112 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
populations de poissons prédateurs pourrait donc
être à l’origine d’une élévation des peuplements
de méduses qui tendent à réduire à leur tour les
stocks de poissons par l’élimination d’un nombre
croissant de juvéniles. Cependant, au début du
XXe^ siècle, des pullulations de méduses ont été
observées pendant des cycles similaires alors que
la pêche n’était pas encore intensive.
Toutes ces hypothèses sont étudiées!
En 2017 et surtout en 2018, les populations de
la méduse Pelagia noctiluca se sont nettement
affaiblies mais avec une poussée encore forte
début juillet 2019. Cela pourrait conforter
l’hypothèse de poussées cycliques peut être
corrélées aux activités solaires (cycles de 10-14
ans des sun-spots). Un cycle de formation moins
dense de méduses aurait ainsi commencé en 2017.
© Jean-Henri HECK
Jeune larve planula (0,8 mm de
diamètre) de méduse Pelagia
© Jean-Henri HECK
Larve ephyra (6 mm de diamètre)
de Pelagia
Le public identifie généralement
comme étant des « méduses » tous
les membres du plancton gélatineux composés
pourtant de groupes très différents entre eux,
réunis seulement par leur consistance gélatineuse.
Les méduses véritables appartiennent au groupe
des cnidaires.
Beaucoup de cnidaires sont représentés par deux
stades très distincts :
- un stade « polype » sorte de protubérance molle
le plus souvent de très petite taille. Ce polype est
fixé par un pied surmonté d’une couronne de
tentacules entourant l’orifice bucal. D’habitude,
ces polypes, vivent fixés sur les sols solides des
fonds marins et affectionnent les roches des
digues artificielles,
- un stade méduse le plus souvent représenté par
un seul individu libre évoluant en pleine eau.
Mais de très nombreux cnidaires n’ont pas de stade
méduse comme par exemple les coraux où seul le
stade polype secrète une coque calcaire (le corail).
Sa reproduction sexuée donne directement
d’autres polypes. De même, certaines méduses
donnent par reproduction sexuée directement
d’autres méduses sans passer par le stade polype.
Chez d’autres espèces, les polypes peuvent
former des colonies flottantes ressemblant à des
méduses. Enfin un autre groupe de cnidaires, les
syphonophores, est représenté par des colonies
planctoniques où divers types de polypes et
Les méga méduses de Méditerranée
Ferdinando Boero, professeur de zoologie à l’ Université de Salento (Lecce, Italie)
associé à CNR-ISMAR (Gènes, Italie), [email protected]
Illustrations (dessins assistés par ordinateur) : Alberto Gennari. Graphisme : Fabio Tresca