitpréférélarébelliondeWakaliga.
©B
ENJI REIK
-C
OURTESY OCTOBER GALLER
Y,
LO
NDRES.