part 3. 1931–1945: prewar and war poetry
A un voyageur
à Pierre Seghers
- lieu de mémoire
entre les maisons du jour
et les feux de dernière main
ressac de splendeurs sur les collines
dont la cendre colporte le souvenir
la saison a flambé derrière toi
le soleil s’écaille à te chercher
c’est le temps opaque de la terre
c’est le temps de la suie étalée
un archipel noir et perdu
de doutes se hâte de sou∆er
la dernière lampe allumée
qui délire dans les dunes du nord
- pour vivre
l’or de la fatigue peut-être
l’arme candide muette plus loin
l’entre-temps d’une neige
annoncée à cris dévorants
ce songe de vérité peut-être
son aurore aux mains de louve
tu vas avec d’autres gestes
recevoir ton exil d’une blancheur
habitée par quelques oiseaux