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Olaf Scholz, le ministre des Finances allemand, n’est pas homme
à perdre son sang-froid. Pho to Stefan Boness/Ipon/Sipa
« La crise pourrait
conduire à l’abandon
du dogme du zéro déficit »
Propos recueillis par
N. Re.
P
rofesseur d’économie à
l’université Ludwig-
Maximilians de Munich,
le président de l’IfO, Clément
Fuest, juge une récession quasi
inéluctable en Allemagne.
Le gouvernement allemand a
annoncé un ensemble de mesu-
res pour soutenir l’économie :
les jugez-vous suffisantes?
L’extension de l’aide au chômage
partiel est la bonne chose à faire.
D’autres mesures doivent suivre,
mais e n voulant consulter les syndi-
cats et les employeurs avant d’annon-
cer d’autres détails, le gouverne-
ment adopte la bonne approche.
Une récession est-elle
inévitable en Allemagne?
C’est très probable. Pour l’éviter,
il faudrait que l’épidémie soit ter-
minée en quelques semaines. Je
crains que ce ne soit pas réaliste.
Le coronavirus contribue
aux difficultés, mais le modèle
économique du pays n’est-il
pas lui-même obsolète?
Je n e le pense pas, non. L’Allemagne
a certes des problèmes et elle doit
s’adapter, surtout dans l’industrie
automobile. Cette dernière doit
maîtriser le passage à la voiture
électrique et à l’hydrogène. Mais
le modèle économique allemand
compte aussi un grand nombre de
« champions cachés », des entrepri-
ses très prospères et productives
qui continueront à remporter des
succès. L a forte intégration interna-
tionale de l’économie allemande
signifie qu’elle est très sensible aux
crises internationales, mais elle lui
assure aussi une grande prospérité.
La politique financière très
restrictive de l’Allemagne est-
elle toujours justifiée ou faut-il
abandonner l’objectif d’un
budget strictement à l’équilibre,
le fameux « schwarze Null »?
Il n’y a pas de politique financière
restrictive outre-Rhin, les dépenses
augmentent plus vite que dans le
reste de l’Europe depuis des années.
La baisse des taux d’intérêt et le
niveau élevé de l’emploi rendent
cette équation possible. La crise
pourrait cependant changer la
donne et conduire à l’abandon du
« schwarze Null ». Ce ne serait pas
un problème, car ce dogme n’est
pas une fin en soi.
La France appelle à un plan
européen de relance économi-
que : est-ce le bon niveau de
réponse? Que peut faire l’UE?
Les instruments déterminants
comme l’indemnisation du chô-
mage partiel ou le soutien aux liqui-
dités des entreprises se trouvent
actuellement au niveau national. Il
est cependant important que les
Etats membres s’accordent et coor-
donnent leurs politiques dans un
cadre européen. En particulier
pour les médicaments, le matériel
et le personnel médical : l’heure est
à la solidarité européenne, et non à
l’isolement national.n
CLEMENS FUEST
Président
de l’institut IfO
« La forte
intégration
internationale
de l’économie
allemande signifie
qu’elle est très
sensible aux crises
internationales. »
L’Allemagne ressort
ses recettes de 2008
Ni non Renaud
@NinonRenaud
— Correspondante à Berlin
Originaire d e Hambourg, le ministre
des Finances allemand, Olaf Scholz,
n’est pas homme à perdre son sang-
froid. La chancelière Angela Merkel
non plus, dont les quatorze ans de
règne ont été marqués par la crise
financière et celle des dettes souve-
raines. Malgré la panique qui a
gagné les marchés avec l’accéléra-
tion de la propagation du coronavi-
rus en Europe, le gouvernement
allemand reste donc sourd aux sirè-
nes de l’endettement. Plutôt qu’un
plan de relance que l’UE appelle de
ses vœux, il applique les recettes
qui ont fait leurs preuves en 2008.
Facilités de crédit, cautions,
reports d’impôts : « Le gouverne-
ment fédéral et ceux des Länder agis-
sent de concert, sont bien préparés
et déterminés à agir ensemble à tout
moment et à compléter si nécessaire
les instruments de liquidité exis-
tants » , a martelé mardi le ministre
de l’Economie, Peter Altmaier, lors
d’une rencontre avec ses homolo-
gues régionaux. Pour éviter toute
faillite d’entreprise affectée par une
chute d’activité soudaine, la chan-
celière réunira dans les prochains
jours les ministères c oncernés et les
représentants des organisations
professionnelles et des syndicats.
26 milliards de réserves
Dans la même logique, le gouverne-
ment doit adopter ce mercredi en
Conseil des ministres son projet de
loi « travail de demain », dont la lec-
ture au Bundestag sera accélérée
pour permettre une entrée en
vigueur dès avril. Ce texte vise à pré-
venir les pertes d’emplois dans les
entreprises touchées par les chan-
gements structurels en promou-
vant la formation professionnelle.
La survenue du coronavirus et
les chutes d’activité qui menacent
lui ont donné un caractère
d’urgence. Le volet sur l’indemnisa-
tion du chômage partiel que pré-
voyait ce texte a ainsi été renforcé.
L’objectif est d’en faciliter le recours
dans les secteurs les plus touchés.
Le plancher d’éligibilité est passé
de 30 % à 10 % de la masse salariale
affectée par une baisse d’activité.
L’allocation qui couvre 60 % du
salaire net passera en outre de 12 à
24 mois tandis que les cotisations
sociales seront aussi assumées par
l’Agence fédérale pour l’emploi.
Celle-ci dispose de 26 milliards
d’euros de réserves financières, un
matelas à comparer avec les 10 mil-
liards utilisés en 2008 et 2009 pour
stabiliser l’emploi malgré une baisse
de 6 % du PIB enregistrée en 200 9.
Ce scénario catastrophe semble
lointain. L’exécutif se sent en outre
conforté dans son approche prag-
matique et mesurée par le rapport
sur la soutenabilité des finances
publiques, présenté ce mercredi en
Conseil des ministres. « Les finances
publiques et le système de Sécurité
sociale allemands sont dans une
bien meilleure situation qu’il y a quel-
ques années [...]. Le présent rapport
encourage le ministère à poursuivre
et développer sa politique budgétaire
actuelle axée sur l’investissement » ,
conclut le résumé de ce document
préparé par le ministère des Finan-
ces une fois par législature.
Dans le pire des c as, le taux
d’endettement de l’Allemagne ne
dépassera 60 % du PIB qu’e n... 2040,
soit la moitié du niveau prévu dans
le précédent rapport en 2011. Un peu
d’endettement à court terme ne nui-
rait pas, pourrait-on conclure. Mais
l’Allemagne craint plus que tout les
conséquences de son vieillissement
démographique sur la pérennité de
ce scénario. « La marge budgétaire
doit continuer à être utilisée de
manière cohérente pour renforcer
les systèmes sociaux et investir dans
l’avenir » , conclut le rapport.n
lFace à la menace de panne
économique, Berlin se refuse à céder
aux sirènes d’un plan de relance.
lLe gouvernement va faciliter
le chômage partiel et mobiliser
des liquidités pour les entreprises.