DES COÛTS VITE AMORTIS
Faire construire une maison écologique coûte de 3 à
5 % de plus qu’un bâtiment standard, soit, par exemple,
de 309 000 à 315 000 $ plutôt que 300 000 $. «Grâce
aux factures d’énergie réduites, la différence de prix
est rapidement récupérée. En 2020, qu’on soit finan-
cier ou écologiste, on arrive à la même conclusion: c’est
ridicule de ne pas construire une maison écologique»,
conclut Emmanuel B. Cosgrove.ENERGY STAR
MD
, LED,
ÉCONOMISEURS D’EAU:
ÉCOLOGIQUES AVANT TOUT
Les électroménagers certifiés ENERGY STARMD et les am-
poules à DEL sont plus écologiques que les modèles stan-
dards. Cependant, d’après les experts interrogés, ils ne
nous feront pas faire d’économies substantielles sur les
factures d’électricité.
Les toilettes à double chasse économisent l’eau depuis
longtemps et les robinets homologués WaterSense® sont
intéressants pour réduire l’utilisation d’eau chaude sans
limiter la pression du jet.DE VRAIES ÉCONOMIES
Les experts interrogés s’entendent pour dire que le
confort et la réduction du coût de l’énergie, notamment
des frais de chauffage, sont directement liés à l’isola-
tion de la maison. «Il est clair que réduire ses besoins
est le meilleur moyen d’avoir un impact écologique.
Dans le cas du Québec, l’électricité est plutôt propre et
abordable, c’est donc une bonne source d’énergie. Le
nec plus ultra est la thermopompe [chauffage et clima-
tisation], qui peut faire baisser de moitié les coûts de
chauffage», informe M. Cosgrove.
Selon M. Charrette, les systèmes radiants et de géo-
thermie sont très efficaces, mais ils valent cher et sont
longs à rentabiliser. Pour lui, l’air pulsé reste le plus inté-
ressant et, s’il est couplé à un ventilateur récupérateur
de chaleur (VRC), il améliore considérablement la qua-
lité de l’air. Les thermostats électroniques aident aussi
à réduire les coûts de chauffage en nous permettant
de contrôler la température en fonction des heures de
présence dans la maison et du type de pièce.DES MATÉRIAUX SAINS ET
DURABLES «MADE IN CHEZ NOUS»!Idéalement, on bâtit et on habille sa maison avec des
produits solides, non toxiques pour la santé et fabri-
qués au Québec. «Un matériau de qualité est plus
durable et revient rapidement moins cher. On évite la
culture du jetable dans la maison écologique et l’on
privilégie le “made in chez nous”», précise M. Cosgrove.
Ce dernier recommande la cellulose, un excellent iso-
lant très peu coûteux, composé de papier journal recy-
clé. Les planchers flottants sont à proscrire, parce
qu’ils contiennent des COV (composés organiques
volatils), que leurs joints gonflent, que leurs surfaces
s’usent et qu’il faut les changer au bout de 10 ans maxi-
mum. «On leur préfère le bois franc, le béton poli, le
liège et le Marmoleum [linoléum, produit composé de
matières naturelles]. Dans le cas du bois franc, il vaut
mieux le choisir préhuilé plutôt que verni, parce que
l’huile, en pénétrant en profondeur dans le bois, nous
évite d’avoir à l’entretenir. Le vernis, au contraire, n’est
pas écologique et nécessite d’être refait régulière-
ment», poursuit le cofondateur d’Écohabitation. Les
spécialistes notent tout de même que, depuis 10 ans,
les matériaux se sont énormément assainis à tous les
points de vue. On trouve maintenant sur le marché
des peintures et des colles sans COV.
«Grâce aux factures d’énergie
réduites, la différence de prix est
rapidement récupérée. En 2020,
qu’on soit financier ou écologiste,
on arrive à la même conclusion :
c’est ridicule de ne pas construire
une maison écologique.»
- EMMANUEL B. COSGROVE, cofondateur d’Écohabitation
et évaluateur senior LEED Canada
108 |
NOVEMBRE 2020
COUPDEPOUCE.COM- •
••