Les Echos - 11.03.2020

Les Echos Mercredi 11 mars 2020 FINANCE & MARCHES// 31

d’At ofina et chargé de mission

auprès du président, avant de

devenir directeur de la divi-

sion thiochimie et chimie fine

en 2003. Il est ensuite devenu

directeur général, chargé des

pôles coating solutions et

spécialités industrielles à la

création d’A rkema. Il préside,

par ailleurs, l’European Petro-

chemical Association depuis

2017.

ARKEMA

Marc Schuller

est nommé chief operating

officer.

Marc Schuller, 59 ans,

diplômé de l’Essec, fut direc-

teur commercial pétrochimie-

fluides spéciaux de Total, puis

directeur pétrochimie de

TotalFina. En 2000, il a été

nommé directeur de l’entité

butadiène-aromatiques

PORTRAIT

par Henri de Lestapis

@Henridelestapis

Stéphane Bajenoff

fait marcher

Le Soulor

C’est l’histoire d’une révélation. D’un coup de foudre

même. Entre un entrepreneur et un petit atelier pous-

siéreux de fabrication de chaussures de montagne en

cuir, bien caché dans la ville de Pontacq, sur les pre-

miers contreforts des Pyrénées.

Ancien directeur de la filière golf des magasins

Decathlon d’A quitaine, Stéphane Bajenoff a renoncé à

une carrière confortable p our reprendre c ette entreprise

créée en 1924, qui s’apprêtait à fermer définitivement il y

a quatre ans. Venu présenter ses créations au dernier

Salon de l’agriculture de Paris, où elles ont rencontré un

joli succès, l’entrepreneur confie : « J’ai découvert l’atelier

un p eu par hasard. Il n’y avait plus que Robert C astaing, un

seul ouvrier, derrière une machine antédiluvienne. Je l’ai

regardé travailler. Il faisait un cousu norvégien admirable,

à la main. J’ai compris qu’il y avait là une pépite. »

L’atelier confectionne des chaussures pour les ber-

gers et les randonneurs. Des modèles à l’ancienne

comme on n’en fait plus. Solides. Epais. Taillés pour la

vie. D’un design d’autant plus indémodable en ce début

de XXIe siècle que le besoin de produits durables,

authentiques et made in France fait un retour en force.

« Lorsque j’ai appris que Joseph Paradis-Pomiès, le diri-

geant de 71 ans, allait fermer sans avoir de repreneur, je

n’ai pas dormi de la nuit. Je n e pouvais pas laisser perdre ce

savoir-faire » explique Stéphane Bajenoff, tout sourire.

Pour relancer l’atelier, rebaptisé « Le Soulor » en

hommage à un col des Pyrénées béarnaises, il a joué sur

tous les tableaux. Il a injecté ses économies tout

d’abord ; puis a communiqué via les réseaux sociaux et

créé un site Internet. Pour aider Robert, il a embauché

Hélène A rnault, médaillée de l’ordre d u mérite pour son

savoir-faire en travail du cuir. Au b out d’un an, alors que

les finances de l’atelier n’étaient pas au mieux, Stéphane

Bajenoff a été rejoint par Philippe Carrouché, un origi-

naire du pays rencontré sur une foire locale. Ancien

directeur d’une usine d’un groupe industriel de chimie

et globe-trotteur averti, il a lui aussi été séduit par Le

Soulor e t y a placé s es billes. « J’avais envie de participer à

quelque chose qui ait du sens, dit-il. Relancer cette entre-

prise de ma région et revenir m’y installer en avait un ».

Les deux compères n’ont pas fait appel aux banques,

mais ont réussi à lever 200.000 euros en « love

money ». « Cette année, nous arrivons enfin à l’équili-

bre », confie Stéphane Bajenoff. Pour développer Le

Soulor, qui r éalise 405.000 euros de chiffre d ’affaires, les

dirigeants ont encore embauché. Une douzaine de per-

sonnes y travaillent, autour de machines rénovées. La

production est passée de 300 à 3.000 chaussures

annuelles et la demande augmente. Il faut attendre

deux mois pour obtenir une paire.

Au catalogue du Vieux Campeur

La marque a étoffé son catalogue en se lançant dans la

production de chaussures citadines. Pour cela, les entre-

preneurs utilisent de nouvelles matières, comme la

laine, achetée chez Laulhère, une enseigne locale bien

connue pour ses fabrications de bérets. « Nous ne lâche-

rons jamais les gammes “montagne”, qui représentent

50 % des ventes », assure Philippe Carrouché. Des modè-

les se sont envolés vers la Chine, le Japon, le Canada. Côté

cinéma, Jean Reno ou encore Jean Dujardin, venus tour-

ner dans le Béarn, ont adopté des brodequins Le Soulor.

