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devoirs, les emplettes et les repas à temps plein. «J’en
ai pleuré des longs bouts! nous confie-t-elle. Pas que
je n’aime pas passer du temps avec mes enfants, mais
là, c’était trop. Je n’en voyais pas la fin!» Sa planche de
salut? L’aide de ses beaux-parents sexagénaires, appe-
lés en renfort, «malgré les consignes», avoue-t-elle
candidement.
Qu’a-t-elle appris de cette période de confinement,
qu’elle qualifie de «sombre et difficile»? Qu’elle aime
son travail. Plus qu’elle le croyait. Depuis, elle fait plus
de place à ses beaux-parents et à ses propres parents
dans sa vie. Rose-Marie Charest croit d’ailleurs que la
pandémie aura permis de repenser nos relations:
«Privés de contacts affectifs de proximité, on a réalisé
qu’on avait besoin de différents niveaux d’intimité dans
notre vie, explique-t-elle. Ils sont tous importants!»
La pression sur l’unité familiale, le couple notam-
ment, a été immense. À six dans la maison en tout
temps, Martin a traversé des moments de doute, de
déséquilibre. «Je me suis dit qu’on n’était peut-être
pas faits pour être toujours avec nos enfants au quo-
tidien, jour après jour, commente-t-il. Je trouve sain
qu’ils s’épanouissent à l’extérieur de la maison, sans
nous. Oui, ils ont besoin de leurs parents... mais ils
ont besoin des autres aussi!»L’EFFICACITÉ DU TÉLÉTRAVAIL
Selon Daniel Weinstock, philosophe et professeur à la
Faculté de droit de l’Université McGill, chaque noyau
familial a été forcé de se replier sur lui-même... pour
le meilleur et pour le pire. «La distanciation physique,
maintenue sur une longue période, a eu des consé-
quences à différents niveaux, souligne-t-il. Sur les
jeunes, par exemple: tout le côté social, pour eux, est
très important. Ils ont dû réorganiser leur vie, sans
école et sans amis. Quant aux nouveaux couples, la
pandémie a interrompu leurs relations, sans contacts
physiques possibles pendant des mois...»
La plus grande leçon à tirer, toutefois, concerne
l’organisation du travail, croit M. Weinstock. «Travailler
de la maison est plus efficace que l’on croyait. En plus,
on économise sur le temps de déplacement. »»J’ai appris à lâcher prise. J’ai
réalisé que certains de mes amis ne
partageaient pas notre point de vue
sur la pandémie. Suivre les consignes,
c’est respecter les autres. Cette valeur
est fondamentale pour nous.»- Carole-Ann | Contrecœur
«
J’ai une nouvelle passion:
je me suis mis à courir! J’ai suivi un
programme pendant le confinement,
et voilà que je suis capable de courir
30 minutes en continu.»- Daniel | Laval
«
Je suis célibataire depuis 15 ans
et j’habite seule. Le confinement
ne m’a pas dérangée du tout! J’ai
bien géré la solitude et l’isolement.
Je me suis découvert une grande
force intérieure.»- Luce | Montréal
«
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