Coup de Pouce - (09)September 2020

(Comicgek) #1

Ma vie | PERSO |


Telle une éclaircie, une idée a fait son che-
min: ce chaton tout roux, aperçu au détour
d’un moment d’égarement sur un réseau
social, j’allais l’adopter. Je prendrais soin de
cette boule de poils maladroite et timide, et
elle prendrait soin de mon cœur affligé.
Marie-Eve Arsenault, 43 ans, a eu le même
élan lorsqu’elle s’est séparée du père de ses
enfants, mettant un terme à une relation de
17 ans. «Tout à coup, je me retrouvais seule
une semaine sur deux, nous confie-t-elle.
J’avais besoin d’un peu de présence, d’un
peu d’action...»

souffrance, qu’elle soit mentale, physique ou
sociale. «De plus en plus, des études montrent
la dimension affective du toucher, ajoute la
Dre Kilsdonk, et pas seulement entre humains,
avec un animal aussi.»
Voilà sans doute pourquoi, en flattant mon
chaton (prénommé Mustang en raison de son
ronronnement puissant), j’étais aussi gaga
que lui. À bien y penser, qui fait le plus de bien
à qui? «Notre tension artérielle baisse, les
hormones de relaxation se mettent de la par-
tie, et cela nous amène à vivre le moment
présent», poursuit la vétérinaire. Parmi les
autres bienfaits prouvés
par la recherche, il y a la
réduction du risque de
problèmes cardiovascu-
laires, l’atténuation du
stress, de la dépression,
de l’isolement, de l’an-
xiété et du sentiment de
solitude.
Toutefois, la vétéri-
naire prévient que l’har-
monie entre le maître et
l’animal n’est pas garan-
tie: la relation peut
tourner mal si les be-
soins des deux parties
ne sont pas comblés. «Un animal insatisfait
peut avoir des problèmes de comportement»,
indique celle qui a deux caniches royaux.
«Dans le pire des cas, cela peut mener à
l’abandon.» Elle ajoute qu’une personne qui
adopte un animal dans une période de cha-
grin ne doit pas oublier qu’une fois le mo-
ment difficile passé, son chat ou son chien
sera encore là, qu’elle devra répondre à ses
besoins pendant 12, 15 ans, et parfois plus.
Heureusement, la plupart du temps, les
adoptions représentent le début d’une belle
et longue relation de complicité et... d’amour.
C’est en tout cas ce qui se passe pour Mustang
et moi. Deux ans plus tard, nous vivons tou-
jours notre lune de miel. J’oublie mes petits
tracas du quotidien lorsqu’il réclame avec
insistance ses câlins du matin ou qu’il vient se
blottir à mes pieds... pour y ronfler en toute
quiétude. Merci, Mustang.

LA JOURNALISTE MAUDE GOYER COHABITE JOYEUSEMENT
AVEC DEUX FÉLINS GENTILS ET TAQUINS. •

Son nouvel ami tigré à quatre pattes, âgé
de six mois, l’a aidée à traverser cette étape de
changement. Il lui a apporté un peu de dou-
ceur... et beaucoup de rires! «Il se couche
entre mon clavier d’ordinateur et l’écran, dit-
elle en riant. Il me colle beaucoup. Je l’appelle
mon coco, mon amour...»
Ce genre de relation, presque fusionnelle,
peut-elle être nocive? Est-ce illusoire de
croire qu’un animal de compagnie va panser
nos plaies? «Les vétérinaires entendent ce
genre d’histoires au quotidien, m’assure la
Dre Caroline Kilsdonk, présidente de l’Ordre
des médecins vétérinaires du Québec. D’un
point de vue affectif, les bénéfices d’une rela-
tion avec un animal de compagnie sont re-
connus et documentés. Ce sont les mêmes
mécanismes d’attachement et de bien-être
qui s’enclenchent dans notre cerveau que lors
d’une relation avec un être humain.» Pas sur-
prenant que la zoothérapie, née dans les an-
nées 1800 en Angleterre, soit utilisée aux
quatre coins du monde pour soigner la

«
D'un point de vue affectif, les

bénéfices d'une relation avec un animal


sont reconnus et documentés.
»


  • Dre CAROLINE KILSDONK, présidente de l’Ordre
    des médecins vétérinaires du Québec


30 |
SEPTEMBRE 2020
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