A Paris, l’enseigne Le Vieux Campeur les a ajoutés à

son catalogue et va les vendre sur son corner du maga-

sin Printemps. « C’est u ne marque à laquelle je crois beau-

coup, confie Olivier Dessault, responsable des achats de

l’enseigne, bien consommer, c’est consommer ce type de

produit, de matière noble et que l’on peut garder des

années. » La petite marque a tant et si bien fait parler

d’elle q u’elle a aussi été distribuée à la boutique de l’hôtel

du Crillon, où un émir du Qatar en a acheté une quin-

zaine de paires, pour sa famille.n

DR

fr

carnet

ENTREPRISES

UBISOFT

Marie-Sophie de Waubert

est nommée directrice générale

d’Ubisoft Paris.

Marie-Sophie de Waubert,

42 ans, diplômée de l’IEP et de

l’EM Lyon, est entrée dans le

groupe il y a plus de vingt ans.

Elle était dernièrement vice-

présidente des affaires publi-

ques chez Ubisoft. VERSPIEREN

Aziz Nacer

David De Lemos

sont nommés, respectivement,

directeur délégué des

assurances de personnes,

et directeur commercial France

assurances de personnes.

Aziz Nacer, 43 ans, diplômé de

l’école Sup de vente, a travaillé

chez GAN Assurances et Mer-

cer. En poste chez Verspieren

depuis 2012, il a été consultant

senior grands comptes à la

direction des assurances de per-

sonnes, puis directeur adjoint

du département grandes entre-

prises. En 2015, il était devenu

directeur grandes entreprises et

directeur adjoint de la direction

des assurances de personnes.

David De Lemos, 43 ans, titu-

laire d’un master commerce

de l’école Sup de vente, a

d’abord officié chez GAN

Assurances, groupe Malakoff

et Humanis. C’est en 2015 qu’il

a intégré les équipes de la

direction des assurances de

personnes de Verspieren.

Récemment, il était directeur

adjoint du département gran-

des entreprises des assuran-

ces de personnes.

BMW

Guillaume de Sazilly

est nommé directeur du

département Mini France.

Il siégera au comité exécutif

du groupe en France.

Guillaume de Sazilly, 39 ans,

diplômé de l’ESCP Business

School, a démarré chez BMW

Group France en 2004. I l a tra-

vaillé pour Connaissance du

Monde en 2009, puis pour

l’Eclat de Verre aux Etats-

Unis. De retour en France en

2013, il a pris la responsabilité

des produits financiers Mini

chez BMW Finance avant de

devenir directeur marketing

de BMW Motorrad, puis

responsable du franchising et

de l’expérience client BMW et

Mini.

dement vers ces actifs dits « réels »,

ceux-ci ont en plus l’avantage

d’offrir aux gérants des commis-

sions élevées. Ils représentent

d’ores et déjà environ la moitié du

résultat opérationnel d’A XA IM et

une majorité de sa collecte nette.

Po ursuivre les efforts

sur les coûts

Av ec cette nouvelle organisation,

Gérald Harlin imprime sa marque.

L’ex-directeur financier d’A XA a été

nommé en octobre a lors qu’il devait

partir en retraite pour relancer

cette filiale, dont le résultat opéra-

tionnel a baissé de 3 % l’an dernier

(à 2 64 millions d’euros). Pesant r ela-

tivement peu dans le résultat opéra-

tionnel du groupe, AXA IM a été

régulièrement l’o bjet de rumeurs

de rapprochement avec des con-

currents, mais les dirigeants du

groupe insistent désormais sur sa

dimension « stratégique ».

« On a aujourd’hui la taille criti-

que pour prospérer », estime Gérald

Harlin. « La question n’est absolu-

ment pas “q uelle ligne d’activité

céder ?” mais “c omment nous déve-

lopper à partir de ce qu’on a ?” » ,

assène le dirigeant, glissant qu’il

restera le temps qu’il faudra.

Le développement de la gestion

pour compte de tiers est une prio-

rité, par exemple via des partena-

riats avec de grandes banques.

Désormais épaulé par trois lieute-

nants, avec Isabelle Scemama,

Hans S toter (à la tête des a ctifs tradi-

tionnels) et Godefroy de Colombe

(directeur des opérations), Gérald

Harlin détaillera ses objectifs de

croissance dans un nouveau plan

stratégique au second semestre.

