13 Policy Matters.qxp

(Rick Simeone) #1
à un problème auquel il faut trouver une
solution. Les termes de l’accord et les per-
sonnes concernées, les sanctions assorties
de malédiction pour les contrevenants doi-
vent y être stipulés. La consécration d’un
dinaest marquée par un rituel composé de
serments et d’imprécations. Dans le cas d’un
transfert de gestion de ressources naturelles
renouvelables, l’immolation de zébus est de
mise et marque la ritualisation de l’action.

L’utilisation des dinapour la conservation est
une manière de prendre en considération les
communautés locales dans leur système de
valeur, en faisant appel à une procédure qui
leur est propre et dont elles connaissent le
fonctionnement car elles en ont fixé les
règles. Elles peuvent ainsi s’avérer très effi-
caces car elles sont enracinées dans l’appro-
priation locale.

Une redynamisation des pratiques
traditionnelles des dinaet leur
intégration dans les méthodes de
conservation modernes : le trans-
fert de gestion des ressources
naturelles
En 1996, une nouvelle réglementation a été
mise en place à Madagascar concernant
l’implication des communautés locales dans
la conservation et la gestion durables des
ressources naturelles. Il s’agissait de la loi
96 025 portant sur la
Gestion Locale Sécurisée
(GELOSE) et la déléga-
tion de compétence aux
collectivités locales, basé
sur un système contrac-
tuel entre l’Etat (repré-
senté par le service tech-
nique gestionnaire de la
ressource), les commu-
nes et les communautés
locales. La complémenta-
rité entre la réglementa-
tion moderne et les pra-
tiques culturelles et
sociales traditionnelles

fait l’originalité de la loi GELOSE, dans
laquelle le dinaest reconnu et intégré
conformément au décret n° 2000-027 du 13
janvier 2000. Dans ce cadre, il y a une
répartition des responsabilités entre les par-
ties prenantes du contrat. Pour leur part, les
communautés locales utilisent ledinapour
régler les rapports internes des communau-
tés villageoises au sujet des espaces et des
ressources naturelles. Au préalable, les ter-
roirs sont délimités et des schémas d’amé-
nagement élaborés en concertation avec
toutes les parties prenantes.

Le transfert de gestion GELOSE se fait à
l’initiative des communautés locales qui en
font la demande auprès des services techni-
ques, gestionnaires publics d’une ressource.
Il est soumis à des règles, fixées conjointe-
ment entre le service forestier et la com-
mune et définies par un cahier des charges.
Pour atteindre les objectifs convenus avec
les deux autres parties,
les communautés locales
assument leur pouvoir de
contrôle, de surveillance,
et de droit de prélève-
ment à travers les dina.
Aujourd’hui, ce type de
transfert de gestion n’a
que quelques années
d’existence, mais il est
fortement demandé par
les communautés locales
sur toute l’île pour défendre leurs droits,
affirmer leur identité et leur droit d’usage
sur des terroirs que leur ont légués leurs
ancêtres. Si, au départ, les transferts de
gestion ont surtout porté sur les écosystè-
mes forestiers, de plus en plus les commu-
nautés locales se proposent pour gérer les
ressources marines, les espaces côtiers, les
lacs et les terrains de parcours. Ainsi, dans
la négociation des plans d’aménagement, la
conservation se retrouve souvent au même
niveau que le développement.

Pour l’implication des communautés locales
dans les actions de conservation-développe-

History, cculture aand cconservation


La ccomplémentarité
entre lla rréglementa-
tion mmoderne eet lles
pratiques cculturelles eet
sociales ttraditionnelles
fait ll’originalité dde lla
loi GGELOSE, ddans
laquelle lle ddina eest
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décret nn° 22000 -0 027 ddu
13 jjanvier 22000


Le ttransfert dde gges-
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