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(Rick Simeone) #1
locale, et des conflits avec des personnes
extérieures ou des opérateurs sont effective-
ment survenus. L’association a donc
demandé à l’administration chargée de la
pêche et des ressources halieutiques et
marines d’effectuer un transfert de gestion,
conformément à la loi GELOSE, afin de pro-
téger leurs acquis en terme de gestion dura-
ble. Des cas similaires se sont produits à dif-
férents endroits, comme sur les lacs
d’Antsalova-Bemaraha et ceux d’Antsirabe,
subissant l’afflux saisonnier de pêcheurs
venus d’ailleurs. Il est aussi intéressant de
noter que ces « stratégies de protection »
contre les migrants peuvent aussi cacher
des intérêts personnels. Dans le Sud-Ouest,
les mpanarivo(notables villageois propriétai-
res de grands troupeaux) défendent des
espaces forestiers des défrichements com-
mis par des migrants, mais aussi des
autochtones, dans le seul but de se les
réserver comme pâturages.^8

Les conventions sociales traditionnelles,
même légitimes, ont leurs limites et ne per-
mettent pas de régler tous les problèmes.
Toutefois ce moyen, utilisé pour la conserva-
tion et la gestion durables des ressources
naturelles à Madagascar, peut contribuer à
relever les défis actuels lancés au niveau
international pour l’accroissement des espa-
ces protégés auquel nous nous sommes
tous engagés, tant au Sommet Mondial sur
le Développement Durable de Johannesburg,
en 2002, qu’au Congrès Mondial sur les
Aires Protégées de Durban, l’année suivante.
Plusieurs pays se sont fixés des objectifs
similaires, et le Madagascar s’est engagé à
tripler la superficie de ces Aires protégées,
avec la contribution de communautés loca-
les responsables.

Références
ANGAP (Association Nationale pour la Gestion des Aires
Protégées) et ONE (Office National de l’Environnement),
Monographie Nationale sur la Biodiversité, Antananarivo,
1995.
Le Roy E., A. Karsenty et A. Bertrand, la sécurisation foncière
en Afrique, pour une gestion viable des ressources renou-
velables, Karthala, Paris, 1996.
Karsenty, A., « Entrer par l’outil, la loi ou les consensus
locaux » p 46 – 53 in Lavigne Delville, P., Quelles politi-
ques foncières pour l’Afrique rurale? Réconcilier pratiques,
légitimité et légalité, Karthala, Paris, 1998.
Bertrand, A., « Gestion étatique ou gouvernance locale » p.
40 – 45 in Lavigne Delville, P., Quelles politiques foncières
pour l’Afrique rurale? Réconcilier pratiques, légitimité et
légalité, Karthala, Paris, 1998.
Maldidier, C., « La décentralisation des ressources naturelles
renouvelables à Madagascar : les premiers enseignements
sur le processus en cours », manuscript, 2000.
Ramiarison, C., « Ranomafana – Ifanadiana, approche cultu-
relle de la conservation »,Recherches Interdisciplinaires,
Revue Hanitry ny ala – ANGAP et colloque International
d’Histoire du Centre Sud de Madagascar, 1995.
Razanabahiny, V., « Le dina, son opportunité ou non dans la
conservation de la natures – cas de la réserve naturelle
intégrale d’Andohahela » - Université d’Antananarivo –
Département EESDEGS, 19
Notes

(^1) ANGAP et ONE, 1995.
(^2) Razanabahiny, 1995.
(^3) Ramiarison, 1995.
(^4) Maldidier, 2000.
(^5) Selon la Loi n° 96 025 portant sur la Gestion Locale
Sécurisée (GELOSE) : le fokonolonaest le nom donné à
une ou plusieurs communautés de personnes vivant dans
une portion de territoire national appelée fokontany. Le
fokonolonaest doté de la personnalité morale (Art. 1°). Le
fokonolonaest responsable de son fokontany. Il gère son
patrimoine. (Art. 7.). Sous réserve des dispositions législa-
tives contraires, le fokonolonarègle l’administration et l’ex-
ploitation des terres qu’il a mis en valeur. (Art. 10.).
(^6) Les mêmes pratiques se retrouvent en Afrique continen-
tale dans les forums de régulation de l’accès aux ressour-
ces et pour le règlement des conflits de nature foncière
(Le Roy, Karsenty et Bertrand, 1995).
(^7) Razafindrainibe H. et H. Rakotoarison, « Gestion commu-
nautaire, conservation et développement : le cas de Nosy
Ve », communication à l’Académie Malgache, 2002
(^8) Maldidier, 2000.


History, cculture aand cconservation


Claudine Ramiarison([email protected])
est Docteur en Géographie Economique et Sociale
et Directrice Exécutive de SAGE Fampandrosoana
Maharitra (Service d’Appui à la Gestion de


l’Environnement), s’occupant de l’appui aux com-
munautés locales. Elle est membre du
CEESP/CMWG.

Tiana Eva Razafindrakoto
([email protected]) est Economiste des
Ressources Naturelles et Experte responsable de
la communication sociale à SAGE
Fampandrosoana Maharitra (Service d’Appui à la
Gestion de l’Environnement).
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