Le gestionnaire d’actifs va par

ailleurs poursuivre ses efforts sur

les coûts. L’an dernier, il affichait un

coefficient d’exploitation de 72 %,

largement supérieur à celui de ses

grands rivaux comme Amundi ou

Natixis IM. « Le plan aura pour

objectif d’aller au-dessous de 70 %

sur les quelque trois ans qui vien-

nent » , assure Gérald Harlin. Cela

passera notamment par une ratio-

nalisation de la gamme de produits,

celle des services informatiques et

une plus grande mutualisation de

la recherche. AXA IM a supprimé

210 postes depuis 2018.

« Aujourd’hui, l’objectif n’est pas de

baisser les effectifs, mais de se posi-

tionner pour se développer sur les

bons marchés et avec les bons pro-

duits », assure Gérald Harlin.n

la cinquième au niveau mondial.

Elle est placée sous la direction d’Isa-

belle Scemama et bénéficiera de ses

propres forces de vente. « Les équi-

pes vont aller beaucoup plus vite pour

répondre aux besoins des clients.

Nous pensons que le temps de mise

sur le marché est essentiel » , déclare

aux « Echos » Gérald Harlin, le pré-

sident exécutif d’A XA IM.

AXA IM compte sur les investis-

sements alternatifs pour s’imposer

sur un marché de plus en plus com-

pétitif. Alors que les taux bas pous-

sent les investisseurs en mal de ren-

Avec cette nouvelle organisation, Gérald Harlin, le président exécutif d’AXA IM, imprime sa marque.

Phot o Thibault Camus/AP/Sipa

Solenn Poullennec

@SolennMorgan

Bastien Bouchaud

@BastienBouchaud

AXA IM se met en ordre de marche

pour se renforcer dans la gestion

d’actifs alternatifs. La filiale de

l’assureur français, troisième

gérant européen avec plus de

800 milliards d’euros d’encours, a

annoncé mardi la création d’une

nouvelle entité opérationnelle con-

sacrée aux investissements dans

l’immobilier, les infrastructures, la

dette privée, les financements

structurés, et les produits et servi-

ces dédiés aux hedge funds.

Baptisée « AXA IM Alts », la struc-

ture chapeautant 137 milliards

d’euros d’encours se veut la plus

importante de ce type en Europe et

GESTION D’ACTIFS

La filiale de l’assureur

crée une entité opéra-

tionnelle consacrée

aux investissements

alternatifs avec sa

propre force de vente.

AXA IM lance sa réorganisation

,

Envoyez vos nominations à

[email protected]

+

Ils sont nés

un 11 mars

• Laure Adler,
  journaliste, biographe,
  70 ans.


• Karine Berger,^
  économiste, ex-député
  des Hautes-Alpes,
  47 ans.


• Frédéric Biousse,^
  cofondateur d’Experienced
  Capital et des Domaines
  de Fontenille, 51 ans.


• Gilbert Costes,^
  codirigeant du groupe
  du même nom,
  71 ans.


• Didier Drogba,^
  footballeur, 42 ans.


• Henri Guaino, e^ x-député
  des Yvelines, ancien conseiller
  de Nicolas Sarkozy,
  63 ans.


• Nina Hagen,
  chanteuse, 65 ans.


• Bernard Fontana,^
  CEO de Framatome,
  59 ans.


• Fabrice Fries,^
  PDG de l’A FP, 60 ans.


• Hervé Gastinel,^
  ex-président du directoire
  du groupe B eneteau,
  54 ans.


• Hiroshi Mikitani,^
  PDG du groupe Rakuten,
  55 ans.


• Keith Rupert Murdoch,^
  actionnaire majoritaire
  de News Corp., 89 ans.


• Bruno Podalydès,^
  scénariste, réalisateur
  et acteur, 59 ans.


• Christopher Rice,^
  écrivain, 42 ans.


• Philippe Wahl, P^ DG^
  du groupe La Poste, 64 ans.

SERVICE ABONNEMENTS LES ECHOS 4,rue deMouchy60438 NoaillesCedex. Tél. :0170376136dulundi auvendredide9hà18h. IMPRESSION L’Imprimerie (Tremblay-en-France),MidiLibre(Montpellier). TIRAGE DU 10 MARS 2020 : 83.214 exemplaires. Origine du papier:Belgique.Taux de fibresrecyclées:100%.

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