ILLUSTRATIONS: EMMA.
Des princes pas si
charmants et autres
illusions à dissiper
ensemble d’Emma,
Éditions Massot,
111 pages, 29,95 $.UNE HISTOIRE DE GENRE?
On ne se le cachera pas, la charge mentale est
largement l’affaire des femmes. Plusieurs
études, dont le rapport Les femmes et le travail
rémunéré publié par Statistique Canada en 2017,
le montrent: les femmes occupent plus d’em-
plois à temps partiel (18,9 % des femmes contre
5,5 % des hommes), elles s’absentent davantage
du travail (30 % des femmes contre 23,9 % des
hommes) et elles le font surtout pour des motifs
extérieurs à elles-mêmes, le premier étant des
raisons familiales (47,9 % des femmes contre
27,6 % des hommes).
Les femmes ont envahi le marché du travail
massivement dans les années 1970; aujourd’hui,
78,6 % des mères québécoises occupent un em-
ploi, selon une étude de l’Institut de la statis-
tique du Québec datant de 2017. Un grand
nombre d’entre elles ont conservé toute la ges-
tion de la sphère privée, si bien qu’elles se re-
trouvent épuisées, à bout, dépassées. Selon un
rapport récent de l’Observatoire des tout-petits
(novembre 2019), 39 % des mères d’enfants de
6 mois à 5 ans ont un niveau élevé de stress lié à
la conciliation travail-famille, comparativement
à 23 % des pères. »»Sophia | 43 ans, mère de
trois fillettes de 6, 4 et 2 ans« J’ai été échaudée dans une union
précédente qui s’est mal terminée. Je
voulais être sûre de savoir comment
il voyait les choses, concrètement,
de façon qualifiable et quantifiable.»Sophia a longuement discuté de sa vision des
choses avec son nouveau conjoint avant de
fonder une famille. Elle a été jusqu’à négocier
avec lui et lui faire signer une entente! Puisque le
salaire de son conjoint était beaucoup plus élevé
que le sien et qu’elle souhaitait rester à la maison
pour assumer la charge et les tâches liées à la
famille, Sophia reçoit maintenant un salaire de la
part de son conjoint. Comment le montant a-t-il
été déterminé? «En fonction de ce que ça lui
coûterait si je n’étais pas là pour faire tout ce que
je fais, à la hauteur de ses revenus», précise-t-elle.
Cet argent, elle s’en sert entre autres pour investir
et «se faire un coussin de sécurité». «Je sais que
ce n’est pas à la portée de tout le monde, mais
c’est une solution adaptable. Moi, en tout cas, ça
m’apaise. Je ne me sens pas frustrée, parce que
mon travail est reconnu et valorisé.»| 49
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