124 Méditerranée - Mer vivante
Gardons la mer vivante
Ce récit a été publié dans la revue Océans ( janvier 1988)
et dans la revue italienne « Mondo sommerso », mars 1990.
La vérétille Veretillium cymodorum
Alexandre Meinesz, professeur émérite à Université Côte d’Azur (CNRS UMR 7035 « ECOSEAS »)
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La découverte d’un champ de coraux mous
érectiles devant les plages de Nice.
C’était dans les années 1980. J’étais alors
persuadé que devant les plages de galets de Nice,
cette grande ville touristique où des millions de
gens se sont baignés, l’homme n’avait pas encore
touché ni même vu les profondeurs accessibles
en plongée. J’avais devant ma ville un site
inviolé, un lieu où l’homme n’avait jamais mis
ses palmes. J’avais déjà plongé au fin fond du
Pacifique dans les atolls perdus des Tuamotu, au
sein des Caraïbes dans les îles Vierges ainsi que
le long des côtes désertiques de l’Arabie Saoudite :
j’avais toujours eu l’impression de ne pas avoir
été le premier à y plonger. Car avant et après mes
plongées, j’avais un ressenti de déjà vu tant tout
ce qu’on pouvait s’attendre à y voir et ce qu’on
y voyait avait été photographié et filmé dans des
endroits similaires.
Là à Nice, je n’avais aucune référence, c’était
de l’inattendu. Une exploration, une véritable
aventure sous-marine à saisir devant chez moi!
C’est le récit de la découverte d’un champ de
coraux mous devant Nice. Le site est devenu
depuis un spot de plongée.
Je suis au-dessus de vingt mètres d’eau, à trois
cent mètres devant les plages de Nice, pas loin du
fameux hôtel Negresco... ce n’est pas un haut lieu
de la plongée sous-marine! Dernier coup d’œil vers
© Alexandre MEINESz
© Alexandre MEINESz
Différentes phases de l’érection de la vérétille