Coup de Pouce - (03)March 2020

(Comicgek) #1
PHOTO: GETTY IMAGES/E.

Seule contre le monde
La réaction de l’employeur est essentielle pour
soulager la détresse des victimes.
«Mon supérieur immédiat voyait la situation,
mais il ne faisait rien, déplore Valérie. Même chose
pour mes collègues. Plusieurs avaient cessé de me
parler par crainte de représailles. Ils avaient peur
des excès de colère de mon agresseur.»
C’est finalement un autre gestionnaire qui,
devant la détresse de la jeune femme, a alerté les
ressources humaines. Devant les accusations, le
tortionnaire a remis sa démission, enragé. Le len-
demain, il avait changé d’idée, mais l’entreprise
avait déjà accepté sa démission.
«Il est parti après m’avoir engueulée une der-
nière fois», se souvient Valérie.

Sauver sa peau
Les témoignages et les courriels constituent des
preuves solides pour appuyer la parole des vic-
times. Mais au-delà d’un dossier en béton armé, il
faut surtout une bonne dose de confiance pour
dénoncer. De la confiance en soi, bien sûr, mais
aussi en l’employeur.
«Dénoncer n’est pas toujours la bonne solution,
indique la psychologue. Il faut tenir compte du
contexte professionnel et des limites de la victime.
Parfois, je recommande de porter plainte, parfois,
je conseille plutôt l’arrêt de travail. Si la victime
traverse déjà son lot d’épreuves personnelles, par
exemple, il vaut mieux sauver sa peau et déguerpir
au plus vite.»
Dans le même ordre d’idées, si le harceleur est
repentant et que ses intentions n’étaient pas mau-
vaises, la médiation peut être une solution intéres-
sante. Toutefois, si l’on soupçonne que l’agresseur
est un pervers narcissique qui risque d’en profiter
pour étendre son territoire, la médiation devient
alors une option dangereuse. Il n’existe pas de re-
cette magique, si ce n’est de mettre les besoins de
la victime en première ligne.
«Je n’aimais pas particulièrement ce collègue, ce
n’était pas un ami, explique Valérie. Mais il a quand
même réussi à me rendre vulnérable, à me jouer
dans la tête. J’ai du mal à m’en remettre. Je suis
heureuse que cet épisode soit derrière moi.» •

Le harcèlement moral


ou psychologique peut


s’exprimer entre collègues,


entre un supérieur et son


employé ou même entre un


client et un fournisseur.


Le harcèlement sexuel


est une forme de


harcèlement moral.


ET MAINTENANT,
ON FAIT QUOI?

/// On tente de régler la situation par nous-même.
/// On en parle avec notre supérieur.

/// (^) On suit le processus de plainte prévu par
la politique de prévention du harcèlement
de notre employeur.
/// (^) On consulte les ressources humaines.
/// (^) On fait appel à notre représentant syndical.
/// On obtient les conseils juridiques d’un
professionnel du droit.
/// (^) On dépose une plainte pour harcèlement moral
ou sexuel d’une des façons suivantes:



^ Si l’on est syndiquée, on vérifie ce qui est
prévu dans la convention collective.
^ Si l’on est une employée du gouvernement,
on s’adresse à la Commission de la fonction
publique.
^ Si l’on est employée ou cadre, on s’adresse
à la Commission des normes, de l’équité,
de la santé et de la sécurité du travail.
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MARS 2020
Ma vie TRAVAIL
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