120 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
fouets bourrés de nématocystes venimeux. La
gorgone pourpre est alors capable de nécroser
le corail rouge tandis que ce dernier nécrose la
gorgone jaune.
Quels sont les autres ennemis des gorgones? La
prédation par des poissons (sar à museau pointu),
des petits crustacés (Balsia) ou des mollusques
gastéropodes (Simnia, Neosimnia) a des effets
minimes. Par contre, les actions mécaniques,
qu’elles soient naturelles (tempêtes, frottements,
étouffement par les algues filamenteuses,
p. 153) ou anthropiques (engins traînants,
ancres, manipulations), et les températures
estivales anormalement élevées sont des sources
de mortalité partielle ou totale des colonies.
Les canicules sous-marines accentuées par le
réchauffement climatique, particulièrement
celle de l’été 1999 en Provence, ont été la cause
de mortalités catastrophiques jusqu’à 35 m de
profondeur.
Cinq espèces de gorgones peuvent être
rencontrées par les plongeurs autonomes, c’est-
à-dire entre le voisinage de la surface et 50-60 m
de profondeur. Ce sont la gorgone pourpre,
ou rouge (Paramuricea clavata), la gorgone
orange, ou plumeuse (Leptogorgia sarmentosa)
et trois espèces d’Eunicella : la gorgone jaune
(E.cavolini), la gorgone blanche (E. singularis) et
Gorgone blanche parasitée par le corail mou
Alcyonium coralloides
Mortalité de la gorgone pourpre après un été trop
chaud
Chaine d’ancre ripant sur une branche de
gorgone pourpre
La petite ovule blanche Simnia spelta dévorant
les polypes d’une gorgone orange Leptogorgia
sarmentosa
© Jean-Georges HARMELIN
© Jean-Georges HARMELIN
© Alexandre MEINESz
© Jean-Georges HARMELIN